Décès de Claude Jaar, commerçant passionné – Toute l’actualité de la Martinique sur Internet


Claude Jaar est un passionné. « Quand je m’engage dans quelque chose, je me donne à fond. » Cette volonté sans faille lui vient peut-être de son père.  » C’était un self-made-man  » , se souvient-il avec fierté. Les premiers souvenirs de son père entrepreneur, remontent à la fin des années 40, au Honduras. Après avoir vécu ses six premières années à Pointe-à-Pitre, où il naît le 1er janvier 1941, Claude Jaar part vivre avec sa famille en Amérique centrale. Son père ya l’occasion de reprendre une fabrique agroalimentaire, qu’il rachète. Pendant 8 ans, de 1947 à 1955, il voit son père travailler très dur.  » La fabrique fonctionnait tous les jours, 24 heures sur 24. Nous habitions au-dessus. L’affaire était florissante, mais ce n’était pas facile. « 

En 1955, ses parents décident de s’installer en Martinique, où tout le reste de la famille demeure. Le jeune adolescent entre au Séminaire Collège puis son baccalauréat au lycée Schoelcher. Il part alors pour la métropole où des études en économie l’attendent.  » Mes années d’étudiant à Paris correspondant à la période bénie de ma vie  » , se remémore-t-il dans un large sourire.  » Les facs étaient pleines, on se retrouvait dans les cafés le soir, mon foyer d’étudiants, pas loin du Panthéon, respirait la joie de vivre. « 

À son retour, à la fin des années 1960, il entame une carrière de professeur d’économie au lycée technique de Fort-de-France. Une parenthèse qui finalement, dure 3 ans. En 1971, le décès soudain de son père change sa vie.  » Ce fut un passage très douloureux. Il m’a fallu plusieurs mois pour me reconstruire, mais ce qui était sûr, c’est que je ne pouvais pas laisser tomber  » l’affaire familiale  » . Je ne me suis pas posé la question de la reprendre ou pas, c’était une évidence. »

2009, le conflit de trop

Il se retrouve à la tête d’une entreprise dont il « ne connaît pas grand-chose », mais apprend vite. Très vite, même. En une bonne dizaine d’années, son enseigne s’impose comme une référence. Lui-même s’implique sans compter dans le commerce du centre-ville foyalais. Il devient président de l’Union commerciale foyalaise, lance les illuminations de Noël. Il est de tous les combats pour maintenir les commerces de proximité, surtout face à l’arrivée des centres commerciaux. Il est élu à la chambre de commerce et d’industrie, au conseil économique et social…

La grève de 2009 est le conflit de trop. La liberté d’entreprendre à laquelle il tient tant s’effrite devant ses yeux.  » Je ne pouvais plus travailler.  » Il a envoyé que le moment est venu de se retirer. Ce qu’il aura fait en 2011.

Claude Jaer

– Archives France-Antilles



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