Quad et les chefs militaires français discutent de l’Ukraine et de l’Indo-Pacifique
Le chef de la marine, l’amiral R Hari Kumar, a rencontré mercredi l’amiral John C Aquilino, commandant du commandement indo-pacifique américain, en marge du dialogue Raisina – une conférence multilatérale qui s’est tenue à New Delhi. Ils ont discuté des moyens d’améliorer la coopération existante entre les deux marines.
Plus tôt dans la journée, les deux amiraux faisaient partie d’un panel au dialogue Raisina au cours duquel ils ont été rejoints par le général Koji Yamazaki, chef d’état-major de l’état-major interarmées des Forces d’autodéfense japonaises, le général Angus Campbell, chef des Forces de défense australiennes, et Air Marshal Luc De Rancourt, directeur général adjoint des affaires internationales et de la stratégie, ministère des Armées, France.
L’Inde, les États-Unis, le Japon et l’Australie sont membres du dialogue quadrilatéral sur la sécurité, connu sous le nom de Quad, et mènent ensemble l’exercice naval de Malabar.
S’exprimant lors du panel, l’amiral Kumar a déclaré : « Nous sommes dans un présent contesté et nous nous dirigeons vers un avenir assez incertain. Pourquoi cela est-il ainsi? Principalement à cause du conflit que nous voyons ainsi que des défis lancés par les technologies qui émergent dans divers domaines. Il faisait référence à la guerre en Ukraine.
Soulignant l’importance de travailler avec d’autres nations partageant les mêmes idées, l’amiral Kumar a déclaré que dans la région de l’océan Indien, « pour renforcer la sécurité maritime, nous essayons de réagir et d’être les premiers intervenants. Il aide à développer la confiance, l’interopérabilité, l’échange d’informations, les bonnes pratiques et la connaissance du domaine. Tout cela se traduit par la sécurité maritime.
« Il est impossible pour un seul pays d’assurer la sécurité maritime. Par conséquent, il y a un besoin de coopération, de collaboration, d’interaction et d’interopérabilité afin que nous puissions collectivement assurer la paix au profit de notre région.
L’amiral Aquilino, faisant référence à l’invasion russe de l’Ukraine, a déclaré que c’était « la période la plus dangereuse de ma vie et la période la plus dangereuse depuis la Seconde Guerre mondiale ». Il a déclaré que tout le monde était préoccupé par la situation en Ukraine et a qualifié les actions de la Russie d' »action non provoquée pour générer une guerre ».
« C’est une période très préoccupante alors que nous regardons à travers le prisme de la sécurité mondiale », a-t-il ajouté.
Interrogé sur la comparaison entre la Chine et l’OTAN, Aquilino a déclaré: «Il y a beaucoup de choses dont la RPC (République populaire de Chine) accuse les gens qui ne sont pas nécessairement factuelles. Les (pays) partageant les mêmes idées dans l’Indo-Pacifique travaillent ensemble depuis 80 ans.
Toutes les nations, a-t-il dit, « ont le choix souverain de ce qu’elles veulent faire avec les autres nations. Si les nations veulent s’unir pour assurer la sécurité et la prospérité, je ne pense pas que ce soit nécessairement une mauvaise chose.
Le général Yamazaki a déclaré que l’invasion de l’Ukraine par la Russie était une « violation de l’ordre international fondé sur des règles. Elle porte atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale, ce qui remet en cause le fondement même de l’ordre international. C’est l’effondrement réel de l’ordre international.
« Nous ne devrions permettre aucune tentative unilatérale de modifier le statu quo. Cette volonté et cette détermination doivent être clairement démontrées. Nous devons acquérir la capacité d’empêcher toutes ces tentatives », a-t-il déclaré.
Le général australien Campbell a déclaré que la technologie et la « volonté d’appliquer cette technologie de nouvelles manières coercitives sont vraiment ce dont nous parlons dans la zone grise ». Il a déclaré qu’il est « maintenant utilisé assez largement », en particulier « par des puissances affirmées sans égard pour l’État de droit, l’ordre international et un Indo-Pacifique libre et ouvert et le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ».