Un fonctionnaire fédéral plaide non coupable au début du procès sur la construction navale


Un fonctionnaire fédéral accusé d’avoir divulgué des secrets gouvernementaux de haut niveau sur un projet de construction navale de 700 millions de dollars il y a plus de six ans a plaidé non coupable au début de son procès lundi.

Debout à côté de son avocat dans un costume gris et une cravate bleue ornée d’ancres alors que le greffier lisait à haute voix une seule accusation d’abus de confiance, Matthew Matchett a répondu « non coupable » lorsqu’on lui a demandé d’inscrire officiellement son plaidoyer.

C’était la première fois que Matchett s’exprimait publiquement depuis que des agents de la GRC l’ont accusé en février 2019 d’avoir prétendument divulgué des documents secrets du Cabinet concernant un accord de construction navale entre le chantier naval québécois Chantier Davie et le gouvernement fédéral.

La fuite aurait eu lieu en novembre 2015, lorsque le gouvernement libéral nouvellement élu a décidé de retarder la finalisation d’un contrat avec Davie pour la location d’un navire de ravitaillement temporaire pour la marine, le MV Astérix.

Court a appris que Matchett travaillait à l’époque pour l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, une agence fédérale chargée de promouvoir et de soutenir les entreprises locales de la région.

Les libéraux ont par la suite approuvé l’accord de construction navale avec Davie, qui a vu le gouvernement louer l’Astérix à Davie depuis janvier 2018 tandis que la marine attend que deux nouveaux navires de soutien permanents soient construits par Seaspan Shipyards à Vancouver.

L’accord de location de cinq ans doit expirer l’année prochaine, bien que le gouvernement ait la possibilité de le prolonger de cinq ans ou d’acheter le navire.

Le premier navire de soutien permanent devait être livré en 2023, mais ce calendrier est maintenant en suspens.

Matchett a choisi d’être jugé par un jury. Le juge de la Cour supérieure de l’Ontario, Hugh McLean, a déclaré aux jurés que le procès devrait durer environ quatre semaines.

En 2017, le vice-amiral à la retraite Mark Norman a été suspendu en tant que commandant en second de l’armée et plus tard accusé d’abus de confiance en 2018 pour des allégations selon lesquelles il aurait divulgué des secrets du cabinet sur le même projet de construction navale.

Le vice-amiral Mark Norman au palais de justice d’Ottawa avec l’avocate Marie Henein le mercredi 8 mai 2019. Norman et le gouvernement ont conclu un règlement financier à la suite d’une affaire similaire. (Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne)

Norman a plaidé non coupable avant que ses avocats ne passent des mois devant les tribunaux à lutter contre la Couronne et le gouvernement pour avoir accès à des milliers de documents qu’ils jugeaient essentiels pour garantir à leur client un procès équitable.

Tout au long du processus, les avocats de Norman ont allégué que l’affaire contre leur client était politiquement motivée et que le premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement s’y étaient ingérés, une accusation que les libéraux ont niée.

Les procureurs de la Couronne ont finalement suspendu l’accusation en mai 2019, indiquant au juge que de nouvelles preuves qu’ils avaient reçues de l’équipe de défense de Norman les avaient amenés à conclure qu’il n’y avait aucune chance raisonnable de condamnation.

Suite à l’abandon des poursuites, Norman a affirmé qu’il voulait reprendre ses fonctions. Mais lui et le gouvernement sont plutôt parvenus à un règlement financier, dont les détails n’ont pas été rendus publics, avant que le vice-amiral ne prenne sa retraite l’année dernière.



[affimax]

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