André Dussollier dans «Cellule de Crise» sur Salto: «J’ai envie de faire des séries»


Il n’y a pas d’âge pour les premières fois. C’est ainsi que voilà André Dussollier dans la série «Cellule de crise». Ce thriller coproduit par la Suisse, le Luxembourg et la Belgique, arrive sur la plaque-forme française Salto ce vendredi 12 mars. Elle plonge dans les arcanes d’institutions internationales basées à Genève, principalement le Haut-commissariat international humanitaire (version fictive du Comité international de la Croix-Rouge).

Tout commence lorsque son président est victime d’un attentat au cours d’un déplacement au Yémen. Le vice-président (joué par André Dussollier), touché par ailleurs par une tragédie personnelle, manœuvre alors pour une femme universitaire extérieure à l’organisation en prenne la tête. Il est dommage que l’intrigue centrale soit parasitée par une multitude d’ajouts scénaristiques qui brouillent l’ensemble. Mais la présence du comédien français dans cette série est réjouissante.

Comment êtes-vous arrivés sur la série «Cellule de crise»?

ANDRÉ DUSSOLLIER. C’est un genre que j’apprécie et qui a beaucoup changé ces derniers temps. Moi, j’avais participé à des choses comme «Un Ours pas comme les autres» de Nina Companeez, ou «Vérité oblige», mais c’était une histoire différente à chaque épisode et ça remonte aux calendes grecques (NDLR: 1978 et 1997). Aujourd’hui, les séries abordent des sujets en profondeur avec beaucoup de liberté. Ça me faisait envie alors quand on m’a proposé celle-ci, j’ai dit oui.

Qu’est-ce qui vous a séduit?

Le sujet d’abord, parce qu’on s’aperçoit qu’on connaît mal la Croix-Rouge. Ensuite, c’est le personnage qui était passionnant à jouer. Il a vraiment un côté pile et un côté face, parce qu’on découvre qu’il vit un drame en privé et qu’il est toujours obligé de faire bonne figure en public. Et comme je n’avais pas à parler anglais ni à prendre l’accent suisse, ça m’allait!

Quelles sont vos séries favorites?

Ça a commencé avec «Six Feet Under», puis il y en a eu plein comme «Homeland», ou même «En Thérapie» en ce moment, que je connais bien que j’avais voulu adapter la série d’origine au théâtre. J’avais rencontré l’auteur israélien Hagai Levi mais, sur scène, on ne peut pas jouer chaque soir un épisode. Il aurait fallu condenser, ce qui n’est pas évident. Récemment, j’ai vu «Laetitia» sur France 2, réalisé par Jean-Xavier de Lestrade, que j’ai trouvé très réussie. Je suis content de l’opportunité de «Cellule de crise», parce que ça permet de montrer aux professionnels que j’ai envie de faire ça. J’ai l’impression d’être un débutant qui vient d’arriver et qui manifeste ses envies!

Vous venez pourtant de fêter vos 75 ans…

Franchement, je ne vois pas où sont passés toutes ces années. Il y a une jolie phrase d’un auteur américain qui dit quelle étrange aventure de vieillir pour un petit garçon. C’est exactement ça, on est toujours le même à l’intérieur de soi malgré le temps qui passe. En tout cas, tant que la forme est là. Moi, j’ai décidé de vivre éternellement, pour l’instant tout se passe comme prévu.

Bulletin La liste de nos envies

Nos coups de cœur pour se divertir et se cultiver.

Comment vivez-vous cette période de pandémie où une grande partie du monde culturel est à l’arrêt?

J’ai eu la chance de continuer à travailler. Moins qu’avant, mais j’ai fait un film de François Ozon, puis j’ai tourné en fin d’année un film d’Anne Le Ny. Sinon, je m’occupe, je pense à la suite, à différents projets sans savoir si ça pourra se faire à moyen ou long terme. J’ai un peu l’impression de vivre dans un monde virtuel. De toute façon, on est impuissant en ce moment. Le gouvernement est obligé de prendre des mesures pour freiner la pandémie, même si parfois on a visualisé l’manquent de cohérence.

Vous allez vous faire vacciner?

Dans deux jours (NDLR: il y a dix jours), c’est plutôt rassurant. J’ai eu du mal à obtenir un rendez-vous mais c’est fait. Il faut se rendre sur le site Santé.fr et être patient.

«Cellule de Crise» arrive sur Salto, le même jour que la cérémonie des Césars. Vous serez devant Canal +?

Oui, je vais regarder. Ils ont réussi à exister, avec des beaux films en plus, donc je suis très curieux de voir ça. C’est un jeu passionnant qui ne dure qu’un soir mais avec des émotions. On passe par tous les sentiments quand on regarde les César.

LA NOTE DE LA RÉDACTION: 2,5 / 5

«Cellule de crise», série helvético-belgo-luxembourgeoise de Philippe Safir et François Legrand (2020), avec André Dussollier, Isabelle Caillat, Jean-François Balmer… Six épisodes de 48 à 53 minutes chacun.

Laisser un commentaire