Critique: L’auteur de ‘Fates and Furies’ met un nouveau roman au couvent


Cette image de couverture de livre publiée par Riverhead montre "Matrice," un roman de Lauren Groff.  (Rivière via AP)

Cette image de couverture de livre publiée par Riverhead montre « Matrix », un roman de Lauren Groff. (Rivière via AP)

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« Matrix », de Lauren Groff (Riverhead Books)

On sait peu de choses sur Marie de France, une poétesse du XIIe siècle qui a vécu en Angleterre mais qui est connue pour les romans et les fables qu’elle a écrits en français. À partir d’une poignée de faits, Lauren Groff a écrit un récit richement imaginatif de sa vie qui la présente comme une séparatiste mystique, guerrière et proto-féministe.

L’histoire commence par une fioriture cinématographique : une adolescente Marie « sort seule de la forêt » pour superviser une abbaye appauvrie en Angleterre. Elle a été bannie de la cour d’Aliénor d’Aquitaine et passera ses premiers jours au couvent à se languir de l’amour, de la musique et des rires de la cour de Westminster.

Finalement, elle s’attachera et transformera l’endroit sale et infesté de maladies en une « île de femmes » prospère, « auto-suffisante, entière à elle-même ». Groff, l’auteur à succès de « Fates and Furies », donne vie aux conditions épouvantables de l’époque, comme enterrer les malades « de la tête aux pieds dans du fumier chaud » pour les guérir. Pourtant, elle trouve aussi beaucoup à admirer dans les rituels et les rythmes d’une vie monastique consacrée à la prière – et pas une quantité insignifiante de sexe torride.

Groff a déclaré qu’elle s’était attachée à la figure de Marie de France après avoir été inspirée par une conférence sur les religieuses médiévales au milieu de l’administration Trump, alors qu’elle était épuisée et « voulait juste vivre dans une utopie féminine ». Le livre est dédié à « toutes mes sœurs » et imprégné de préoccupations du 21e siècle telles que la dynamique des genres, la misogynie, la violence sexuelle et le changement climatique.

Des faits historiques sont tissés ensemble – les croisades et les interdits papaux – et les visions extatiques de Marie de la Vierge Marie, qui lui enseigne comment construire une forteresse imprenable, avec son propre labyrinthe et son approvisionnement en eau.

Groff a beaucoup réfléchi au titre « Matrix », qui dérive du latin pour « mère ». Comme elle le dit, c’est aussi une grille, un socle et une structure organisationnelle qui tient un modèle, en l’occurrence pour une communauté radicalement égalitaire dans laquelle le moindre est exalté et les femmes règnent.

Au début du roman, Marie se souvient du moment où Eleanor est apparue à sa porte pour la bannir de la cour, vêtue de robes bordées de zibeline, de bijoux dégoulinant des oreilles et des poignets et portant un parfum « assez fort pour frapper une âme au sol ». Groff écrit : « Son intention a toujours été de désarmer en étourdissant. » On pourrait en dire autant de la romancière, qui utilise ses abondants dons de conteur pour écraser ses lecteurs.

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