Gonet : l’actualité des marchés au 30 septembre


Dow -1,54%, S&P 500 -2,11%, Nasdaq -2,84%, Russell 2000 -2,35%, SOX -3,29%, Eurostoxx -1,69%, SMI -0,92% .

Le flux de nouvelles est particulièrement négatif cette semaine. Citons en vrac la poursuite de l’annexion contestée de quatre régions ukrainiennes par la Russie, la catastrophe climatique provoquée par l’ouragan Ian dans le sud-est des États-Unis, le sabotage d’un gazoduc sous-marin qui semble irréparable, un gouvernement anglais qui n’en fait qu’à sa tête, une inflation allemande qui a atteint les 10% et, cerise sur le gâteau, le footballeur Neymar qui se met à faire de la politique…Et puis hier les orateurs du jour de la Fed restent droits dans leurs bottes, ils sont prêts à tout pour détruire l’inflation, même à détruire la croissance au passage. Non, hier il n’y a vraiment rien à se mettre sous la dent pour les taureaux. Les indices d’actions américains revinrent à leur plus bas niveau en 22 mois, la nervosité reste bien présente avec un indice VIX qui gagne 5,4 % à 31,84, après avoir touché 33,46 en séance. L’indice S&P500 (SPX) vient tester 3610 points pour se reprendre en clôture et clôturer à 3640, le principal support à suivre se situe à 3588 points, il s’agit du top atteint le 2 septembre 2020. Les 11 secteurs du SPX reculent en fin de séance, pénalisés notamment par la technologie, qui souffre de la faiblesse d’Apple (AAPL -4.91%) après que Bank of America a dégradé la valeur, en citant les risques d’un cycle plus faible de l’iPhone 14 dans un contexte de tendances incertaines des dépenses des consommateurs. BoA note une trajectoire plus faible des services à court terme et un retour aux niveaux pré-Covid pour les iPads et les Macs. Les volumes d’échanges restent bons avec 10,7 milliards de titres traités sur le NYSE.

Ne nous y trompons pas, la nervosité ambiante ne devrait pas s’évaporer tant que la Fed ne nous laisse pas entendre qu’elle réfléchit à desserrer l’étreinte. Et ce n’est pas tout, la saison des résultats de sociétés au troisième trimestre approchant, quelques firmes sortent du bois et émettent des avertissements sur bénéfices. Nike baisse de 10 % après la cloche hier soir, la firme annonce que ses résultats vont être affectés par la force du dollar ainsi que par les rabais accordés pour réduire ses actions. Nike a beau ajouter que la demande pour ses produits ne faiblit pas, le marché n’est pas naïf, qui comprend que la demande a ralenti, on n’accorde pas de rabais pour le plaisir. Meta Platform passe également une mauvaise journée, l’action rend 3,7 %, selon l’agence Bloomberg Meta aurait annoncé à l’interne un gel des embauches et averti ses employés d’efforts de restructuration à venir.

Il est intéressant de noter que, dans un tel contexte, le dollar rend du terrain face à plusieurs monnaies, notamment l’euro, la paire revient à 0.9804. De son côté le livre sterling opère un joli rebond à 1.1140 contre le billet vert, après l’annonce que Liz Truss et Kwasi Kwarteng auront des entretiens d’urgence aujourd’hui avec le directeur de l’OBR (Office of Budget Responsibility) avant de se voir présenter une première ébauche de escompte fiscales complètes la semaine prochaine. Mme Truss est confrontée à une pression croissante pour qu’elle revienne sur ses plans d’imposition et d’emprunt, après qu’un nouveau sondage YouGov réalisé pour le Times ait montré que le Labor a pris une avance sans précédent de 33 points sur les tories. C’est le plus grand écart depuis les années 1990.

Sur le front des taux obligatoires, cela se calme quelque peu avec un 10 ans US qui se stabilise à 3.72%, pendant que le 2 ans revient à 4.16%, le spread 2/10 ans évolue à -43 points de base.

Le sentiment du marché est actuellement déplorable, la dernière enquête Investors Intelligence montre un niveau actuel de 25.4% de bulls (haussiers), la semaine passée c’était 30%, à la mi-juin 26.5%, la mi-juin où le marché avait effectué un rebond de deux mois.

Joe Biden a condamné un « effort transparent » de la Russie pour annexer certaines parties de l’Ukraine. Vladimir Poutine reconnait des erreurs dans la mobilisation militaire de la Russie et la proportion de Russes interrogés qui pensent que l’invasion se déroule mal est passée de 17% en avril à 31%. Antony Blinken déclare que les premiers rapports indiquent que les fuites du gazoduc Nord Stream pourraient être le résultat d’un sabotage.

Même si les États-Unis glissent dans la régression, cela n’empêchera pas la Fed de procéder à une hausse. « Nous devons parvenir à la stabilité des prix. Nous allons donc faire ce qu’il faut pour obtenir la stabilité des prix », déclare Loretta Mester. Mary Daly se montre plus prudente, déclarant que les responsables devaient s’efforcer d’éviter « d’induire une profonde régression ».

Beaucoup de statistiques pour terminer la semaine, en particulier l’inflation européenne de septembre (11h00), avant aux Etats-Unis les revenus et dépenses des ménages (14h30) et l’inflation PCE (16h00) qui constituent l’indicateur favori de la Fed pour mesurer l’inflation. Cette nuit, le Japon a fait état d’une production industrielle plus élevé que prévu en août, tandis que les indicateurs PMI sont contradictoires : le PMI manufacturier officiel est à 50,1 points et le PMI Caixin à 48,1 points, en décembre des attentes. Le PMI officiel des services est lui aussi sous les prix à 50,6. La banque centrale indienne a relevé son taux directeur de 50 points de base, comme prévu.

Micron est stable post-séance après des résultats plus élevés que prévu. Barclays va payer 361 millions de dollars pour couvrir les dommages liés aux erreurs de ventes de titres aux États-Unis. Swiss Re échange sa participation dans Granular Insurance contre une participation dans Verily, une entreprise d’Alphabet. Softbank va vendre la totalité de sa participation de 5% dans Sinch.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices se répondent, à l’exception de Hong Kong qui fait du surplace. Tokyo abandonne 1,84% à la cloche, Shanghai perd 0,55% et Séoul perd 0,71%. Le futur SPX récupère 10 points tandis que l’Europe ouvre en hausse de 0,5%. L’or tente de relever la tête, l’once revient à 1669 dollars, à suivre de près. Le pétrole traite à 81.14$ le baril de WTI Light Crude.

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