À toute vapeur: Développements récents dans la technologie autonome maritime – Transport


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La technologie autonome progresse dans tous les secteurs, et l’industrie maritime fait partie de ceux qui sont à l’avant-garde.

Le transport maritime s’est concentré en grande partie sur l’utilisation de la technologie autonome sur les navires commerciaux et sur le perfectionnement des systèmes de navigation à distance pour le transport maritime. Il y a cependant eu plusieurs progrès récents dans l’automatisation de l’industrie dans son ensemble. Ces progrès comprennent des opérations automatisées de conteneurs, une technologie autonome pour les routes intérieures et la création de contrats standard pour les navires autonomes. Dans cette édition de The Sensor, nous passons en revue le potentiel de ces derniers développements et les obstacles qui doivent encore être surmontés.

Opérations de conteneurs automatisées

Alors que de nombreux ports intègrent déjà l’automatisation, il y a de la place pour l’expansion et la connexion avec d’autres aspects de la technologie des navires autonomes.

L’association de navires porte-conteneurs équipés de grues automatisées avec des véhicules portuaires autonomes pour faciliter un transfert plus rapide et plus fiable des conteneurs des navires aux camions et autres transports intérieurs est une suggestion. Des grues automatisées sont actuellement utilisées dans de nombreux ports. Des grues embarquées sur le pont pourraient être utilisées pour charger et décharger automatiquement les navires dans d’autres zones du port où les grues sont absentes. De plus, l’utilisation de véhicules portuaires autonomes en liaison avec des grues automatisées embarquées pourrait réduire le temps d’attente des camions manuels et de leurs chauffeurs, ainsi que l’erreur humaine.

Cette technologie en partenariat pourrait potentiellement accroître l’efficacité des petits ports internationaux confrontés à des retards dans le temps de transfert entre leurs terminaux intérieurs. Par exemple, le port de Halifax envisage le développement de nouvelles technologies de transfert de conteneurs, y compris l’utilisation combinée de grues automatisées et de trains de conteneurs semi-autonomes pour raccourcir le temps de chargement, de déchargement et de transfert entre les terminaux.1 De même, le terminal à conteneurs Cast de Montréal a récemment commandé la livraison de plusieurs grues porte-conteneurs navire-terre cette année.2

Ces ports ne sont pas seuls. Une enquête réalisée en 2017 auprès des principaux ports de Chine, d’Europe, du Moyen-Orient, de Singapour et des États-Unis a révélé que 80% des personnes interrogées s’attendaient à ce qu’au moins la moitié de tous les nouveaux projets portuaires soient semi-ou entièrement automatisés au cours des cinq prochaines années. .

Bien qu’une automatisation accrue puisse réduire les coûts d’exploitation et augmenter la productivité, il existe encore des obstacles majeurs à la mise en œuvre de cette technologie.3 Ces obstacles comprennent la recherche de personnel expérimenté pour combler les postes techniques spécialisés requis pour faire fonctionner la technologie, l’établissement d’une infrastructure de données suffisante pour surveiller les opérations automatisées et la tendance à développer des opérations automatisées cloisonnées au lieu de systèmes collaboratifs et intégrés.4 Il est également important de reconnaître les impacts de l’automatisation sur la main-d’œuvre actuelle à terre, et le potentiel d’opposition et de perturbation de la main-d’œuvre, comme celui qui est actuellement connu dans le port de Melbourne.5

Technologie autonome pour les routes intérieures

Bien que l’on se soit beaucoup concentré sur l’utilisation de la technologie de navigation autonome pour le transport maritime, un domaine qui a reçu moins d’attention est la navigation intérieure. Ces itinéraires présentent des défis différents par rapport au transport maritime en raison de leurs canaux plus étroits et peu profonds et de l’augmentation du trafic.

Le port d’Anvers travaille avec l’Université d’Anvers pour développer une technologie de navigation spécialisée pour les routes intérieures. La technologie proposée utiliserait l’écholocalisation grâce à des capteurs sonar 3D, associés à des microphones étanches sophistiqués. Comme l’écholocation utilisée par les chauves-souris ou les mammifères marins, les microphones émettraient des ondes sonores, qui produisent des échos lorsqu’ils entrent en contact avec des objets. Ces échos sont ensuite interprétés par les capteurs sonar 3D et utilisés pour éviter les obstacles.

