Hausse des prix de l’électricité inévitable, selon un élu français – EURACTIV.com


Face à la flambée des prix de l’électricité, le gouvernement français a mis en place un bouclier tarifaire pour l’année 2022 afin de protéger les ménages les plus vulnérables. Cependant, cette mesure ne durera pas éternellement, selon la porte-parole de la candidate aux élections françaises Valérie Pécresse.

Jean Rottner, ancien maire de Mulhouse et actuel président du Conseil régional du Grand Est, a été invité mardi 29 mars par l’association Equilibre des Energies à présenter le programme climat de la candidate à l’élection présidentielle française, Valérie Pécresse.

L’élu a profité de l’occasion pour s’exprimer sur l’augmentation du prix de l’électricité. « Il faut avoir le courage de le dire, […] il faudra accepter, d’une manière ou d’une autre, une forme d’augmentation du coût », a-t-il déclaré.

Efforts pédagogiques nécessaires

Pour l’instant, un bouclier tarifaire protège les Français. Selon le site de la Vie Publique, il devrait permettre de limiter la hausse des prix à 38 euros par an pour les particuliers et 60 euros par an pour les professionnels.

« Sans les mesures, le tarif réglementé de l’électricité aurait augmenté de 330 euros par an pour les particuliers et de 540 euros par an pour un client professionnel, selon la Commission de régulation de l’énergie », précise le site.

D’autres pays de l’UE sont confrontés à des prix initiaux de l’électricité plus élevés. Selon les données de Statista pour 2020, le kilowattheure coûte 0,1899 euros en France, contre 0,3043 en Allemagne, par exemple.

« Aujourd’hui, quand on regarde la carte de l’Europe, on est encore très bien classés [in France] pour le coût de l’énergie […]. Il y a peut-être un peu de pédagogie à faire pour expliquer aux Français qu’ils sont encore avantagés », a déclaré le secrétaire général d’Equilibre des Energies, Gilles Rogers-Boutbien.

Rottner, cependant, a mis en garde contre l’attisation de la colère sociale. Il a souligné que la flambée des prix de l’énergie avait accentué la précarité des ménages les plus modestes, provoquant « de vraies réalités sociales difficiles » et « des fins de mois qui commencent le 10 du mois ».

Le fantôme des gilets jaunes rôde toujours en France, et les politiques tiennent à ne pas raviver leur colère. Le maintien des prix de l’énergie à un niveau « acceptable » fait partie d’une telle stratégie.

En France, beaucoup se sont prononcés en faveur d’une augmentation de l’acceptabilité sociale des hausses de prix.

« Dès que les prix de l’énergie commencent à augmenter un peu, tout le monde se précipite à Bruxelles pour demander comment y faire face », observe Thierry Bros, professeur à Sciences-Po Paris.

Mais pour l’expert, il s’agit d’une situation que les Etats membres devront accepter et sur laquelle les politiques devront se renseigner. « Nous devons comprendre que si nous voulons nous battre […] le réchauffement climatique, ça va coûter cher », a-t-il déclaré à EURACTIV, citant en exemple le coût de l’hydrogène.

Caroline Mini, chef de projet senior à La Fabrique de l’Industrie, a déclaré que la situation actuelle « préfigure ce qui va se passer à long terme, c’est-à-dire l’augmentation des prix de l’énergie avec la hausse du prix du CO2 ».

Pour elle, la solution réside dans « des mesures profondes concernant nos modes de vie et nos modes de production ». Les politiques sur la performance énergétique des bâtiments sont un pas dans cette direction, mais elles ne suffiront pas à maintenir les prix de l’énergie bas, a-t-elle ajouté.

[Edited by Nathalie Weatherald]



Hausse des prix de l’électricité inévitable, selon un élu français – EURACTIV.com


Face à la flambée des prix de l’électricité, le gouvernement français a mis en place un bouclier tarifaire pour l’année 2022 afin de protéger les ménages les plus vulnérables. Cependant, cette mesure ne durera pas éternellement, selon la porte-parole de la candidate aux élections françaises Valérie Pécresse.

Jean Rottner, ancien maire de Mulhouse et actuel président du Conseil régional du Grand Est, a été invité mardi 29 mars par l’association Equilibre des Energies à présenter le programme climat de la candidate à l’élection présidentielle française, Valérie Pécresse.

L’élu a profité de l’occasion pour s’exprimer sur l’augmentation du prix de l’électricité. « Il faut avoir le courage de le dire, […] il faudra accepter, d’une manière ou d’une autre, une forme d’augmentation du coût », a-t-il dit.

Efforts pédagogiques nécessaires

Pour l’instant, un bouclier tarifaire protège les Français. Selon le site de la Vie Publique, il devrait permettre de limiter la hausse des prix à 38 euros par an pour les particuliers et 60 euros par an pour les professionnels.

« Sans les mesures, le tarif réglementé de l’électricité aurait augmenté de 330 euros par an pour les particuliers et de 540 euros par an pour un client professionnel, selon la Commission de régulation de l’énergie », précise le site.

D’autres pays de l’UE sont confrontés à des prix initiaux de l’électricité plus élevés. Selon les données de Statista pour 2020, le kilowattheure coûte 0,1899 euros en France, contre 0,3043 en Allemagne, par exemple.

« Aujourd’hui, quand on regarde la carte de l’Europe, on est encore très bien classés [in France] pour le coût de l’énergie […]. Il y a peut-être un peu de pédagogie à faire pour expliquer aux Français qu’ils sont encore avantagés », a déclaré le secrétaire général d’Equilibre des Energies, Gilles Rogers-Boutbien.

Rottner, cependant, a mis en garde contre l’attisation de la colère sociale. Il a souligné que la flambée des prix de l’énergie avait accentué la précarité des ménages les plus modestes, provoquant « de vraies réalités sociales difficiles » et « des fins de mois qui commencent le 10 du mois ».

Le fantôme des gilets jaunes rôde toujours en France, et les politiques tiennent à ne pas raviver leur colère. Le maintien des prix de l’énergie à un niveau « acceptable » fait partie d’une telle stratégie.

En France, beaucoup se sont prononcés en faveur d’une augmentation de l’acceptabilité sociale des hausses de prix.

« Dès que les prix de l’énergie commencent à augmenter un peu, tout le monde se précipite à Bruxelles pour demander comment y faire face », observe Thierry Bros, professeur à Sciences-Po Paris.

Mais pour l’expert, il s’agit d’une situation que les Etats membres devront accepter et sur laquelle les politiques devront se renseigner. « Nous devons comprendre que si nous voulons nous battre […] le réchauffement climatique, ça va coûter cher », a-t-il déclaré à EURACTIV, citant en exemple le coût de l’hydrogène.

Caroline Mini, chef de projet senior à La Fabrique de l’Industrie, a déclaré que la situation actuelle « préfigure ce qui va se passer à long terme, c’est-à-dire l’augmentation des prix de l’énergie avec la hausse du prix du CO2 ».

Pour elle, la solution réside dans « des mesures profondes concernant nos modes de vie et nos modes de production ». Les politiques sur la performance énergétique des bâtiments sont un pas dans cette direction, mais elles ne suffiront pas à maintenir les prix de l’énergie bas, a-t-elle ajouté.

[Edited by Nathalie Weatherald]



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