Coupe du monde 2018: comment fonctionne la « technologie de la ligne de but »?


DOUTE. Samedi 16 juin 2018, la France joue son premier match de Coupe du monde face à l’Australie. A dix minutes de la fin, après un une-deux avec Olivier Giroud, Paul Pogba voit sa frappe contrée par Aziz Behich: le ballon heurte la barre transversale et rebondit, avant d’être récupéré par le gardien. Le ballon at-il franchi entièrement la ligne, signe de mais pour la France? Alors que les spectateurs attendent avec impatience les images du ralenti, l’arbitre, sûr de lui, accorde le mais quelques secondes plus tard. Et ce, grâce à une technologie qui a été mise en place lors de la Coupe du monde de 2014: la technologie de ligne de but (Technologie de la ligne de but). Si le tennis et le cricket utilisent de tels dispositifs depuis la fin des années 2000, c’est plus récent dans le football. Longtemps hostile au procédé, la FIFA s’y est d’abord mise lors de sa Coupe du monde des Clubs au Japon en 2012 et au Maroc en 2013 puis pour sa Coupe des confédérations au Brésil en 2013.

Caméras haute vitesse et suivi automatique du ballon

Le mondial 2014 a été le premier au régime GLT (Goal-Line Technology). Choisie par la FIFA, la société allemande GoalControl a installé sa technologie dans les stades de la compétition. Chaque cage est couverte à 360 ° par sept caméras à haute vitesse (500 images / seconde) établie au niveau du toit. Elles sont reliées par fibre optique à des ordinateurs où les logiciels de GoalControl identifient et éliminent de l’image tous les éléments autres que le ballon. La multiplicité des points de vue permet la création d’un modèle 3D de la zone de but. « Chaque caméra dispose d’une unité de détection de la balle dans l’image qu’elle capte, ce qui permet de définir un axe de la caméra au terrain, explique Rolf Dittrich, porte-parole et codirigeant de GoalControl. Avec l’intersection de deux axes, et en tenant compte de la position de chaque caméra et de lois optiques, on localize mathématiquement la balle. « 

Vidéo de présentation du dispositif GoalControl. © Fifa

Des images 3D à disposition des arbitres et diffusables au public

Les séquences modélisées sont enregistrées et peuvent être révisées par les officiels de matchs, seuls habilités à se servir du système et à prendre des décisions en fonction. Ce qui n’interdit pas une diffusion en direction du public, sur les grands écrans voire à la télévision, si les organisateurs en font le choix. Sur le terrain, les arbitres portent une montre connectée aux ordinateurs par radiofréquence. Si la ligne de mais a été franchie intégralement, et uniquement dans ce cas, un message s’affiche à l’écran, doublé d’une vibration de l’appareil.

Cette GLT ne modifie ni la balle, ni le terrain, contrairement à celles d’autres sociétés comme Cairos ou GoalRef qui utilise des capteurs à l’intérieur des ballons et un circuit électronique enterré comprend un champ magnétique autour des cages. Le bon fonctionnement et la fiabilité de l’ensemble ont été validé par le contrôleur technique Labosport. En 2014, pendant une journée, ses ingénieurs ont fait franchir la ligne de but par le ballon selon quantité de cas de figure. « On vient avec nos techniques de mesures et on teste des situations extrêmes, on essaie d’atteindre le point limite du dispositif », détaille Xavier Nicolau, directeur marketing de Labosport.



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