Sans revenu, le propriétaire d’une salle de sport en Seine-Maritime décide de trouver un nouvel emploi
Par Vincent Beny
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Le 24 novembre 2018, Dimitri Poret concrétisait son rêve professionnel: ouvrir sa salle de sport à Aumale (Seine-Maritime), Liberty Fitness.
Le succès fut tout de suite au rendez-vous avec plusieurs centaines d’abonnés qui utilisent, sept jours sur sept, s’adonner à parfaire leur corps. Un peu plus de deux ans plus tard, en raison de la crise sanitaire, Dimitri a perdu son sourire.
Dans l’obligation de fermer le 15 mars 2020, il n’a pu rouvrir que le 2 juin avant, de nouveau, de refermer les portes de sa salle le 24 octobre.
«Et nous n’avons aucune date officielle pour une éventuelle réouverture».
«Je leur suis très reconnaissant»
Il a dû contracter un prêt garanti par l’Etat. Il a également le droit aux fonds de solidarité.
«Mais cela ne suffit pas à payer les frais fixes comme le loyer, le fuel pour chauffer la salle, l’électricité. Heureusement, des adhérents continuent de payer leurs cotisations pour éviter que la salle ferme. Je leur suis très reconnaissant ».
Il a également pu compter sur la solidarité de son propriétaire qui lui a fait grâce de deux mois de loyer.
«Je ne demande qu’à travailler»
Durant ses deux premières années d’exercice, il a aussi pu bénéficier d ‘aide au retour à l’emploi (SONT).
«Mais aujourd’hui, c’est terminé. Durant le premier confinement, j’ai dépensé quasiment toute ma trésorerie. Cela m’a servi, entre autres, à mettre en place tout le protocole sanitaire. Aujourd’hui, je ne peux pas me prendre un salaire sur le dos de la société ».
C’est pour cette raison qu’il a pris une décision radicale:
«Je suis à la recherche d’un emploi. J’ai de l’expérience dans le commerce ou comme conducteur de machines en usine. Je prendrais ce que l’on me propose. Je suis prêt à retourner au travail, sans aucun a priori. Je ne suis pas une personne qui reste sur ces acquis. Je ne demande qu’à travailler. Je pense même qu’une fois la salle de sport ouverte, je continuerai à le faire ».
«Je suis sous traitement»
Une décision qui ne fut pas facile à prendre. Elle s’est avérée nécessaire financièrement. Mais pas seulement. S’il est bien entouré familialement, il reconnaît traverser une période difficile.
«Je suis d’ailleurs sous traitement. Il y a des moments très durs. J’ai fait de nombreux sacrifices, aussi bien familiaux qu’humains et financiers. J’ai même vendu des biens pour créer cette entreprise mais je ne lâcherai rien ».
En attendant des jours meilleurs.