0,03%! Pour une transformation du mouvement humanitaire international, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, mars 2021)


Président d’Action contre la faim, Pierre Micheletti propose une synthèse des défis posés à l’action humanitaire au XXIe siècle. Il souligne d’emblée la constellation des associations et des mouvements concernés: le Conseil économique et social des Nations unies (ONU) en recensait quelques dizaines en 1950 ; ils sont désormais plusieurs dizaines de milliers. Micheletti rappelle des évidences trop souvent noyées dans le flot des urgences spectaculaires: la plupart des catastrophes n’ont rien de naturel, et l’ampleur des événements aurait pu être limitée par de solides politiques de prévention. Un tremblement de terre d’une même intensité fait moins de victimes en Californie qu’en Asie, parce que les programmes de construction prennent en compte ce risque. Pour l’auteur, l’action humanitaire doit reconquérir son autonomie par rapport à l’arbitraire de la sensibilité médiatique et aux tentatives de manipulations étatiques. Il formule plusieurs propositions à cette fin. Une des clés consiste, selon lui, à instaurer un financement international de 0,03 % du revenu national brut par pays.

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