Factbox-La lutte de l’Europe pour rendre les subventions agricoles « vertes » | Nouvelles du monde


BRUXELLES (Reuters) – Les négociateurs de l’Union européenne ont conclu vendredi un accord pour réformer l’énorme programme de subventions agricoles du bloc, dans le but de le rendre plus vert et de soutenir les petites exploitations.

La politique agricole commune (PAC), représentant environ un tiers du budget de l’UE pour 2021-2027, dépensera 387 milliards d’euros (474 ​​milliards de dollars) en paiements aux agriculteurs et en soutien au développement rural. Les nouvelles règles s’appliqueront à partir de 2023.

L’agriculture représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE, mais les 27 États membres de l’UE et le Parlement européen se disputent depuis trois ans sur ce qu’il faut faire à ce sujet.

Environ 80 % des paiements de la PAC vont à 20 % des bénéficiaires, principalement de grands propriétaires terriens et des entreprises agro-industrielles, et la réforme vise également à acheminer plus d’argent vers les petites exploitations.

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Voici les éléments clés de l’accord :

ÉCO-SYSTÈMES, NORMES VERTES

La nouvelle PAC exigerait des pays qu’ils consacrent 20 % des paiements aux agriculteurs de 2023 à 2024, et 25 % entre 2025 à 2027, à des « éco-programmes » qui protègent l’environnement, selon un projet d’accord vu par Reuters vendredi. L’accord final n’a pas été publié.

Tous les fonds inférieurs à ces limites qui ne sont pas dépensés pour des éco-programmes doivent être dépensés pour des mesures vertes dans d’autres domaines. Les éco-programmes pourraient, par exemple, signifier la restauration des zones humides pour absorber le CO2, ou l’agriculture biologique.

Le Parlement avait souhaité une part de 30 %, alors que le point de départ des États membres était de 20 %.

Tous les paiements seraient liés à des règles environnementales minimales, telles que les agriculteurs mettant de côté au moins 4% des terres arables pour des zones où la nature peut prospérer, ou la rotation annuelle des cultures pour améliorer la santé des sols.

Certains législateurs de l’UE ont déclaré que les règles contenaient des lacunes qui n’alignaient pas l’agriculture sur les objectifs climatiques de l’UE. Les militants ont déclaré que l’accord manquait d’une définition claire d’un « éco-programme », omettant ainsi de garantir que l’argent n’irait pas à des pratiques agricoles plus polluantes.

Chaque pays doit soumettre un plan pour dépenser sa part de la PAC à la Commission européenne, qui évaluera s’il atteint les objectifs juridiquement contraignants de l’UE.

Ceux-ci pourraient inclure l’objectif du bloc de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 55% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030, mais il est peu probable qu’ils incluent des objectifs qui ne sont pas encore juridiquement contraignants, comme la réduction de moitié de l’utilisation de pesticides chimiques d’ici 2030.

Un objectif majeur est d’arrêter le déclin des petites exploitations agricoles européennes.

Le projet d’accord obligerait chaque pays de l’UE à redistribuer un minimum de 10 % des paiements aux agriculteurs vers les petites exploitations.

Les pays pourraient esquiver cette exigence s’ils utilisent d’autres méthodes pour répartir équitablement les fonds – ce que les États membres avaient préconisé dans les pourparlers.

Le Parlement avait poussé, sans succès, un plafond annuel de 100 000 euros par bénéficiaire.

La nouvelle PAC limitera qui est défini comme « agriculteur actif » et peut recevoir des subventions – une autre tentative pour empêcher les grandes entreprises et les propriétaires fonciers d’aspirer de l’argent.

Le Parlement a demandé une définition qui exclurait les transformateurs à grande échelle de produits agricoles et empêcherait les fonds d’aller aux entreprises non agricoles telles que les réseaux d’aqueduc ou les services ferroviaires.

Les négociateurs avaient également envisagé l’obligation pour les pays de verser environ 3 % des paiements agricoles aux jeunes agriculteurs, afin d’aider à attirer de nouveaux talents. Un accord définitif à ce sujet n’a pas été confirmé.

Des normes pour les conditions de travail dans l’agriculture et un fonds de crise au cas où les marchés agricoles seraient perturbés par une urgence telle qu’une pandémie ont également fait l’objet de discussions.

(Reportage par Kate Abnett; Montage par Kevin Liffey et Toby Chopra)

Copyright 2021 Thomson Reuters.

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