D’autres systèmes de navigation intérieure ont tenté d’utiliser des caméras, mais une telle technologie présente des difficultés en cas de mauvaise visibilité, notamment en eaux troubles ou en brouillard. Les capteurs sonar restent pleinement fonctionnels dans de telles conditions. Cette technologie a connu son premier essai réussi dans le port d’Anvers en décembre 2020 et d’autres projets pilotes devraient avoir lieu en 2021.6 Une technologie de navigation spécialisée pourrait être particulièrement utile dans les eaux intérieures du Canada, en particulier dans la voie maritime du Saint-Laurent.

Contrats standard pour les navires autonomes

Malgré les efforts déployés pour rendre les navires autonomes opérationnels, il y a eu peu de discussions sur la façon dont les relations contractuelles pourraient changer avec ces nouveaux navires. À partir de la fin de 2020, le Conseil maritime baltique et international (BIMCO), la plus grande des associations maritimes internationales, a commencé à rédiger un contrat type pour les navires autonomes. Ce contrat standard, adapté de leur accord SHIPMAN 2009 largement utilisé, comprendra des dispositions pour les services autonomes liés aux navires et l’exploitation d’un centre de contrôle à distance.

BIMCO prévoit que, dans la plupart des cas, l’exploitation de navires autonomes impliquera des gestionnaires de navires tiers agissant en tant que gestionnaires techniques du navire et fournissant le centre de contrôle à distance et le personnel pour faire fonctionner le navire. Le nouveau contrat standard, intitulé AUTOSHIPMAN, devrait être publié en 2021. Cependant, BIMCO reconnaît que le projet initial du contrat AUTOSHIPMAN fera probablement l’objet de révisions à mesure que l’industrie deviendra une réalité.7

À emporter

Ces progrès démontrent que tous les aspects de l’industrie maritime évoluent vers l’automatisation et adoptent la technologie autonome. Bien que la technologie continue de progresser, il reste des questions sans réponse sur ce à quoi ressemblera cette nouvelle industrie et comment elle sera gouvernée.

De nombreuses conventions internationales et lois nationales n’ont pas été mises à jour pour tenir compte de la technologie autonome. On ignore encore comment les navires autonomes pourraient se conformer à certaines des législations actuelles, en particulier celles qui vont au-delà de l’exploitation sûre du navire. Parmi les autres préoccupations figurent l’impact à long terme de la technologie autonome sur les emplois de l’industrie maritime, les implications pour les assureurs en l’absence de législation actualisée pouvant traiter les problèmes liés à la responsabilité, et les menaces accrues de piratage informatique et de prise de contrôle terroriste de navires autonomes.

Bien qu’il soit difficile de prédire comment se déroulera l’avenir des navires autonomes et de la technologie, le voyage sera certainement intéressant.

Notes de bas de page

1 Valentine, Harry, «Augmentation du transfert futur de conteneurs au port de Halifax», L’exécutif maritime, 17 janvier 2021.

2 Port Technology International Team, «Montreal Gateway passe commande pour des grues Liebherr ship to shore», Technologie portuaire, 23 janvier 2020.

3 Chu, Fox, Sven Gailus, Lisa Liu et Liumin No, «L’avenir des ports automatisés», McKinsey & Compagnie, 4 décembre 2018.

4 Ibid.

5 «Les grèves VICT attaquent l’automatisation» Stratégie portuaire, 15 février 2021.

6 «Recherche sur la navigation autonome à l’aide du sonar 3D au port d’Anvers» L’exécutif maritime, 8 janvier 2021.

7 Hunter, Grant, «Premier contrat standard pour l’exploitation de navires autonomes en cours», Conseil maritime baltique et international, 6 novembre 2020.

Le contenu de cet article est destiné à fournir un guide général sur le sujet. Des conseils spécialisés doivent être recherchés sur votre situation particulière.

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