fin d’un examen émaillé par des violences


Une femme indigène Wixarika, dans un bureau de vote dans la communauté de Mezquitic, dans l'Etat de Jalisco, au Mexique, le 6 juin 2021.

Les Mexicains ont fini de participer, dimanche 6 juin, à des élections législatives et locales, un processus clé pour le président Andrés Manuel López Obrador (« AMLO »), qui a été endeuillé par le meurtre de cinq responsables d’un bureau de vote .

Ces assassinats ont eu lieu la veille du contrôle, lorsque des hommes armés ont tendu une embuscade à un groupe de personnes qui transportaient du matériel électoral dans une camionnette, dans une localité de l’État du Chiapas, dans le sud du pays, un fait savoir le bureau du procureur général. L’attaque a alourdi le bilan d’une campagne qui a vu 89 politiciens tués depuis septembre, dont 36 candidats ou pré-candidats, selon Etellekt, une société de conseil.

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Les derniers bureaux de vote à 20 heures locales (3 heures du matin, lundi, heure de Paris) après dix heures de contrôle pour fermer la Chambre des députés, quelque 20 000 postes régionaux et 15 32 gouvernorats.

L’Institut national électoral (INE) prévoit de publier un décompte rapide des élections législatives vers 23 heures (6 heures françaises). « La journée a été un succès », s’est d’ores et déjà félicité son président, Lorenzo Cordova. Quelque 95 millions de Mexicains avaient été conviés à ce scrutin en forme de test à mi-mandat pour AMLO, président de gauche élu pour six ans en 2018.

Zones de violence

La secrétaire à la sécurité publique, Rosa Icela Rodriguez, a affirmé que des zones de violence avaient été identifiées pendant la journée électorale. A Guerrero (sud), l’un des États les plus violents du pays, des membres de la police civile communautaire ont patrouillé toute la journée. « Les membres du crime organisé viennent pour diviser les gens, ils ne les laissent pas voter librement », a averti Isaías Posotema, un des responsables de cette police à Chilapa, une zone gangrénée par les gangs.

L’INE a indiqué qu’en raison de troubles de l’ordre public, 20 bureaux de vote sur un total de 162 000 n’ont pu être installés.

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« L’enjeu n’est ni plus ni moins que l’avenir du Mexique », estime Pamela Star, professeur à l’Université Southern California en dit que « les électeurs vont devoir choisir entre deux visions d’avenir pour le Mexique : celle des réformes d’AMLO ou un retour à une politique plus ancienne ». « Cette élection est un référendum pour Lopez Obrador », estime le cabinet-conseil britannique Capital Economics.

Bien que le Mexique soit l’un des pays les plus durement touchés par le Covid-19, la perspective d’un vote sanction semble s’éloigner avec le recul des indicateurs de la crise sanitaire, selon plusieurs sondages. De fait, AMLO a attiré une cote de popularité de plus de 60 % et devrait conserver une majorité confortable.

Le Mexique, pays de 126 millions d’habitants, comptabilise près de 229 000 morts consécutifs au Covid-19. Le taux de mortalité est le quatrième au monde en chiffres absolus et le 19e pour 100 000 habitants.

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Domination de justesse

L’alliance au pouvoir, dirigée par le parti Morena d’AMLO, dispose d’une majorité qualifiée à la Chambre des députés (deux tiers des 500 députés), qui est élue tous les trois ans. Selon des sondages de l’institut Oraculus, le parti au pouvoir pourrait perdre cette domination de justice, en passant de 333 à 322 sièges. Morena contrôle également le Sénat – qui n’est pas l’enjeu de cette élection – et doit négocier avec les autres blocs pour obtenir une majorité qualifiée.

Fortement affaiblie sous la domination de l’administration AMLO, l’opposition est en concurrence avec une alliance de partis traditionnels : l’historique PRI (centre), le PAN (conservateur) et le PRD (gauche).

L’économie mexicaine, la deuxième d’Amérique latine, s’est contractée de 8,5 % en 2020 dans un contexte de contrôle strict des dépenses par le gouvernement, qui, avec la banque centrale autonome, prévoit un rebond de 6 % à 7 % cette année.

Le Monde avec l’AFP

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