Des experts en droit militaire surpris par la forme d’une enquête interne sur la mort de 4 cadets


Les experts en droit militaire se disent surpris qu’un incident sur le campus qui s’est terminé par la mort de quatre cadets au Collège militaire royal (CMR) de Kingston au printemps dernier fasse l’objet d’une forme d’enquête militaire interne « moins robuste ».

Vers 2 h HE le 29 avril, un véhicule transportant quatre élèves-officiers – tous en fin d’année de fin d’études – est tombé à l’eau au large de Point Frederick, une péninsule entre le port de Kingston et la baie Navy sur le fleuve Saint-Laurent qui abrite le CMR. Campus.

Les quatre cadets étaient Andrei Honciu, Jack Hogarth, Andrés Salek et Broden Murphy.

Bien que peu de détails sur l’accident soient connus, un acte criminel a été exclu tôt – c’est pourquoi le Bureau du coroner en chef de l’Ontario a pris l’initiative d’enquêter sur les décès. La police de Kingston et le Service national des enquêtes des Forces canadiennes (SNEFC) — la branche d’enquête indépendante de la police militaire — apportent leur aide.

Maj.-Gén. D. Craig Aitchison, commandant de l’Académie canadienne de la Défense, a également ordonné une enquête sommaire interne qui a commencé le 17 mai. Une enquête sommaire interne est l’un des deux types d’enquête administrative que l’armée ordonne généralement après le décès d’un membre.

Ils ne sont pas destinés à attribuer un blâme légal ou civil ou à infliger une punition. Dans le cas des quatre cadets, l’enquête sommaire examinera les circonstances de l’incident liées au service et formulera des recommandations pour prévenir de futurs décès similaires.

Dans une enquête sommaire, un seul officier traite le dossier.

« Une SI est généralement choisie lorsque la question est moins complexe », a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense nationale (MDN).

Le campus du Collège militaire royal à Kingston, en Ontario, en avril 2022. (Lars Hagberg/La Presse canadienne)

La deuxième forme d’enquête administrative est une commission d’enquête, ce qui, selon le ministère, « s’applique généralement à quelque chose de plus complexe ». C’est un groupe de militaires qui entend les preuves et les témoignages de personnes sous serment.

« J’étais en fait un peu surpris qu’ils n’aient pas recours à une commission d’enquête », a déclaré l’avocat militaire Rory Fowler, lieutenant-colonel à la retraite et ancien avocat au bureau du juge-avocat général.

« Généralement dans le passé, les décideurs supérieurs des Forces canadiennes, lorsqu’ils ont affaire à des décès non liés au combat très médiatisés, ont généralement omis d’ordonner une commission d’enquête. »

« Étant donné la gravité de l’accident en tant que tragédie et ainsi de suite, je me serais attendu à ce qu’une commission d’enquête soit plus formelle, ne serait-ce que pour aucune autre raison [than] de ne rien négliger », a déclaré Michel Drapeau, un colonel à la retraite qui pratique le droit militaire et enseigne à l’Université d’Ottawa.

La commission d’enquête pourrait encore avoir lieu

Bien qu’une enquête sommaire soit « beaucoup moins robuste qu’une commission d’enquête », l’armée peut avoir des raisons de choisir cette voie, a déclaré Fowler.

Les Forces canadiennes peuvent penser que les enquêtes parallèles de l’armée, de la police civile et du coroner sont suffisamment approfondies, a-t-il déclaré.

« S’il y a d’autres enquêtes qui vont remplir cette fonction d’établissement des faits, il est probablement inutile de mener une commission d’enquête plus robuste … », a déclaré Fowler.

« Parce que cette circonstance tragique particulière a attiré tellement l’attention des médias, l’autorité convocatrice pourrait bien être d’avis qu’il vaut mieux tôt que tard en ce qui concerne l’achèvement de l’enquête administrative. »

Le lancement d’une enquête sommaire n’empêche pas une commission d’enquête à un moment ultérieur, a déclaré le MDN.

En attente des rapports post-mortem

Lors d’une enquête sommaire, l’enquêteur contacte les familles pour leur poser des questions et partage ensuite les résultats avec elles, précise le département.

Les conclusions « ne sont pas rendues publiques dans leur intégralité compte tenu des sensibilités et des informations personnelles qu’elles contiennent », a ajouté le MDN.

Un porte-parole du RMC a déclaré la semaine dernière qu’aucun changement n’avait été apporté à l’infrastructure de Point Frederick « pour le moment », car l’armée attend les rapports finaux du bureau du coroner en chef et l’enquête sommaire.

« Il serait prématuré d’initier un changement tant que les recommandations finales de l’enquête sommaire n’auront pas été soumises », a déclaré le porte-parole.

Les autorités ont retiré le véhicule du fleuve Saint-Laurent le vendredi 29 avril 2022. (Radio-Canada)

Plus tôt cette semaine, un porte-parole du bureau des coroners a déclaré qu’il attendait les rapports post-mortem finaux, y compris les résultats toxicologiques, avant de fournir les résultats des quatre enquêtes sur les décès au SNEFC et à l’officier chargé de l’enquête sommaire interne.

Les résultats des enquêtes sur les décès peuvent également être fournis aux familles sur demande, a ajouté le porte-parole.

Le MDN ne s’est pas engagé à divulguer publiquement ces informations.

« Lorsque l’enquête du Bureau du coroner en chef est terminée, le SNEFC peut communiquer ses conclusions en tenant dûment compte des souhaits des familles et des lois sur la protection de la vie privée, le cas échéant », a déclaré le porte-parole du ministère.

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