Aung San Suu Kyi a été «arrêtée» par l’armée, selon le parti au pouvoir


Aung San Suu Kyi, lors d'un sommet à Singapour, le 12 novembre 2018.

La menace d’un coup d’État d’avion sur la Birmanie. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 et aujourd’hui dirigeante de la Birmanie, a été «Arrêtée» par l’armée, a annoncé lundi 1euh février le porte-parole de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Selon l’agence Reuters, plusieurs hauts représentants du parti au pouvoir ont également été interpellés lors d’une opération menée à l’aube.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Birmanie, des cadres de l’armée font planer la menace d’un coup d’Etat

«Nous avons entendu dire qu’elle est détenue à Naypyidaw [la capitale du pays], nous supposons que l’armée est en train d’organiser un coup d’État », a précisé Myo Nyunt. Sollicité, le porte-parole de l’armée n’était pas disponible dans l’immédiat.

L’accès à Internet était gravement perturbé, peu après. «Les perturbations des télécommunications ont commencé lundi vers 3 heures du matin (…) et sont susceptibles de limiter la couverture des événements» actuels, a mis en garde l’ONG Netblocks.

Des fraudes dénoncées lors des législatives

Ces arrestations interviennent alors que le Parlement, issue des dernières législatives, devait entamer sa première session dans quelques heures. Sous prétexte de la pandémie de coronavirus, les élections «N’ont pas été libres, ni justes», avait assuré la semaine dernière lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’armée, le major général Zaw Min Tun.

Les craintes avaient encore grandi quand le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing – sans doute l’homme le plus puissant de Birmanie – avait déclaré que la constitution pouvait être «Révoquée» dans certaines circonstances.

Les militaires affirment avoir recensé des millions de cas de fraude, dont des milliers d’électeurs centenaires ou mineurs.

Plus d’une dizaine d’ambassades, dont celle des Etats-Unis et la délégation de l’Union Européenne, avait exhorté vendredi la Birmanie à «Adhérer aux normes démocratiques», rejoignant les Nations unies (ONU) dans un chœur d’inquiétudes internationales sur un possible coup d’État. « [Nous] nous opposons à toute tentative de modifier le résultat des élections ou d’entraver la transition démocratique en Birmanie », avaient-elles écrit.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Birmanie, le triomphe électoral du parti d’Aung San Suu Kyi

Le parti d’Aung San Suu Kyi, très critique à l’international pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas mais toujours adulée par une majorité de la population, une victoire écrasante en novembre. Il concerne des deuxièmes élections générales depuis 2011, année de la dissolution de la junte qui a régné pendant un demi-siècle sur le pays. L’armée conserve cependant un pouvoir très important, ayant la main sur les trois ministères clés (l’intérieur, la défense et les frontières).

Le Monde avec AFP

Laisser un commentaire