Brief de l’équipe de football féminin des États-Unis sur l’égalité des salaires de l’EEOC


L’Equal Employment Opportunity Commission (EEOC) s’est engagée dans la lutte de l’équipe nationale féminine de football des États-Unis pour un salaire égal.

En mars 2019, les joueurs de l’équipe ont déposé une plainte alléguant une discrimination salariale par la Fédération de football des États-Unis (USSF). Leur cas a soulevé des problèmes en vertu de la loi sur l’égalité des salaires et du titre VII de la loi sur les droits civils de 1964. Bien que le procès initial ait été rejeté par un tribunal de district fédéral de Californie (comme décrit ci-dessous), les joueurs ont déposé un recours auprès du tribunal américain. d’appels pour le neuvième circuit. Citant son fort intérêt en matière d’application de la loi pour une analyse appropriée des plaintes pour discrimination salariale, l’EEOC s’est joint à l’appel en déposant vendredi un mémoire d’amicus à l’appui des joueurs.

Le mémoire de l’EEOC explique que l’équipe nationale féminine (« WNT ») et l’équipe nationale masculine (« MNT ») sont régies par deux conventions collectives distinctes. Ces accords prévoient chacun une rémunération de base plus une rémunération variable sous forme de primes de performance, mais à des taux différents.

Par EEOC, entre 2015 et 2019, les joueurs salariés de l’équipe féminine ont gagné moins par match que les joueurs de l’équipe masculine. De plus, les bonus disponibles pour le WNT étaient inférieurs à ceux disponibles pour le MNT. Au cours de la même période, le WNT a joué 111 matchs, en remportant 92. Le MNT a joué 87 matchs, en remportant 46.

Les experts financiers des parties sont parvenus à des conclusions très différentes quant à l’équipe qui avait été payée le plus. L’experte en femmes a conclu que les joueuses du WNT gagnaient un salaire inférieur et que chaque plaignante gagnait près de 70 % de moins que si l’USSF l’avait payée selon les mêmes conditions que les hommes. L’expert de l’USSF a conclu que les femmes étaient mieux payées, à la fois au total et par match.

Sur les requêtes en jugement sommaire déposées par les deux parties, le district central de Californie a conclu que les femmes n’avaient pas établi de preuve prima facie parce qu’elles n’avaient pas démontré que l’écart de rémunération était « dû uniquement, ou en partie matérielle, au fait que le WNT travaillait plus que le MNT. Bien que le tribunal ait reconnu que le WNT recevait des bonus par match inférieurs pour les matchs amicaux et les tournois, y compris les matchs liés à la Coupe du monde, il a constaté que les joueurs du WNT bénéficiaient d’autres avantages, tels que des salaires annuels garantis et des indemnités de départ, que les joueurs du MNT n’avaient pas. Il a en outre estimé que la comparaison de ce que chaque équipe aurait fait en vertu de la convention collective de l’autre « ignore la réalité que le MNT et le WNT ont négocié des accords différents qui reflètent des préférences différentes ». Bien que les femmes aient demandé des primes équivalentes à celles reçues par le MNT, elles ont finalement opté pour une forme de rémunération de base garantie (que le MNT n’a pas reçue) à la place.

Le mémoire d’amicus déposé par l’EEOC soutient que le WNT a fourni des preuves suffisantes pour étayer une conclusion selon laquelle ses joueurs ont reçu un taux de rémunération inférieur pour effectuer le même travail que les joueurs du MNT. Selon l’EEOC, le tribunal de district a indûment ignoré les témoignages d’opinion de l’experte en femmes. De plus, en créditant l’analyse de l’expert de l’USSF, le tribunal n’a pas tenu compte du plus grand succès global du WNT en tant qu’équipe.

L’expert de l’USSF a additionné la rémunération totale et l’a divisée par le nombre de parties jouées. En tant que tel, l’analyse a supposé que tous les matchs étaient égaux, ignorant ainsi le succès comparatif du WNT, y compris deux championnats de la Coupe du monde. Selon l’EEOC, « les joueurs WNT devaient être les meilleurs au monde pour gagner un salaire comparable à celui des joueurs MNT. » En outre, « [w]ici, un employeur verse aux hommes et aux femmes une rémunération de base différente et des primes différentes pour effectuer le même travail, la structure de rémunération viole l’EPA, quelle que soit la rémunération totale gagnée par chaque équipe.

En fin de compte, l’EEOC soutient qu’un jury aurait dû avoir la possibilité d’examiner les avantages intangibles cités par l’USSF comme étant disponibles pour le WNT et non disponibles pour le MNT. Un jury aurait également dû être en mesure de rejeter « comme un faux-fuyant » l’observation selon laquelle les joueurs du MNT auraient été payés plus en vertu de la convention collective du WNT qu’ils n’ont été payés en vertu de la leur. Plutôt que de prouver le cas de l’USSF, selon l’EEOC, ce fait montre en fait que les conventions collectives respectives sont « un régime qui rémunère les joueurs de MNT à un taux plus élevé pour un taux de réussite moindre ».

Les employeurs de tous les secteurs devraient porter une attention particulière à ce cas, car il est susceptible d’avoir un effet significatif sur les analyses de l’égalité salariale à l’avenir.

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