Des ONG françaises menacent de poursuivre en justice si TotalEnergies ne quitte pas la Russie | Nouvelles du monde


PARIS (Reuters) – Deux grandes ONG françaises envisagent d’intenter une action en justice contre TotalEnergies pour d’éventuelles violations des droits de l’homme à moins qu’elle ne rompe ses relations commerciales avec la Russie après l’invasion de l’Ukraine par le pays, ont-elles déclaré dans une lettre au PDG de la major de l’énergie.

Greenpeace France et Les Amis de la Terre (Amis de la Terre) France, dans une lettre recommandée au PDG Patrick Pouyanne, ont déclaré que l’entreprise doit se conformer à une loi française de 2017 obligeant les multinationales à être vigilantes sur les violations des droits de l’homme associées à leurs activités commerciales. dans les pays touchés par un conflit armé.

En tant que personne morale française, TotalEnergies et ses dirigeants peuvent être tenus pénalement responsables de toute infraction au code pénal français, notamment de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, indique la lettre.

« Nous vous demandons formellement (…) de mettre fin sans délai à vos activités liées au marché russe du pétrole et du gaz afin de mettre fin à toute relation d’affaires susceptible de contribuer à la commission de violations graves des droits de l’homme », ont déclaré les ONG. .

TotalEnergies a refusé de commenter la lettre.

Caricatures politiques sur les dirigeants mondiaux

La Russie représentait 24 % des réserves prouvées de TotalEnergies et 17 % de sa production combinée de pétrole et de gaz en 2020, selon des documents de la société.

L’entreprise a condamné l’agression russe, mais n’a pas suivi l’exemple de ses pairs britanniques BP et Shell qui se retirent de Russie.

TotalEnergies détient une participation de 19,4% dans le producteur de gaz russe Novatek, dont certains dirigeants et actionnaires seraient proches du Kremlin et visés par des sanctions occidentales. La société détient également, directement ou via Novatek, d’importants actifs et projets de gaz naturel liquéfié.

La juriste de Greenpeace France, Clara Gonzales, a déclaré que si TotalEnergies ne mettait pas à jour ses plans dans les trois mois, elle pourrait intenter une action en justice contre le groupe, ajoutant que des poursuites pénales pourraient également être envisagées.

(Reportage de Benjamin Mallet à Paris et Simon Jessop à Londres; édité par Barbara Lewis)

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