En Belgique, la contestation des mesures limitant les libertés s’amplifie


Lors du rassemblement au Bois de la Cambre, à Bruxelles, le 1er mai 2021.

La police était sur le qui-vive, à Bruxelles, samedi 1euh mai, alors qu’une concentration de milliers de personnes, baptisée «La Boum 2», était attendue dans l’après-midi au Bois de la Cambre, l’un des plus grands espaces verts de la capitale belge. Comme prévu, des jeunes, parfois accompagnés de leurs parents qui voulaient s’interposer pour éviter tout incident, entendaient réclamer un assouplissement des mesures sanitaires encore en vigueur. A la fin de l’après-midi, des heurts ont commencé et quelque six cents policiers présentent plusieurs heures à faire évacuer les lieux.

Au début du mois d’avril, une autre manifestation avait mobilisé, au même endroit, des milliers de jeunes réclamant un prix en compte de leurs difficultés en raison de la pandémie. Ce qui était, dans l’esprit des organisateurs, un poisson d’avril et un appel à faire la fête avait rapidement tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre, massivement présents sur place. Les organisateurs de cette première «Boum» se sont, depuis, désolidarisés des auteurs des violences. D’autres, rassemblés dans un collectif appelé «L’Abîme», ont imaginé une réédition de l’événement.

Depuis plusieurs jours, le bourgmestre de la ville, Philippe Close, avait annoncé qu’il ne laisserait pas les choses dégénérer une deuxième fois. A la demande des autorités judiciaires, Facebook avait supprimé la page appelant à un nouveau rassemblement. Elle est cependant réapparue sous une autre forme à la veille de l’événement et quelque 4 000 personnes ont manifesté leur envie de se rendre sur place. Elles étaient 25 000 années.

«Un piège», selon le premier ministre

Selon certaines informations, démenties par un porte-parole des organisateurs, des groupes extrémistes et un noyau dur de «gilets jaunes» prévu de profiter de l’occasion pour provoquer des affrontements avec la police. Lors de la première édition, les heurts avaient duré plusieurs heures et les forces de l’ordre avaient dû mobiliser arroseuses et cavalerie pour calmer les esprits.

Samedi, la police municipale devait être renforcée par celle d’autres arrondissements et par la police fédérale. Des drones étaient utilisés pour le rappel des mesures de distanciation et le port du masque, mais aussi pour la surveillance de la vaste zone arborée où les jeunes se rassemblaient.

Lors du premier rassemblement au Bois de la Cambre, à Bruxelles, le 1er avril 2021.

Vendredi, le premier ministre, Alexander De Croo, a invité ceux qui ont été tentés de participer à l’événement à ne pas tomber dans «Un piège». La ministre de l’intérieur, Annelies Verlinden, a de son côté rappelé que l’événement était interdit, ce qui pourrait entraîner la verbalisation de tous les participants. Des responsables d’hôpitaux ont lancé, eux aussi, des appels au calme, soulignant la fragilité d’un système de santé qui était au bord de la rupture au cours des dernières semaines en raison du nombre d’admissions et de placements en soins intensifs liés à l’épidémie de Covid-19. La courbe des hospitalisations commence seulement à baisser, et ce légèrement.

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