Transports: Andorre veut se doter d’un aéroport international à plus de 2000 m d’altitude


La principauté ne veut plus dépendre des aéroports français et espagnols. Son projet, techniquement complexe, prendrait place au Pas-de-la-Case. Un défi aux rigueurs du climat, à la géographie d’un pays au sommet.

Un demi-million de passagers par an au Pas-de-la-Case, atterrissant sur une piste perchée à 1 987 mètres d’altitude: après des années de réflexions et plusieurs études, la chambre de commerce et d’industrie d’Andorre a présenté son projet d’aéroport international, envisagé à Grau Roig, à 4 km de la frontière française.

La principauté veut faciliter la venue de touristes

Parmi les rares États qui ne possèdent pas leur propre aéroport, Andorre doit compter sur les pistes de Perpignan, Toulouse, Gérone et Barcelone pour être desservie par voie aérienne. Dans une moindre mesure par l’aérodrome de la Seu d’Urgell, qui ne peut cependant accueillir que des petits appareils de quelques dizaines de places. Pas les Airbus A220 et A320 et les Boeing 737, des courts et moyens courriers monocouloirs, dont Andorre fait sa cible et dont le rayon d’action est de l’ordre de 5 000 km.

La principauté, qui a mandaté la chambre de commerce pour mener à bien ce projet, souhaite en effet drainer davantage de touristes sur son sol. Vers ses stations de montagne, notamment les pistes de ski de Grandvalira, ses infrastructures de balnéothérapie et de thalassothérapie, ses sites de randonnée et de sport nature, ses centres commerciaux détaxés. Il y aurait donc des lignes saisonnières, mais aussi des lignes régulières en direction des capitales européennes proches, Madrid, Paris au premier chef.

L'aérogare serait accompagné d'un parking à étages, au bord d'une piste de 1 800 m par 45 m.

L’aérogare serait accompagné d’un parking à étages, au bord d’une piste de 1 800 m par 45 m.
Chambre de commerce et d’industrie d’Andorre

Vent, froid, neige, accès routier et configuration du paysage

Reste que le défi technique n’est pas simple, pour un ensemble piste-aérogare évalué à 344 millions d’euros par les auteurs du projet, dont plus de 40% pour les aspects environnementaux de la construction et du chantier. On ne pose pas une piste à une telle altitude sans devoir se confronter à des contraintes habituelles, neige, vent, accès routier, température extérieure ou encore relief compliqué pour une approche par avion.

Les porteurs du projet, notamment l’architecte Rafael de La-Hoz, ont abordé des questions une à une. L’accès: la nationale 22 qui soulage la principauté andorrane à la France borde les terrains du Pas-de-la-Case retenus pour l’implantation. Le vent: les terrains en question sont assez bien abrités. La neige et le froid: à voir une avalanche éventuellement, les 1 800 m de la piste seraient chauffés par géothermie, c’est-à-dire en utilisant les calories du sous-sol pyrénéen. La géographie montagneuse: les GPS et autre radionavigation sont des aides généralisées sur les appareils et les infrastructures au sol.

Une ouverture à l’horizon 2026 si le projet confirmé

Une étude environnementale doit désormais être conduite, des partenaires économiques trouvés pour assumer une part majoritaire du financement aux côtés de l’État andorran.

Si la décision est prise par la commission ad hoc qui va être créée, le chantier pourrait démarrer dès 2024 pour une ouverture au trafic deux ans plus tard, dans l’hypothèse d’un chantier sans anicroche.

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