Gonet : l’actualité des marchés au 11 janvier


Dow +0,56%, S&P 500 +0,70%, Nasdaq +1,01%, Russell 2000 +1,49%, SOX +1,29%, Eurostoxx -0,27%, SMI -0,45% .

L’hiver pointe le bout de son nez au bout du lac Léman, les ours semblent enfin débuter leur hibernation, à la plus grande joie des taureaux qui gardent en mémoire le cuisant début d’année 2022 (3 séances de hausses et paf la descente aux enfers, précipitée par l’invasion de l’Ukraine par qui vous savez et par le resserrement de la politique monétaire de la Fed). 2023 semble démarrer sous de meilleurs auspices. Oh ce n’est pas Broadway, pas encore, mais on prend, les principaux indices américains progressent de 2,08% (S&P500 – SPX), 1,68% (Dow Jones) et 2,43% (Nasdaq100 – NDX). La journée d’hier est marquée par la première intervention publique de l’année de Jerome Powell, le grand patron de la finance mondiale, dans le cadre d’un forum parrainé par la banque centrale suédoise. Le patron de la Fed déclare que l’indépendance de la Réserve Fédérale est essentielle pour lui permettre de lutter contre l’inflation. En revanche, il s’abstient de commenter les récentes remarques d’autres responsables de la Fed qui avaient soutenu lundi l’idée selon laquelle la banque centrale doit rester agressive dans la hausse des taux d’intérêt. Et voilà, toute cette attente pour ça… un superbe pétard mouillé.

Le SPX et ses paires clôturent au plus haut de la séance, dans des volumes dignes d’un concert acoustique (8,86 milliards de titres traités sur le NYSE). Malgré la très faible participation du jour, l’appétit au risque reste bien présent et on ne peut s’empêcher de penser que le simple fait que Jerome Powell se soit abstenu de mettre le marché en garde constitue une forme de discours colombe. Rappelons que les déclarations faucons de Mary Daly et Raphael Bostic de lundi avaient incité le marché obligataire à faire un superbe bras d’honneur à la Fed, le rendement du 10 ans US avait reculé. L’absence de réaction du grand patron, un jour plus tard, ne peut que compenser la psyché des taureaux du monde entier. À ce propos, Jeffrey Gundlach, éminent gérant obligé, déclare que les investisseurs qui tentent de comprendre comment les taux d’intérêts vont être évalués prêter attention au marché obligé plutôt qu’à la Réserve fédérale. Aie! JG se met face au fameux adage « don’t fight the Fed », à suivre. Quoi qu’il en soit, les swaps tablent actuellement sur un pic inférieur à 5 %, ils doivent donc que la Réserve Fédérale va se mettre à diminuer ses taux avant la fin de l’année, en raison des craintes de recul aux États- Unis.

Revenons au SPX, qui récupère le niveau de 3900 points (3919 à la cloche) ainsi que sa moyenne mobile à 50 jours (3907 pts). Le principal indice boursier au monde reste cantonné dans son canal baissier produit en janvier 2022, afin de s’en extraire il lui faut casser la zone de 3985 – 4005. De plus, la fameuse moyenne mobile à 200 jours évolue actuellement à 3990 points, on se rappelle qu’elle avait mis le SPX KO le 16 août, pour le maintenir à nouveau en respect à deux reprises, début et mi-décembre. Les taureaux ont donc du plain sur la planche d’un point de vue technique, mais rien n’est impossible pour un marché qui voit ses mastodontes technologiques revenir doucement en grâce, eux qui pèsent si lourd dans les indices qu’ils peuvent les faire swinger à leur guise. Pour mieux comprendre leur importance, prenez (au hasard) Apple et Amazon. Ces deux titans de la cote ont perdu près de 2’000 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis leurs records historiques postés il y a environ un an. 2’000 milliards de dollars, c’est un peu plus que la totalité de la capitalisation boursière de la Suisse, qui n’est de loin pas la plus petite place financière de la planète. Cette année, Apple récupère 0,6% tandis qu’Amazon reprend 7%, donc ça aide.

Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose des services de communication, de la consommation discrétionnaire et des matériaux. Le seul secteur à terminer sa journée dans le rouge est celui des biens de consommations de base. On observe un intérêt acheteur soutenu dans les FAANG, Nvidia poursuit sa reprise et progresse de 1,8%, ce qui lui fait près de 9% de hausse depuis le premier janvier. Netflix gagne 3,92 %, le titre a diminué de 100 % depuis le mois de juin. Les valeurs du voyage se portent bien hier, on note une tendance de plus en plus claire en ce début d’année, les défensives sont vendues au profit des actions cycliques et de croissance, le marché se positionne pour un atterrissage en douceur de l’ économie américaine ainsi que la reprise chinoise. La santé, le pétrole et le gaz notamment ont moins la cote en 2023, tandis que les matériaux de base et la consommation cyclique sont en vogue. La technologie va mieux, c’est surtout au niveau des semi-conducteurs que cela repart bien.

La bénéficier reste faible, le VIX abandonne 6,3% hier et revient à 20,58. Son propre indicateur de adopter, le VVIX atteint un plus bas niveau depuis 2014, les produits structurés sont donc globalement peu intéressants ces jours, ce niveau très bas du VVIX envoie un message plutôt brouillé. Le pétrole revient près de 75 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or se envoie pousser des ailes, l’once remonte à 1882 dollars. Le billet vert s’affaiblit encore un peu plus contre euro, la paire change ce matin à 1,0740, attention à une cassure supplémentaire potentielle si l’indice américain des prix à la consommation est faible demain.

La secrétaire d’État au Trésor américain Janet Yellen accepte la demande de Joe Biden de rester à son poste, selon l’agence Bloomberb, alors que l’administration se prépare à une épreuve de force avec les républicains de la Chambre des représentants sur le plafond de la dette. Parmi ses autres grandes priorités, figurent une refonte de l’IRS, des réformes à la Banque mondiale et le renforcement de la pression sur la Russie au sujet de la guerre en Ukraine, par le biais de sanctions et du plafonnement des prix du pétrole.

Chez LVMH, Pietro Beccari prend la suite de Michael Burke aux commandes de Louis Vuitton. Boeing enregistre 774 commandes nettes et livre 480 appareils en 2022. Apple veut s’affranchir de Samsung en développant ses écrans propres. Sika publie une croissance un peu plus élevée que son objectif en 2022, grâce à de fortes hausses de prix, mais un peu en-deçà des attentes. Coca-Cola et PepsiCo sont les cibles d’une enquête de la FTC sur les prix. Siemens Energy a décroché un contrat éolien de plus de 4 milliards d’euros avec Dragados Offshore. Wells Fargo devrait se retirer du marché du prêt immobilier américain en raison de l’impact des hausses de taux d’intérêt et des exigences réglementaires plus strictes, rapport CNBC. Bed Bath & Beyond va réduire ses effectifs dans le mais de diminuer ses coûts jusqu’à 100 millions de dollars, selon son PDG. Tesla va dépenser plus de 700 millions de dollars pour agrandir son usine au Texas.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices en hausse hormis Shanghai qui égare 0,24%. Tokyo progresse de 1,03% à la cloche, Hong Kong gagne 0,46% et Séoul monte de 0,35%. Le futur SPX traite à l’équilibre et l’Europe ouvre en hausse de 0,3%. Aucune statistique macro-économique d’importance n’est attendue aujourd’hui, on garde ses forces pour l’IPC de demain.

Un mot sur le luxe avec LVMH et ses paires, qui ont gagné plus de 10 % en 7 journées de bourse cette année, la perspective du retour des touristes chinois sur les Champs Elysées produit un effet certain sur ces valeurs. LVMH, avec 408 milliards de dollars de capitalisation boursière, passe devant JP Morgan Chase et devient la 10e capitalisation boursière occidentale, la première non-américaine…

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