une actualité qui peut réveiller des blessures psychiques


16 novembre 2015, Paris.  Trois jours après les attaques du 13 novembre 2015, des dizaines de personnes ont rendu hommage aux victimes des attentats qui ont tué 130 personnes, avec des fleurs, des bougies et des messages au pied de la statue de la République.  (Illustration)
16 novembre 2015, Paris. Trois jours après les attaques du 13 novembre 2015, des dizaines de personnes ont rendu hommage aux victimes des attentats qui ont tué 130 personnes, avec des fleurs, des bougies et des messages au pied de la statue de la République. (Illustration) (SAMUEL BOIVIN / NURPHOTO VIA AFP)

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 qui va durer neuf mois à Paris peut constituer une épreuve pour les victimes directes dont les souvenirs sont « ravivés ». Mais d’autres personnes ont besoin d’avoir besoin d’aide pour y faire face. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 revient sur cette question.

franceinfo : Qui peut être déstabilisé par l’évocation des attentats ces jours-ci ?

Géraldine Zamansky : Bien sûr, d’abord les personnes qui étaient sur les différents lieux des attentats. Mais aussi leurs proches. Et des habitants des quartiers concernés ou à l’autre bout de la France. En fait, tous ceux qui ont été traumatisés par ce drame. Car un traumatisme peut être accompagné par le fait de se sentir exposé à une menace de mort. Et par une atteinte au fondement de nos valeurs, de notre humanité. Alors là, on bien qu’un très grand nombre de personnes ont pu être compris le 13 novembre 2015. Chacun, en fonction de son histoire personnelle, était plus ou moins vulnérable. Et chez certains, les attentats ont pu générer des blessures psychiques qui vont se rouvrir en entendant tel ou tel reportage.

Si je reprends votre image, si ces blessures étaient surtout cicatrisées en quelque sorte ? C’est ce qu’on appelle le syndrome de stress post-traumatique ?

Exactement. Ce syndrome, très difficile à résumer ici, peut survenir quelques semaines ou quelques années après l’événement. Et cette période est périlleuse car un des visages de ce syndrome, ce sont des sortes de crises déclenchées par un bruit ou une image associée(e) au moment du traumatisme. Des bruits et des images très présents dans les médias ces jours-ci… Alors, heureusement, la plupart des victimes directes des attentats victimes par ce stress post-traumatique ont bénéficié ou bénéficié encore d’un accompagnement. Car il est parfois très long à traiter. Mais vous l’avez compris, certains vont peut-être le voir surgir maintenant. Ou peut-être réaliser enfin, entendant les témoignages, ce dont ils ont tiré depuis des années…

Où peuvent-ils alors chercher de l’aide ?

Sur le lieu même du procès pour les victimes et pour leurs proches, qui sont des parties civiles. Des équipes assureront une permanence. Et une ligne téléphonique est établie pour celles qui ne peuvent pas se déplacer. Mais aussi pour ceux qui ne s’étaient pas identifiés comme victimes avant aujourd’hui. Sans oublier des centres spécialisés dans les traumatismes psychiques présents sur tout le territoire. Je tiens d’ailleurs à rappeler qu’ils sont là pour apporter leur aide à toutes les victimes, pas seulement celles des attentats.

Les sites et numéros de téléphone à retenir

– Site du Conseil National de ressources et de résilience qui oriente vers les sites régionaux d’aide et donne directement des éléments d’aide sous forme de documents en ligne.

– +33 6 75 77 59 23 : une ligne téléphonique « d’assistance psychologique » est à disposition des victimes et proches de victimes qui suivraient le procès à distance. Une assistance psychologique par téléphone sera assurée par l’association Paris Aide aux Victimes. Elle sera ouverte du lundi au vendredi de 10 à 21 heures et le samedi de 10 à 12 heures.

– Association France Victimes : N° d’aide aux victimes 7j/7 de 9h à 19h : 116 006

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