ATOS: fin des discussions avec la technologie DXC


(AOF) – Le conseil d’administration d’Atos a décidé à l’unanimité de ne pas poursuivre une transaction avec DXC Technology. Dans un communiqué, l’américain a indiqué qu’il considèrerait l’offre du français inadaptée et manquant de certitude en comparaison avec la valeur qu’il peut générer de manière autonome en réalisant sa transformation. Après avoir partagé certaines informations de haut niveau afin d’aider Atos à comprendre pourquoi le conseil d’administration estime que la proposition a sous-évalué DXC, Atos et DXC se sont mis d’accord pour arrêter les discussions.

DXC assure rester confiant dans sa transformation concentrée sur ses collaborateurs, clients et actionnaires. Durant le troisième trimestre, DXC a dépassé ses prévisions de chiffre d’affaires, de marge de BAIIA ajusté, de BPA dilué non PCGR, et a généré un ratio de prises de commandes sur facturations supérieur à 1,0.

Début janvier, Atos a proposé plus 10 milliards de dollars pour DXC, un montant supérieur à sa propre capitalisation: 7,3 milliards d’euros, la veille du jour où l’information a été rendue publique.

DXC Technology est née en 2016 de la fusion de l’activité de services informatiques de Hewlett Packard Enterprise et de Computer Sciences Corporation.

AOF – EN SAVOIR PLUS

Points-clés à retenir sur Atos

– Leader international de la transformation numérique créé en 1997, n ° 1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs;

– Activité de 11,6 Mds €, répartie en 3 divisions – infrastructure & data management pour 55% des ventes, solutions business & platform pour 36% et big data & cybersécurité pour 9%;

– Equilibre géographique des revenus (24% des ventes en Amérique du nord), 19% en Allemagne, 15% en France, 14% au Royaume-Uni & Irlande, 9% au Bénélux & Scandinavie;

– Modèle d’affaires visant à digitaliser l’expérience client par des expertises sectorielles, des plates-formes et services intelligents de traitement des données et des solutions d’infrastructure multiples;

– Capital ouvert (11,4% pour le fonds de pension Siemens et 1,5 pour les salariés), Bertrand Meunier présidant le conseil d’administration de 12 membres, Elie Girard étant directeur général;

– Bilan sain (autofinancement libre de 600 M € à fin 2019) renforcé en février par la cession, pour 1,5 Md €, de 13% du capital de Worldline;

– Visibilité de l’activité avec 55% des revenus tirés de contrats pluri-annuels et des prises de commandes égales à fin mars 2020 à plus d’un chiffre d’affaires;

– Intégration de l’américain Maven Wave, spécialiste des solutions cloud pour applications, de l’analyse de données et du machine learning et partenaire de Google Cloud.

Innovation

– Stratégie d’innovation intégrée au modèle d’affaires et développée dans 18 laboratoires:

– 8 technologies stratégiques: systèmes HW avancés pour les calculs de haute performance, intelligence artificielle, automatisation, Edge, expérience immersive, cloud hybride, cybersécurité et applications de pointe Cloud native,

– partenariats avec les centres de recherche universitaires (informatique quantique, calculateurs exaflopiques, intelligence artificielle, HPC, leadership multiculturel …) et avec d’autres acteurs (AWS, Dell, Google, Microsoft, SAP, Worldline);

– 2 communautés scientifiques d’experts collaborateurs du groupe

Environnement

– Stratégie environnementale, renforcée par le prix en compte de la performance extra-financière dans les rémunérations:

– éco-conception par optimisation de la consommation énergétique des applications, infrastructures informatiques et serveurs,

– technologie au service de la transition écologique supportée par la Digital Transformation Factory: Hybrid Cloud, solutions «Business Accelerators», «Connected Intelligence», et «Digital Workplace»,

– objectif 2021 de réduction de réduction de carbone; sur le long terme (2050) efforts conformes aux objectifs mondiaux contre le réchauffement climatique;

A suivre (dont impact de la pandémie)

– Capacité de croissance dans un marché contrôlé par les GAFAM;

– Impact de la pandémie: croissance des activités de soutien au travail à distance, des services cloud & cybersécurité, recul de la division services professionnels des ingénieurs sur sites clients;

– Plan d’action face à la pandémie: gestion centralisée des coûts de personnels (gel des recrutements …), remplacement des sous-traitants par des ressources internes, arrêt des dépenses non liées aux contrats clients et économies de coûts de 400 M €;

– Révision à fin mars des objectifs 2020: recul de 2% à 4% des revenus (contre une hausse de 2%), taux de marge opérationnelle de 9% à 9,5% (contre 10,7%) et flux de trésorerie disponible de 500 à 600 M €;

– Suspension des objectifs 2021;

– Arrêt des programmes de rachat d’actions et de suppression du dividende (1,4 € prévus) proposé à l’assemblée générale, repoussée au 26 juin.

Des emplois menacés

Selon les prévisions du Syndicat professionnel des acteurs du numérique, le recul de l’activité devrait atteindre 4,6% pour l’ensemble de l’année 2020. Néanmoins la fin d’année a été plus clémente pour les professionnels . La situation s’est légèrement améliorée depuis septembre, au niveau des appels d’offres et du carnet de commandes.

Les acteurs du conseil en technologies ont particulièrement souffert en 2020, en enregistrant une chute de 12,3% de leur activité. Ils sont, en effet, très présents dans deux secteurs particulièrement impactés par la crise sanitaire, l’aéronautique civile et l’automobile. C’est dans le conseil en technologies que le risque de suppressions d’emplois est le plus important. Syntec Numérique évalue à 10.000 postes en danger sur ce créneau.

Très prudents, les professionnels s’attendent à un rebond de 1% pour le secteur en 2021.

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