Sébastien de Peretti, ou l’aventure réfléchie vers l’international


Polytechnicien, Sébastien de Peretti décide un jour de quitter le confort d’un grand groupe international pour partir à l’étranger. Il arrive à Singapour en 2017 avec sa femme et son premier enfant d’un an, comme salarié d’une ETI française opérant dans les capteurs et l’automatisation. Quatre ans plus tard, Sébastien, maintenant père d’un deuxième enfant, est associé dans la société Jumpster, qu’il a monté avec quelques amis et qui assiste des entreprises européennes dans le développement de leurs activités en Asie dans des technologies de pointe.

Sébastien, qu’est-ce que vous avez amené à Singapour ?

Depuis notre rencontre en 2013, ma femme et moi partagions le projet de nous ensemble à l’étranger. En 2016, à la naissance de notre premier enfant, nous avons décidé de quitter nos emplois respectifs pour réfléchir sur notre avenir. Nous avons comparé les avantages et inconvénients de plusieurs pays et y avons effectué des voyages de reconnaissance. Finalement, notre choix s’est porté sur Singapour, d’une part à cause d’un environnement adapté à la vie en famille, et, d’autre part, de la richesse des opportunités professionnelles.

Comment s’est déroulée votre installation ici ?

Notre première visite à Singapour a eu lieu à l’été 2016, mais ce n’est qu’à l’automne 2017 que nous sommes installés ici. Au bout de six mois, nous sommes résolus à prendre une aide domestique, particulièrement pour s’occuper de notre fils. Cela étant, nous continuons de participer aux tâches ménagères et à l’éducation de nos enfants à parité avec mon épouse, qui enseigne le français à l’INSEAD.

J’ai commencé à travailler dans le cadre du groupe CMR, pour contribuer à son développement et à sa transformation. Mais en parallèle, j’ai réfléchi à lancer ma propre activité, à partir de mes domaines d’expertise que sont le développement commercial, l’investissement et la technologie. J’ai aussi eu des échanges avec des centaines de personnes pour explorer les pistes possibles et construire mon réseau professionnel.

C’est ainsi qu’est née « Jumpster ». Pouvez-vous décrire cette société ?

Jumpster est une société qui aide des entreprises européennes en croissance, de type « scale-ups », à s’installer et se développer en Asie dans 3 domaines porteurs dans ce continent : la cybersécurité, l’intelligence artificielle et l’analyse de données , et l’industrie 4.0 (comprenant par exemple l’Internet des Objets (IoT) industriels et la maintenance prédictive). Nous aidons les entreprises selon trois axes : préciser le marché et ses modalités d’approche, trouver les premiers clients et signer des contrats commerciaux et participer à la croissance locale, en prenant une participation et en recrutant des spécialistes des domaines concernés. Concernant les autres aspects (montage de la société, immobilier, administration), nous traitons nos clients en relation avec des sociétés expertes localement.

Outre moi-même, 3 personnes participent à cette société dont 2 associés, chacun ayant son domaine d’expertise. Nous aidons des sociétés comme Gatewatcher en cybersécurité, Dreamquark en Intelligence Artificielle ou Cortus dans l’IoT.

Quelles sont vos activités en dehors de Jumpster ?

Tout d’abord, je suis engagé dans la French Tech. Cette initiative du gouvernement français, née il y a 7 ans, cherche à fournir un environnement favorable aux start-ups françaises à l’international, en faisant connaître les technologies, talents et formations disponibles en France. Il y a des groupes French Tech dans une cinquantaine de pays, dont Singapour. La French Tech Singapour regroupe une quinzaine de groupes d’intérêts, qui organise régulièrement des événements et participe à l’écosystème local, à travers un réseau de bénévoles.

Ensuite, je suis l’un des trois ambassadeurs de l’X à Singapour. Notre rôle consiste à accueillir les alumni arrivant à Singapour, faciliter leur insertion, et organisateur des rencontres de la communauté polytechnicienne locale.

Pratiquez-vous des activités sportives ?

Je pratique le parachutisme depuis 20 ans. J’ai participé à des rencontres internationales, la dernière ayant eu lieu à l’été 2019 en Hongrie. Etant à Singapour, je continue ma passion grâce à“ le parachutisme indoor”. Je m’entraine 2 à 3 fois par semaine avec l’équipe nationale, championne du monde de la discipline, Kyra Poh et Choo Yi Xuan, qui sont avec moi sur la photo ci-dessous.

Sébastien de Peretti
Un iFLY Singapour à Sentosa (@ Sébastien)

Cette activité m’a permis de développer des amitiés avec de nombreuses personnes, Singapouriens ou originaires d’autres pays.

Quel a été l’impact de la pandémie sur vos vies personnelles et professionnelles ?

L’année dernière, nous étions en France pour la naissance de notre second enfant. Nous y avons été bloqués 4 mois à cause de la pandémie. Pour le moment, les voyages sont très difficiles à envisager.

Mes activités professionnelles peuvent très bien se faire depuis la maison, où mon épouse et moi avons aménagé une pièce bureau.

Commentaire voyez-vous votre avenir ? A Singapour ou ailleurs ?

Mon épouse et moi-même préfèrent rester à l’étranger, et particulièrement à Singapour, autant que possible. C’est pourquoi nous cherchons à obtenir le statut de PR, sans lequel il est difficile d’envisager un avenir stable ici. Mais ce statut est de plus en difficile à obtenir.

Sébastien de PerettiSingapour représente moins de 0,2 % de la population de l’Asie. Ce pays n’en regroupe cependant pas moins de 25% de la population polytechnicienne résidant sur ce continent, soit plus d’une majorité d’entre eux. Beaucoup sont de jeunes entrepreneur(e)s exprimé(e)s par le dynamisme et la qualité de vie de la cité-Etat.



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