la chronologie du plus grand redressement fiscal de l’histoire


L’affaire des redressements fiscaux liés à la société Finaréa est un dossier complexe et ancien. Retour sur les dates les plus importantes.

Près de 1.400 contribuables ont fait l’objet d’un redressement fiscal dans l’affaire Finaréa, cette société qui promettait aux épargnants d’investir tout en bénéficiant de la réduction d’impôt ISF-PME. Retour sur la chronologie de cette affaire pour tout comprendre.

  • 1994: Mise en place de la réduction IR-PME

Afin de flécher l’épargne des Français vers les entreprises, en pleine cohabitation, le gouvernement d’Edouard Balladur s’est réuni en place une réduction d’impôt sur le revenu pour tous les contribuables qui investissent dans le capital de certaines entreprises.

  • 2007: Mise en place de l’ISF-PME via la loi Tepa

A son arrivée au pouvoir en 2007, le président de la République Nicolas Sarkozy fait voter la loi Tepa (loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat). Parmi les mesures du texte, il y a l’offre d’IR-PME à l’impôt de solidarité sur la fortune. C’est la naissance de l’ISF-PME, qui permet de réduire son ISF d’un montant équivalent à 75% des investissements réalisés (dans la limite de 50.000 euros) dans des PME non cotées. Les contribuables peuvent également investir via des holdings qui vont s’occuper de sélectionner les PME et placer leur argent dedans. Seules les holdings animatrices (par opposition aux holdings dites «passives») entrent dans ce cadre.

  • 2008: Création de Finaréa

L’homme d’affaires et expert-comptable Christian Fleuret fonde la holding Finaréa, qui doit permettre à des particuliers assujettis à l’ISF de confier leur argent pour financer des petites et moyennes entreprises et ainsi bénéficier de l’avantage fiscal ISF-PME .

  • 2010: Premiers contrôles du fisc chez Finaréa

L’administration fiscale effectue des contrôles au sein du réseau Finaréa, qui comporte 32 filiales, toutes des holdings animatrices selon le groupe. Un avis de non redressement fiscal est envoyé. Les services des impôts ne détectent donc pas d’anomalies qui nécessitent un redressement fiscal.

  • 2010: le champs d’application de l’ISF-PME réduit

Via le vote de la loi de finances pour 2011, le Parlement décide de limiter le champ d’application de la réduction d’ISF-PME. L’avantage fiscal passe de 75% à 50% des montants investis, dans la limite de 45.000 euros (contre 50.000 euros auparavant). Par ailleurs, la liste des sociétés dans lesquelles un épargnant peut investir est réduite. Enfin, une holding animatrice ne peut prétendre à faire bénéficier ses clients de la réduction d’impôt que si elle est constituée depuis au moins douze mois et contrôle au moins une filiale depuis un an. « Cette condition s’applique aux souscriptions effectuées dans des sociétés à compter du 13 octobre 2010 », précise ici le bulletin officiel des finances publiques (ou Bofip).

  • 2011: Premiers redressements fiscaux chez les particuliers souscripteurs de Finaréa

L’administration contrôle plusieurs souscripteurs de Finaréa et opère ses premiers redressements fiscaux dans cette affaire.

  • 2012: Généralisation des contrôles fiscaux pour les souscripteurs de Finaréa

L’administration fiscale systématise les contrôles. Fin 2012, près de 1.400 foyers fiscaux ont reçu un avis de redressement fiscal.

A la demande de Finaréa, une réunion a lieu le 12 avril 2012 à Bercy avec le service juridique de la fiscalité de l’administration fiscale centrale. Le 6 juillet 2012, l’administration informe Finaréa par écrit que les souscriptions faites par des particuliers via Finaréa ne sont pas éligibles à la réduction d’impôt ISF-PME.

Le fisc lance des contrôles sur toutes les sociétés du réseau Finaréa. Mais après 6 mois d’enquête, aucun avis de redressement n’est envoyé et aucune amende requise à l’obtenir de Finaréa. La société passe à l’offensive judiciaire et décide de prendre en charge financièrement la défense juridique de tous les souscripteurs qui le souhaitent.

  • 2018: le Conseil d’Etat précise la définition de holding animatrice

Pendant longtemps, la doctrine de l’administration sur la définition juridique de la tenue animatrice est fluctuante. Le Conseil d’Etat vient éclaircir ce point, par sa décision du 13 juin 2018, en disant qu’une holding animatrice participe à la gestion de l’entreprise (même en étant actionnaire minoritaire) et prend part à la stratégie de celle-ci .

Une société holding qui a pour activité principale, outre la gestion d’un portefeuille de participations, la participation active à la conduite de la politique du groupe et au contrôle de ses filiales et, le cas échéant et à titre purement interne, la fourniture de services spécifiques, administratifs, juridiques, comptables, financiers et immobiliers, est animatrice de son groupe « , détaille le Conseil d’Etat.

  • 3 mars 2021: la Cour de Cassation doit trancher dans 6 dossiers Finaréa

La Cour de Cassation doit définitivement trancher le litige entre plusieurs particuliers et le fisc concernant les souscriptions Finaréa. Six dossiers sont jugés en même temps.

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