«Ce sont nos études, notre avenir»: les étudiants internationaux dans le flou | Crise à l’Université Laurentienne


J’étais très inquiète parce que je suis dit qu’est-ce que je vais étudier? Qu’est-ce que je vais faire? Est-ce que je vais continuer d’avoir un statut au Canada? raconte-t-elle.

Pas de doute pour l’étudiante arrivée de la Côte d’Ivoire il y a deux ans: si toute la communauté universitaire ressent les effets des compressions à l’Université Laurentienne, les étudiants internationaux dont le programme a été élimininé sont particulièrement vulnérables.

Loin de leurs familles et payant en moyenne trois fois plus cher que les citoyens canadiens pour leur scolarité, ceux-ci dépendent de permis d’études pour rester au pays. Ces documents les lient à l’Université Laurentienne, et sont valides pour une durée limitée.

Il y a beaucoup de choses qui se passent dans nos têtes. Nos parents, chez nous, sont inquiets aussi. Ce sont nos études, notre avenir, et voir notre avenir basculer du jour au lendemain comme ça, c’est inquiétant.

Une citation de:Hemliss Konan, étudiante internationale en droit et politique à l’Université Laurentienne

Grâce à des cours compensatoires, Hemliss Konan pourra obtenir son diplôme dans les délais prescrits par son permis d’étude.

C’est une bonne nouvelle, mais c’est sûr que ça me fait de la peine, car j’aime beaucoup la science politique. C’était vraiment quelque chose qui faisait partie du programme intégré de mon , laisse-t-elle tomber.

L'université de l'autre côté du lac Ramsey.

Les étudiants internationaux représentent pour environ 6% des étudiants de l’Université Laurentienne.

Photo: Radio-Canada / Sophie Houle-Drapeau

D’autres étudiants sont moins chanceux: Ferdinand Abby, qui étudie la géographie, a vu son programme complètement disparaître la semaine dernière.

S’il a confiance en l’administration, qui promet un cheminement alternatif à tous les étudiants touchés par les coupes, il aurait malgré tout préféré compléter le programme dans lequel il étudie depuis des années.

La question est: comment pouvez-nous obtenir notre diplôme? Et à quel prix?

Une citation de:Ferdinand Abby, étudiant international en géographie à l’Université Laurentienne

«On se sent ignoré»

Au-delà des études, c’est la zone de confort des étudiants internationaux qui est bouleversée, selon Mohammed El Mendri. L’étudiant était cette année leur représentant à l’Association des étudiantes et étudiants francophones de l’Université Laurentienne.

De base, ils viennent ici, ils ne connaissent pas grand-chose. Il faut apprendre l’histoire du Canada, la culture franco-ontarienne, s’adapter, s’intégrer, c’est tout un processus. Voir ce qui arrive à la Laurentienne, c’est déranger la quiétude des tous les étudiants, mais surtout les étudiants internationaux , soutient-il.

Mohammed El Mendri.

Le programme de droit et justice de Mohammed El Mendri n’a pas été touché directement par les compressions à l’Université Laurentienne.

Photo: Radio-Canada / ZACHARIE ROUTHIER

C’est un sentiment partagé par l’étudiante internationale Yacine Cissé. Si son programme d’économie a été épargné par les coupes, l’incertitude des derniers mois a été miné sa confiance en la Laurentienne.

Je suis comme… Est-ce que je dois retourner au Sénégal? Est-ce que je dois transférer dans quelques mois? dit-elle. L’étudiante aurait aimé avoir plus d’information sur la partie de l’administration tout au long du processus de restructuration.

Sur se envoyé ignoré. On n’a rien ici, sauf l’Université. Si l’Université nous lâche, il faut tout recommencer.

Une citation de:Yacine Cissé, étudiante internationale en économie à l’Université Laurentienne

Et surtout, l’étudiante n’a pas envie d’aller étudier ailleurs. Pour certains d’entre nous, Sudbury était le plus abordable. Et au-delà de l’aspect financier, on est attaché à Sudbury! souligne-t-elle.

Des personnes marchent dans un champ, à côté de la plus grande murale du Canada.

Sudbury est la plus grande ville du Nord-Est de l’Ontario. Près du tiers des habitants parlent français.

Photo: Radio-Canada / Justine Cohendet

Déménager à Sudbury pour y rester

Gouled Hassan, président du Contact interculturel francophone de Sudbury, craint d’ailleurs que les compressions à l’Université Laurentienne freinent l’immigration francophone dans le Nord de l’Ontario.

Les programmes francophones qui ont été éliminés étaient des programmes qui assuraient le maintien de certaines démographies francophones au sein de la communauté , souligne-t-il.

Maintenant qu’on a perdu ces programmes-là, on a peur pour la francophonie en général et puis comment est-ce qu’on va faire pour attirer plus de personnes issues de la diversité ici dans la région?

Une citation de:Gouled Hassan, président du Contact interculturel francophone de Sudbury

Ce faisant, le directeur général craint que l’Université Laurentienne soit moins attrayante pour les étudiants d’ailleurs souhaitant venir découvrir le Canada.

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