Google s’engage à « pionnier » d’un accord de cinq ans pour payer l’agence de presse AFP pour le contenu en ligne en Europe


Google a annoncé un accord avec l’agence de presse parisienne Agence France-Presse, qui verra la société de la Silicon Valley payer une somme non divulguée pour du contenu en Europe.

L’accord de cinq ans est le résultat de 18 mois de négociations et intervient alors que Google subit une pression croissante pour payer les fournisseurs de contenu pour le matériel distribué sur leur plate-forme.

L’accord a été qualifié de « pionnier » par le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, qui a déclaré qu’il aiderait à soutenir les opérations de collecte d’informations et de reportage de l’AFP à travers le continent.

Il s’agit du premier accord d’une agence de presse dans le cadre de la directive européenne de 2019 sur les « droits voisins » – essentiellement une forme de droit d’auteur, créé pour trois catégories de personnes qui ne sont pas techniquement auteurs : les artistes interprètes, les producteurs de phonogrammes (symboles utilisés pour représenter des sons), et ceux impliqués dans la radiodiffusion et la télévision.

Les droits voisins sont au cœur de multiples différends entre les géants du Web et les médias concernant le paiement de l’utilisation d’actualités et d’autres contenus en ligne.

Fabrice Fries (à droite), le PDG de l'AFP, est vu au siège de l'AFP à Paris avec Sébastien Missoffe, le directeur général de Google en France

Fabrice Fries (à droite), le PDG de l’AFP, est vu au siège de l’AFP à Paris avec Sébastien Missoffe, le directeur général de Google en France

« Il s’agit d’un accord qui couvre l’ensemble de l’UE, dans toutes les langues de l’AFP, y compris dans les pays qui n’ont pas promulgué la directive », a déclaré Fries.

Il a déclaré que l’accord était « un pionnier » et « l’aboutissement d’une longue lutte ».

L’AFP produit et distribue des contenus multimédias à ses clients en six langues à travers le monde.

Après avoir d’abord hésité à payer les journaux français pour l’utilisation de leur contenu, Google a finalement signé un accord-cadre de trois ans avec une partie de la presse nationale début 2021, mais a été condamné à une amende de 566 millions de dollars à la mi-juillet par l’autorité française de la concurrence pour avoir échoué. négocier « de bonne foi ».

Google avait initialement rechigné à payer pour les informations, affirmant que les sociétés d’information bénéficiaient des millions de lecteurs qu’elle envoie sur leurs sites Web.

Les sociétés d’information, quant à elles, exigent depuis des années que les géants du numérique paient pour le contenu d’information qu’ils siphonnent des médias commerciaux tout en s’appropriant la part du lion des revenus publicitaires.

Google a fait appel de l’amende de juillet et poursuit les discussions pour parvenir à un nouvel accord.

L’AFP s’est battue pour que les agences de presse soient pleinement éligibles pour bénéficier des accords de droits voisins, a déclaré Fries.

L’accord de mercredi « contribuera à la production d’informations de qualité et au développement de l’innovation au sein de l’agence », a-t-il ajouté.

Le géant de la technologie Google - le plus grand fournisseur d'accès Internet au monde - a déclaré que l'accord montrait la volonté de Google de travailler avec les régulateurs européens

Le géant de la technologie Google – le plus grand fournisseur d’accès Internet au monde – a déclaré que l’accord montrait la volonté de Google de travailler avec les régulateurs européens

Sébastien Missoffe, directeur général de Google en France, a déclaré que l’accord était un signe de l’ouverture de Google à travailler avec les régulateurs nationaux et à trouver un accord mutuellement acceptable.

« Cet accord avec l’Agence France-Presse démontre notre volonté de trouver un terrain d’entente avec les éditeurs et les agences de presse en France sur le thème des droits voisins », a-t-il déclaré.

Le pacte « ouvre la voie à une collaboration encore plus étroite », a-t-il ajouté.

En vertu de l’accord, l’AFP proposera également une formation à la vérification des faits sur plusieurs continents, dont les détails seront annoncés prochainement, ont indiqué les sociétés dans un communiqué.

Les géants mondiaux de la technologie – principalement américains – ont été confrontés à un large éventail de différends avec Bruxelles et les États membres de l’UE concernant la fiscalité, l’abus de leur pouvoir dominant sur le marché, les problèmes de confidentialité et le fait de gagner de l’argent avec du contenu journalistique sans partager les revenus.

Pour y remédier, la directive européenne a créé une forme de droit d’auteur appelé droits voisins qui permettrait aux points de vente d’exiger une compensation pour l’utilisation de leur contenu.

Facebook a annoncé plusieurs accords en octobre, dont un qui prévoit deux ans de rémunération aux médias d’information français pour l’utilisation de leurs contenus, ainsi que pour leur participation à Facebook News, que Facebook déploiera en France en janvier 2022.

En France et au Danemark, des groupes de médias se sont associés pour négocier avec des géants de la tech, tandis qu’en Espagne, Google a annoncé le 3 novembre qu’il rouvrirait son service Google News début 2022.

En Australie, une loi a été adoptée pour obliger les géants de la technologie à payer les médias pour l’utilisation de leur contenu.

Google a annoncé en octobre 2020 qu’il lancerait Google News Showcase et paierait aux éditeurs plus d’un milliard de dollars au cours des trois prochaines années via un nouveau programme de licence d’actualités.

En février, News Corp de Rupert Murdoch a annoncé un accord de trois ans dans lequel Google paiera la société pour le contenu.

Les marques de la société aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie, dont le Wall Street Journal et le New York Post, seront présentées dans le Google News Showcase.

Les sociétés concluront un accord de partage des revenus publicitaires, développeront une plate-forme d’abonnement et YouTube investira dans le journalisme vidéo dans le cadre de l’accord, selon un communiqué de presse.

Don Harrison, président des partenariats mondiaux chez Google, a déclaré à l’époque :  » News Showcase a maintenant des partenariats avec plus de 500 publications dans le monde, démontrant la valeur que ce produit peut apporter à nos partenaires de presse et à nos lecteurs du monde entier. Nous espérons annoncer encore plus de partenariats bientôt.’

Le PDG de News Corp., Robert Thomson, a félicité Google dans un communiqué pour son « engagement réfléchi envers le journalisme » et s’est dit « satisfait que les termes de l’échange changent, non seulement pour News Corp, mais pour chaque éditeur ».

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