Coronavirus: Amnesty International épingle plusieurs pays pour leurs applications de traçage


Bahreïn, le Koweït et la Norvège dans le viseur. L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a averti mardi que les applications de traçage développées par ces trois pays pour contenir la propagation du nouveau coronavirus étaient «parmi les plus dangereux pour la vie privée».

De nombreux pays se sont tournés vers les technologies mobiles pour suivre les déplacements des personnes et de celles avec elles entrent en contact, permettant aux autorités de tracer les chaînes de contamination au Covid-19.

«Bahreïn, le Koweït et la Norvège ont fait peu de cas de la vie privée des personnes, avec des outils de surveillance très invasifs qui vont bien au-delà de ce qui est justifié pour lutter contre le Covid-19», a déclaré dans un communiqué Claudio Guarnieri, responsable du «Security Lab» d’Amnesty International.

Une analyse technique détaillée de 11 applications a montré, selon l’ONG, que celles mises en place par ces trois pays permettent de «suivre en direct ou en quasi direct les déplacements des utilisateurs», les coordonnées GPS étant téléchargées par une base de data gouvernementale en temps réel, «ce qui n’est probablement ni nécessaire, ni proportionné». Des applications moins invasives utilisent les connexions Bluetooth pour détecter les interactions des utilisateurs infectés par la maladie.

Les données personnelles des utilisateurs exposés

Les autorités norvégiennes ont déclaré lundi qu’elles devaient suspendre leur application «Smittestopp» (Stop aux infections), après que l’organisme national de protection des données, Datatilsynet, a décidé d’interdire à l’Institut norvégien de la santé publique d ‘utiliser les informations obtenues via cet outil.

«Nous appelons aussi les gouvernements bahreïni et koweïtien de cesser immédiatement l’utilisation de ces applications sous leur forme actuelle», a écrit Claudio Guarnieri.

Les Etats arabes du Golfe, riverains de l’Iran, le pays le plus touché du Moyen-Orient, ont mis en place des mesures très strictes de confinement voire de contrôle des déplacements pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus sur leurs territoires concernés.

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Fin mai, une faille de sécurité dans l’application qatarienne de traçage des personnes infectées a été révélée et dénoncée par Amnesty International, car elle expose les données personnelles de plus d’un million d’utilisateurs aux cyberattaques. Le défaut dans le code de cette application, dont l’utilisation est obligatoire, a été corrigé à la suite du signalement de l’ONG.

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