Qu’est-ce que la prime de risque sur actions et comment la calculez-vous ?



Qu’est-ce que la prime de risque sur actions ?

La prime de risque sur actions fait référence à un rendement excédentaire que procure un investissement en bourse par rapport à un taux sans risque. Ce rendement excédentaire compense les investisseurs qui assument le risque relativement plus élevé lié aux investissements en actions. Le montant de la prime varie et dépend du niveau de risque d’un portefeuille particulier. Il évolue également au fil du temps, à mesure que le risque de marché fluctue.

Points clés à retenir

  • Une prime de risque sur actions est un rendement excédentaire obtenu par un investisseur lorsqu’il investit en bourse à un taux sans risque.
  • Ce rendement récompense les investisseurs qui assument le risque plus élevé lié aux investissements en actions.
  • La détermination d’une prime de risque sur actions est théorique car il n’existe aucun moyen de prédire la performance future des actions ou du marché boursier.
  • Le calcul d’une prime de risque sur actions nécessite d’utiliser les taux de rendement historiques.

Comprendre la prime de risque sur actions

Les actions sont généralement considérées comme des investissements à haut risque. Investir en bourse comporte certains risques, mais il offre également un potentiel de gains importants. Ainsi, en règle générale, les investisseurs sont rémunérés par des primes plus élevées lorsqu’ils investissent en bourse. Quel que soit le rendement que vous obtenez au-dessus d’un investissement sans risque tel qu’un bon du Trésor américain (T-bill) ou une obligation, on l’appelle une prime de risque sur actions.

Une prime de risque sur actions repose sur l’idée du compromis risque-récompense. Il s’agit d’un chiffre prospectif et, en tant que tel, la prime est théorique. Mais il n’existe aucun moyen réel de savoir exactement combien gagnera un investisseur puisque personne ne peut réellement dire quelle sera la performance future des actions ou du marché boursier.

Au lieu de cela, une prime de risque sur actions est une estimation en tant que mesure rétrospective. Il observe la performance du marché boursier et des obligations d’État sur une période de temps définie et utilise cette performance historique pour évaluer le potentiel de rendements futurs. Les estimations varient énormément en fonction de la période et de la méthode de calcul.

Étant donné que les primes de risque sur actions nécessitent l’utilisation de rendements historiques, elles ne constituent pas une science exacte et ne sont donc pas totalement exactes.

Comment calculer la prime de risque sur actions

Pour calculer la prime de risque sur actions, nous pouvons commencer par le modèle d’évaluation des actifs financiers (CAPM), qui s’écrit généralement sous la forme R.un = RF + βun (R.m -RF), où:

  • R.un = retour sur investissement attendu en un ou un investissement en actions de quelque sorte
  • R.F = taux de rendement sans risque
  • βun = bêta de un
  • R.m = retour attendu du marché

Ainsi, l’équation de la prime de risque sur actions est une simple refonte du CAPM qui peut s’écrire sous la forme Prime de risque sur actions = Run -RF = βun (R.m -RF)

Si on parle simplement de bourse (a = m), alors Run = Rm. Le coefficient bêta est une mesure de la volatilité (ou du risque) d’une action par rapport à celle du marché. La volatilité du marché est classiquement fixée à 1, donc si a = m, alors βun = βm = 1.Rm -RF est connue sous le nom de prime de marché et Run -RF est la prime de risque. Si un est un investissement en actions, alors Run -RF est la prime de risque sur actions. Si a = m, alors la prime de marché et la prime de risque sur actions sont identiques.

Prime de risque sur actions en réalité

La prime de risque actions n’est pas un concept généralisable même si certains marchés à certaines périodes peuvent afficher une prime de risque actions considérable. Les économistes affirment qu’une trop grande concentration sur des cas spécifiques a fait passer une particularité statistique pour une loi économique. Plusieurs bourses ont fait faillite au fil des ans, et se concentrer sur le marché américain, historiquement exceptionnel, pourrait fausser le tableau. Cette focalisation est connue sous le nom de biais de survie.

