DataDome, la start-up qui lutte contre les robots malveillants


C’est le côté obscur d’Internet. Alors que le monde se digitalise, les cyberattaques ont explosé ces dernières années. Plus inquiétantes, ces attaques n’ont pas eu de cessation de se sophistiquer et peuvent faire de sérieux accidents économiques et porter un coup sévère à la réputation des entreprises.

Colonial Pipeline d’en faire l’expérience et a dû verser une rançon de 4,4 millions de dollars à des hackers qui vient de paralyser cet opérateur qui transporte presque 45 % des carburants consommés sur la côte Est américaine…

Fondée en 2015, DataDome a développé une solution qui aide les entreprises à se protéger contre les cyberattaques par les robots malveillants. Ces dernières peuvent être de plusieurs ordres : l’extraction (scrapping) de data, l’usurpation de comptes, les attaques par déni de services, la fraude aux paiements, etc.

Solution SaaS

« Il y a toujours des hackers derrière les robots », rappelle Fabien Grenier, le patron de Datadome. « Le robot est un vecteur qui démultiplie la puissance d’une attaque. Il permet par exemple de toucher des dizaines de milliers d’adresses IP ou d’attaquer une dizaine ou une quinzaine de lieux de façon simultanée ».

Fabien Grenier est un vieux routier du Web. Avant de cofonder DataDome avec Benjamin Fabre, il avait créé Trendy Buzz, un spécialiste de l’e-réputation qui utilisait… des robots pour scruter l’actualité d’une marque en ligne, et qu’il a vendu LinkFluence. L’entrepreneur a ainsi pu observer de près que les robots peuvent aussi être utilisés à des fins frauduleuses.

DataDome a ainsi développé une solution SaaS de détection des robots, alimentée par l’IA. La jeune pousse revendique 160 clients, parmi lesquels Rakuten, Blablacar, La Redoute, La Fourchette, ​Saint Gobain, Axel Springer, le « New York Times ».

La start-up a également noué des partenariats techniques qui permettent à son logiciel d’être activé via des plateformes telles qu’Amazon Web Service , Fastly, Cloudflare et Salesforce Commerce Cloud. Datadom n’est pas encore rentable, mais assure avoir réalisé un chiffre d’affaires récurrent de 15 millions de dollars en 2020. « Cela fait trois ans que nous doublons notre chiffre d’affaires chaque année », affirme Fabien Grenier.

Un marché en forte croissance

Les vents sont porteurs. Le marché de la cybersécurité a connu une hausse de 6,4 % en 2020 (133,7 milliards de dollars) et devrait continuer à croître de plus de 12 % cette année, à quelque 150,4 milliards de dollars , selon le cabinet Gartner. De quoi donner de bonnes raisons d’accélérer.

A cette fin, DataDome vient de boucler un tour de table de 35 millions de dollars (30 millions d’euros) mené par Elephant, avec la participation d’ISAI. Cette Serie B doit permettre à la start-up de doubler ses effectifs – elle compte 60 salariés à ce jour – et de continuer à investir dans la R & D. Un enjeu de taille. « Il faut toujours avoir un coup d’avance sur les hackers », appuie Fabien Grenier.

L’autre grand défi sera de se renforcer aux États-Unis, où la jeune pousse possède déjà des bureaux à New York. Au total, la société espère doubler son chiffre d’affaires et sa base de clients d’affaires à 2022. « Nous voulons faire de DataDome leader mondial de la ‘bot protection’ », clame Fabien Grenier, qui est désormais armé financièrement pour lutter contre les attaques de ses principaux concurrents sur ce marché (PerimeterX, BitNinja, Distil network, Radware Bot Manager, etc.).

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