Washington rétablit son aide aux Palestiniens sans l’accompagner d’une initiative diplomatique


Des jeunes Palestiniens des vivres qu'ils ont reçu d'un centre de distribution d'aide géré par l'ONU, à Gaza, le 7 avril 2021.

Le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, a formalisé par une lettre, mercredi 7 avril, la reprise de l’aide américaine aux Palestiniens qui avait été radicalement réduite par l’administration de Donald Trump en 2018. à l’époque suivi la rupture des contacts entre le républicain et l’Autorité palestinienne après la reconnaissance unilatérale par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël, en 2017.

Dans la foulée de cette réduction, la discrète représentation officielle palestinienne à Washington avait également été fermée. Un drapeau en lambeaux installé à l’étage du bâtiment qui abritait ses bureaux en constitue aujourd’hui l’unique vestige. Les Palestiniens n’avaient pas été non plus associés à un «plan de paix» particulièrement favorable à l’État hébreu, présenté en janvier 2020 par Donald Trump, mais resté lettre morte.

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Alors que l’administration Biden a rappelé son attachement à la solution dite des deux Etats, le chef de la diplomatie des Etats-Unis a justifié ce revirement en estimant que cette aide sert «Importants intérêts et valeurs» de son paie. Il a ajouté qu’il la considèrerait aussi comme un facteur de «Stabilisation» régionale.

Une décision qualifiée d ‘«historique»

Concrètement, un total de 235 millions de dollars (198 millions d’euros) sera débloqué par Washington. Pour l’essentiel, les deux tiers de cette somme (150 millions de dollars) reviennent à l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens des guerres de 1948 et de 1967 (UNRWA, United Nations Relief and Works Agency). Le dernier tiers (75 millions) sera affecté à des projets de développement en Cisjordanie et à Gaza.

L’agence onusienne s’est aussitôt félicitée d’une décision qualifiée d ‘«Historique» ! Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l’a également saluée. Ces mesures sont de «Fournir des services d’éducation et de santé» à des millions de Palestiniens alors que l’aide économique et au développement contribuera, elle, à «Renforcer les infrastructures et les services de base nécessaires pour faire face aux conditions de vie difficiles du peuple palestinien sous occupation et frappé par la pandémie due au coronavirus», at-il réagi dans un communiqué.

Le ministère israélien des affaires étrangères a pris au contraire ses distances en affirmant que l’agence des Nations unies «Dans sa forme actuelle perpétue le conflit et ne contribue pas à sa résolution». «Le retour de l’aide à l’UNRWA devrait s’accompagner de changements substantiels et nécessaires dans la nature, les buts et la manière de faire de l’organisation», at-il précisé dans un communiqué.

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