La majorité des économistes s’accordent cependant sur le fait que le concept de prime de risque sur actions est valable. À long terme, les marchés rémunèrent davantage les investisseurs qui acceptent le plus grand risque lié aux investissements en actions. La moyenne historique de la prime de risque sur les actions mondiales est de 4,6 %. Il est meilleur dans certains pays que dans d’autres, par exemple 6,43 % en Australie et 6,38 % aux États-Unis. Le taux sans risque historique a été inférieur à ce taux pendant un peu moins de la moitié des 60 dernières années.

Considérations particulières

L’équation évoquée ci-dessus résume la théorie derrière la prime de risque sur actions, mais elle ne prend pas en compte tous les scénarios possibles. Le calcul est assez simple si vous branchez les taux de rendement historiques et les utilisez pour estimer les taux futurs. Mais comment estimer le taux de rendement attendu si vous souhaitez faire une déclaration prospective ?

Une méthode consiste à utiliser les dividendes pour estimer la croissance à long terme, en remaniant le modèle de croissance de Gordon : k = D / P + g

où:

  • k = rendement attendu exprimé en pourcentage (cela pourrait être calculé pour Run ou Rm)
  • D = dividendes par action
  • P = prix par action
  • g = croissance annuelle des dividendes exprimée en pourcentage

Une autre solution consiste à utiliser la croissance des bénéfices plutôt que la croissance des dividendes. Dans ce modèle, le rendement attendu est égal au rendement des bénéfices, l’inverse du ratio cours/bénéfice (ratio P/E) : k = E / P

où:

  • k = rendement attendu
  • E = bénéfice par action (BPA) sur les douze derniers mois
  • P = prix par action

L’inconvénient de ces deux modèles est qu’ils ne tiennent pas compte de la valorisation. Autrement dit, ils supposent que les cours des actions ne sont jamais corrects. Puisque l’on a pu observer des hauts et des bas des marchés boursiers dans le passé, cet inconvénient n’est pas négligeable.

Enfin, le taux de rendement sans risque est généralement calculé à partir des obligations d’État américaines, car celles-ci présentent un risque de défaut négligeable. Cela peut signifier des bons du Trésor ou des obligations du Trésor. Pour arriver à un taux de rendement réel, c’est-à-dire ajusté à l’inflation, il est plus simple d’utiliser les titres du Trésor protégés contre l’inflation (TIPS), car ceux-ci tiennent déjà compte de l’inflation. Il est également important de noter qu’aucune de ces équations ne tient compte des taux d’imposition, qui peuvent modifier considérablement les rendements.

Quelle est la prime de risque sur actions en 2023 ?

La prime de risque sur actions aux États-Unis, sur la base des bourses américaines, en 2023, est de 5,7 %. Il s’agit de la prime de risque de marché que les investisseurs obtiendront en investissant sur les marchés boursiers. Le niveau oscille entre 5,3% et 5,7% depuis 2011.

La prime de risque sur actions peut-elle être négative ?

Oui, la prime de risque sur actions peut être négative. Cela se produit lorsque les rendements attendus des investissements boursiers sont inférieurs au taux sans risque. Dans ce scénario, un investisseur gagnerait plus avec un actif sans risque qu’en investissant en bourse.

Que signifie une prime de risque sur actions élevée ?

Plus la prime de risque des actions est élevée, plus vous gagnerez en investissant dans des actions qu’en investissant dans des actifs sans risque. Cela rend l’investissement en actions plus attrayant ; cependant, comme la prime de risque sur actions est basée sur des données historiques, les rendements ne sont pas garantis.

L’essentiel

Les investisseurs prennent des risques pour obtenir le rendement le plus élevé possible dans les limites de leur tolérance au risque. Le calcul de la prime de risque sur actions peut indiquer aux investisseurs le rendement supplémentaire qu’ils obtiendront par rapport à s’ils optaient pour un taux sans risque. Toutefois, il ne s’agit pas d’un véritable mécanisme permettant d’évaluer les rendements potentiels, car le calcul repose sur des données historiques, qui ne préjugent jamais des performances futures.

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