Alerte au tsunami dans tout le Pacifique après un séisme


(Nouméa) Des dizaines de milliers d’habitants des zones côtières de Nouvelle-Calédonie, de Nouvelle-Zélande et du Vanuatu fuyaient vendredi vers les hauteurs et l’intérieur des terres après une série de puissantes secousses sismiques qui ont déclenché des alertes au tsunami à travers toute la région Pacifique.




Agence France-Presse

En Nouvelle-Calédonie, les sirènes hurlaient dans Nouméa et à travers le territoire tandis que la sécurité civile appelait les habitants à s’éloigner au plus vite de la mer.

«Une vague de un à trois mètres va impacter l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Il faut que les gens quittent les plages et arrêtent toute activité nautique, il ne faut pas récupérer les enfants à l’école pour ne pas créer d’encombrement », a déclaré à la radio NC 1 Alexandre Rossignol, porte-parole de la sécurité civile, faisant état d’une «menace réelle».

D’après les premiers témoignages sur les réseaux sociaux à 11 heures locales, aucune vague d’ampleur n’avait été observée, mais le phénomène pourrait durer plusieurs heures.

En Polynésie française, l’alerte a été déclenchée jeudi en fin de matinée (vers 18 h HE jeudi). À Moorea Maiao, les chefs d’établissements scolaires ont reçu l’instruction d’évacuer les élèves «vers des sites de répli», indiquait le compte Facebook de cette commune composée de deux îles.

«Cinétique rapide»

Si les hauteurs de montée des eaux constatées sont inférieures aux prévisions, le laboratoire de géophysique de Polynésie restait néanmoins en alerte. «On est sur une cinétique rapide, avec très peu de temps pour réagir», a déclaré à l’AFP son directeur, Stéphane Quema.

PHOTO PETER DE GRAAF, PRESSE ASSOCIÉE

Un Néo-Zélandais observe l’horizon après l’alerte au tsunami donnée par les autorités.

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a déclaré dans un tweet suivre «minute par minute la situation dans nos territoires du Pacifique avec le préfet (de Wallis et Futuna, NDLR) et les Hauts-commissaires en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française» . «Les zones côtières à risque ont été évacuées» at-il déclaré, appelant «chacun à la vigilance».

Un séisme de magnitude 8,1 est survenu à proximité des Kermadec, des îles habitées du Pacifique qui font partie de la Nouvelle-Zélande. Ce tremblement de terre, qui a frappé à 8 h 28 heure locale (15 h 28 HE jeudi), avait été précédé de secousses de 7,4 et 6,9 dans la même région.

Le Centre d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC), situé à Hawaii, a averti que des vagues pouvant atteindre jusqu’à trois mètres de haut toucher le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie.

Cet organisme ajouté que des vagues de plus petite taille étaient également susceptibles de toucher des pays aussi éloignés de l’épicentre du tremblement de terre que le Japon, la Russie et le Mexique, ainsi que les rives de l’Amérique du Sud.

«Ne restez pas chez vous! »

Le Pérou a d’ailleurs émis jeudi soir une alerte au tsunami sur sa côte longue de 3000 km, mais sans ordre d’évacuation pour l’heure. «L’arrivée […] de vagues est attendue à l’aube, le 5 mars », a indiqué le Centre des opérations d’urgence nationale (Coen) sur Twitter.

«Des vagues de tsunami ont été observées», a par ailleurs précisé le PTWC, expliquant que des petites ondes avaient déjà été mesurées près de la capitale des Tonga, Nuku’alofa.

Les services d’urgence néo-zélandais ont ordonné l’évacuation de zones côtières sur de longues portions de la partie septentrionale de la Nouvelle-Zélande (l’Île du Nord).

«Ne restez pas chez vous! », A averti l’Agence nationale de gestion des situations d’urgence, qui a retiré des heures plus tard, peu après 15 h HE vendredi, son alerte, déclarant que« les plus grosses vagues sont maintenant passées ».

«J’espère que tout le monde va bien surtout sur la côte est qui a dû ressentir toute la force de ce tremblement de terre», avait écrit sur Instagram la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern après la première secousse à 2 h 27.

Ce pays du Pacifique Sud, coutumier des activités sismiques et volcaniques, vient de marquer le 10e anniversaire du tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 de Christchurch, dans lequel 185 personnes avaient péri.



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