Prévisions saisonnières pour l’été – Actualités La Chaîne Météo


Par Regis CREPET, météorologue

L’actualisation des prévisions saisonnières est valable pour l’été (trimestre juin, juillet et août). Ces prévisions mettent en évidence un début d’été chaud et à nouveau plus sec après un printemps frais et humide, mais la fiabilité d’ensemble reste assez faible.

Ces prévisions saisonnières, actualisées le 10 mai, concernent le trimestre juin, juillet et août. Ces prévisions mettent en évidence une tendance plus chaude et plus sèche que les moyennes malgré une évolution orageuse qui devrait être plus marquée que ces 5 dernières années, et une mauvaise fiabilité pour le mois d’aôut, lequel pourrait être plus maussade, moins chaud et plus humide en France métropolitaine.

A noter également que les effets de la fille, en cours dans l’océan Pacifique, restent très aléatoires en Europe. La Nina, après avoir connu son pic cet hiver, s’atténue ces mois à venir pour laisser place à une période « neutre » dans l’océan Pacifique (c’est à dire: sans anomalie). Mais, selon certaines projections, la Nina pourrait reprendre légèrement en fin d’année. Cependant, les effets de la Nina sont généralement minimes en été pour l’Europe.

Situation générale pour la France métropolitaine

Les prévisions saisonnières n’ont pas été performantes pour le printemps, qui sera probablement, au final, légèrement plus frais et surtout plus humide que prévu en France métropolitaine, ce qui est une bonne nouvelle pour mettre un coup de frein à la sécheresse qui s’installait. Il est possible que les effets de la Nina aient perturbé la modélisation, les modèles anticipant avec difficulté les périodes de changement de temps.

Pour l’été, nos calculs envisagent cependant une tendance relativement chaude et sèche, mais de façon à priori moins connue que ces dernières années. Au fil de nos calculs, le modèle utilisé par Météo Consult pour la révision de ces prévisions saisonnières revoit à la baisse les anomalies de chaleur pour l’été, mais vérifie tout de même une prévision de déficit pluviométrique à l’échelle du trimestre.

Disponibilités saisonnières juin

Le premier mois de l’été s’annonce chaud, peut-être le plus chaud de notre été, et toujours assez déficitaire en pluie mais avec une évolution orageuse dispersée, notamment sur le repère habituel sud-ouest / nord-est. C’est l’anomalie chaude de ce mois de juin qui tire la moyenne du trimestre vers le haut, après un printemps dont le ressenti aura pu être, au contraire, souvent très frais. L’excédent de température pourrait être de l’ordre de + 1 ° C au-dessus des moyennes, avec un déficit pluviométrique de 10% à l’échelle de l’hexagone. A cette échéance, la fiabilité accordée à cette évolution gagne en confiance.

Disponibilités saisonnières juillet

Le premier mois des grandes vacances devrait être assez beau et plus chaud que les moyennes, bien que la fiabilité à ce sujet soit à confirmer. L’axe orageux allant du sud-ouest au nord-est est bien modélisé, ce qui n’empêcherait pas un certain déficit pluviométrique au sud-est et au nord-ouest. Il est évidemment impossible de dire si l’été sera propice aux canicules, mais la sécheresse des sols est un paramètre qui peut y contribuer. Les températures pourraient être supérieures aux moyennes de l’ordre de + 0,5 ° à + 1 ° C, avec un déficit pluviométrique de 10%, nuancé en fonction des orages. La fiabilité pour juillet est modérée.

Pour la suite, une incertitude nette subsiste pour le mois d’août, qui pourrait être moins beau, plus humide et moins chaud.

Disponibilités saisonnières août

Le mois d’août pourrait être le mois le moins beau de l’été 2021. A ce jour, il est difficile de dire si ce mois sera tout simplement dans les normales concernant les températures et les besoins, mais la prévision saisonnière se recale en faveur d’un mois plus humide que les précédents avec des températures de saison. On peut y voir la signature éventuellement d’un mois très orageux, ou alors caractérisé par des passages pluvieux qui le rendraient moins agréable pour les vacanciers. Les températures seraient alors proches des normales tandis que les pourraient être légèrement supérieures à l’ordre de 5%. A ce sujet, la fiabilité n’est pas bonne à ce jour et demandera de prochaines mises à jour.

En conclusion, le signal global pour l’été est encore une fois marqué par des températures évaluées au-dessus des moyennes avec des réclamations déficitaires mais compensées, selon les régions, par une évolution orageuse plus de ces dernières années. La fiabilité d’ensemble, plutôt bonne pour un mois de juin chaud, est en baisse pour juillet et août qui pourrait être moins beaux que prévu.

Par rapport aux six derniers étés que nous venons de connaître, qui étaient exceptionnellement chauds et secs, deux différences semblent déjà s’observer pour notre été 2021: les orages pourrait être plus fréquents et nous pourrions connaître un mois d’août assez mitigé. Le mois le plus chaud de l’été serait juin, et le moins chaud et le plus humide serait août.

Rappelons enfin que cette tendance n’est pas figée: au sein de ces trois mois, il est bien évident que des épisodes perturbés, plus frais et plus chaud se produiront, ce que l’on appelle des « épiphénomènes », mais ne sera pas la caractéristique majoritaire du trimestre. Les prévisions saisonnières définissent le scénario qui semble majeur pour un mois entier.

Au total, les températures moyennes de l’été sur l’hexagone pourraient être de l’ordre de + 0,7 ° C en raison du mois de juin plus chaud, mais l’anomalie n’est pas très nette, ce qui laisse une marge d «écart non négligeable. Quant aux besoins, elles pourraient se produire sous forme d’orages hétérogènes en juin et avant un mois d’août davantage pluvieux.

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