Revue Opolis – un drame générationnel plonge profondément dans le monde virtuel | Théâtre


OQuand ils parlent des temps d’avant la crise dans le double dystopique d’Ali Pritchard, les options ne manquent pas pour quelle crise elles veulent dire. Il pourrait s’agir de Covid-19, du réchauffement climatique ou de superpuissances en guerre. Quoi qu’il en soit, le capitalisme a labouré avec voracité. Là où autrefois la machine industrielle se contentait de profiter de notre travail, elle s’en prend maintenant à nos âmes.

La pièce commence cependant par un schisme générationnel familier. Deux femmes, Julie et Isabel, s’affrontent dans un espace claustrophobe délimité par une simple caisse d’échafaudage. Julie est irritée par le temps que la jeune femme passe en ligne. Isabel est outrée d’avoir été instruite par quelqu’un qui est responsable – de par son âge – de la déchéance qui a rendu la vraie vie si intolérable. Il s’agit moins d’un manque d’empathie que d’une incompréhension mutuelle.

Opoli.
Aiguillage… Opolis. Photographie : Matt Jamie

Là où Julie veut échapper au système numérique, Isabel choisit de s’y échapper. La différence entre notre propre internet et son monde virtuel – l’Opolis du titre – est de degré. On peut construire des identités en ligne, mais celle-ci permet à quiconque est « enflammé » dans le système de se reconstruire en permanence. Pour un prix, ils peuvent échanger de mauvais souvenirs contre de bons.

C’est un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de Severance, la série AppleTV+ dans laquelle les employés se portent volontaires pour être séparés de leur identité domestique pendant les heures de travail. Ici, les transitions sont plus fluides. Kay Greyson, qui a déjà un calme semblable à un automate en tant qu’Isabel, prend un air d’un autre monde alors qu’elle absorbe des données de style Wikipédia. Elle raconte des faits sur tout, de AA Milne aux fruits frais avant de vérifier son flux de données en temps réel. Elle a plus de connaissances que de sagesse et peut-être juste une touche de désespoir existentiel.

Julie de Christina Berriman Dawson, en revanche, est attachée à des idées de la vieille école telles que la possibilité de la mort. Elle est tiraillée entre une exaspération maternelle face à l’ignorance d’Isabel et le sentiment, tapi comme un souvenir à moitié effacé, qu’elle en est en partie responsable. Alors que la partition de Wilf Stone gronde de manière déconcertante, le bref un acteur, écrit, réalisé et conçu par Pritchard, aiguilles et aiguillons et semble bien faire partie de notre époque pessimiste.

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