Dzud mongol : des conditions météorologiques extrêmes exposent 90 % du pays à un « risque élevé »


Selon le Bureau du Coordonnateur résident des Nations Unies en Mongolie, environ 190 000 ménages d'éleveurs sont aux prises avec une alimentation inadéquate, des prix qui montent en flèche et des vulnérabilités accrues.

L'élevage et l'élevage font traditionnellement partie intégrante de l'économie, de la culture et du mode de vie de la Mongolie. Les estimations indiquent qu'il y aura plus de 64 millions de têtes de bétail cet hiver en Mongolie.

« La gravité croissante des conditions météorologiques aggrave encore la crise, soulignant le besoin urgent d'une aide humanitaire et de solutions durables pour soutenir les communautés rurales de Mongolie et leurs moyens de subsistance traditionnels », a déclaré le Bureau dans une mise à jour cette semaine.

C'est la deuxième année consécutive que le pays est confronté à ces conditions difficiles. L'hiver dernier, environ 70 pour cent du pays a été touché.

Que sont les dzuds ?

Les Dzuds, une catastrophe particulière à évolution lente propre à la Mongolie, sont des hivers extrêmes caractérisés par des températures glaciales, de fortes chutes de neige et un sol si gelé que les animaux ne peuvent pas atteindre les pâturages.

Ces conditions sont généralement précédées d’un été sec avec des pâturages tout aussi rares, laissant le bétail incapable de constituer les réserves de graisse dont il a besoin pour l’hiver.

Selon la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), la fréquence et l'intensité des dzuds ont augmenté depuis 2015 en raison de l'aggravation des impacts du changement climatique et d'une mauvaise gouvernance environnementale.

Cet hiver, le double dzud « blanc » et « fer » est marqué par une couverture neigeuse très épaisse empêchant les animaux d'accéder à l'herbe (dzud blanc) combinée à un court dégel suivi d'un gel sévère qui enferme les pâturages dans la glace (dzud de fer).

Les Dzuds gèlent le sol, laissant les animaux incapables d'accéder aux pâturages.  Sur cette photo d'archive, un cheval broute l'écorce d'un arbre car il n'y a rien d'autre à manger.

Les Dzuds gèlent le sol, laissant les animaux incapables d'accéder aux pâturages. Sur cette photo d'archive, un cheval broute l'écorce d'un arbre car il n'y a rien d'autre à manger.

Enfants à risque

Plus de 258 000 personnes – dont plus de 100 000 enfants – ont été touchées par les routes obstruées par de fortes chutes de neige, laissant les enfants incapables d'accéder aux services vitaux de santé, de nutrition, d'éducation et sociaux, a déclaré le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Les familles de bergers, qui sont les plus directement touchées par le dzud, doivent souvent confier leurs enfants à des proches ou dans des internats, ce qui augmente les risques de protection et provoque un stress psychologique, a ajouté l'agence.

Les besoins immédiats pour février à mars comprennent le financement de programmes de nettoyage des routes, de médicaments, de radios pour soutenir l'apprentissage à distance et la protection des enfants.

Réponse

Le gouvernement a activé son Centre des opérations d'urgence (EOC) et désigné le Vice-Premier ministre pour diriger et coordonner la réponse.

En prévision de la catastrophe, l'UNICEF avait déjà envoyé 120 kits sanitaires d'urgence, 20 kits d'hygiène et des kits de protection de l'enfance « refuge » dans les provinces.

Elle dispose de 555 kits d'hygiène supplémentaires prêts à être expédiés et achète 20 kits de santé intégrés pour soutenir la réponse, notamment en fournissant de la vitamine D aux jeunes enfants.

L'UNICEF soutiendra également la distribution d'appareils audio numériques portables préchargés avec des leçons audio aux ménages d'éleveurs ayant des enfants d'âge scolaire afin d'assurer la continuité de l'apprentissage.

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