Plus de 11 000 enfants tués ou blessés dans le conflit au Yémen, selon l’UNICEF


La chef de l’agence, Catherine Russell, qui a effectué une visite dans le pays, a appelé à renouvellement urgent de la trêve entre le gouvernement et les rebelles houthis.

L’accord historique a été initialement annoncé en avril et a conduit à une réduction significative de l’intensité du conflit.

Cependant, 62 autres enfants ont été tués ou blessés au cours de la période qui s’est terminée début octobre et le 30 novembre, a indiqué l’UNICEF.

Luttant pour survivre

En outre, au moins 74 enfants figuraient parmi les 164 personnes tuées ou blessées par des mines terrestres et des engins non explosés entre juillet et septembre seulement.

Mme Russell a visité un hôpital de la ville d’Aden où elle a rencontré Yasin, un garçon de sept mois, et sa mère, Saba, pour qui la vie est devenue une lutte pour la survie.

« Des milliers d’enfants ont perdu la vie, des centaines de milliers d’autres risquent de mourir de maladies évitables ou de famine », a-t-elle déclaré.

« Yasin est juste l’un des trop nombreux enfants souffrant de malnutrition sévère au Yémen. Ils ont tous besoin d’un soutien immédiat car les services de base se sont pratiquement effondrés.

Les jeunes vies en danger

Au cours de sa visite, Mme Russell a lancé l’appel de 10,3 milliards de dollars de l’UNICEF pour l’action humanitaire en faveur des enfants afin de fournir des services d’eau, d’assainissement, de nutrition, d’éducation, de santé et de protection aux enfants du monde entier touchés par les conflits et les catastrophes.

Le Yémen reste l’une des situations humanitaires les plus urgentes au monde. Plus de 23,4 millions de personnes, ou les trois quarts de la population, ont besoin d’aide et de protection. Plus de la moitié sont des enfants.

L’UNICEF a estimé que 2,2 millions de jeunes souffrent de malnutrition aiguëdont près de 540 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère.

Des mères amènent leurs enfants dans une clinique pour un traitement de prévention de la malnutrition à Taiz, au Yémen, qui est soutenue par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Des mères amènent leurs enfants dans une clinique pour un traitement de prévention de la malnutrition à Taiz, au Yémen, qui est soutenue par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Plus de 17,8 millions de Yéménites n’ont pas accès à l’eau potable, aux services d’assainissement et d’hygiène, alors que le système de santé du pays est extrêmement fragile depuis des années.

Seule la moitié de tous les établissements de santé sont fonctionnels, laissant près de 22 millions de personnes – dont environ 10 millions d’enfants – sans accès adéquat aux soins.

L’éducation sous le feu

La guerre a entraîné une stagnation de la couverture vaccinale, 28 % des enfants de moins d’un an manquant les vaccinations de routine.

La situation, conjuguée au manque d’accès à l’eau potable, signifie les enfants sont extrêmement exposés aux maladies comme le choléra, la rougeole et la diphtérie.

Le Yémen fait également face à une grave crise de l’éducationavec d’énormes conséquences à long terme pour les enfants, a averti l’UNICEF.

Deux millions de garçons et de filles ne sont actuellement pas scolarisés, ce qui pourrait atteindre six millions si au moins une école sur quatre est détruite ou partiellement endommagée.

Renouveler la trêve

Mme Russell a souligné que si l’on veut que les enfants du Yémen aient une chance d’avoir un avenir décent, les parties belligérantes, ainsi que la communauté internationale et les personnes influentes, doivent veiller à ce qu’ils soient protégé et soutenu.

« Cela inclut des enfants comme Mansour, que j’ai rencontré dans un centre de rééducation et de prothèses soutenu par l’UNICEF. Sa jambe a été amputée au niveau du genou après avoir été abattue par un tireur d’élite. Aucun enfant ne devrait subir cela », a-t-elle déclaré.

« Le renouvellement urgent de la trêve serait un premier pas positif qui permettrait un accès humanitaire critique. En fin de compte, seule une paix durable permettra aux familles de reconstruire leur vie brisée et de commencer à planifier l’avenir.

Une petite fille mange une pâte à base d'arachides alors qu'elle est soignée pour malnutrition dans un centre d'accueil à Sa'ana, au Yémen.

© UNICEF/Mohammed Huwais

Une petite fille mange une pâte à base d’arachides alors qu’elle est soignée pour malnutrition dans un centre d’accueil à Sa’ana, au Yémen.

Appel de financement

L’UNICEF cherche près de 484,5 millions de dollars pour répondre à la crise au Yémen tout au long de 2023, avertissant que le manque de financement prévisible met la vie et le bien-être des enfants en danger.

Malgré les défis, l’agence a été en mesure de mener à bien cette année des interventions qui comprenaient le soutien au traitement de la malnutrition aiguë sévère pour plus de 260 000 enfants.

Près de 1,5 million de ménages ont reçu des transferts monétaires d’urgence chaque trimestre, au profit d’environ neuf millions de personnes.

L’UNICEF a également fourni à quelque 4,7 millions de Yéménites un accès à de l’eau potable sûre et durable par camionnage, l’installation de points de distribution et l’extension des systèmes d’approvisionnement en eau aux camps de personnes déplacées.

D’autres actions comprenaient la vaccination contre la rougeole et la polio d’au moins 1,6 million d’enfants et le soutien des services de santé maternelle, néonatale et infantile dans 24 hôpitaux fournissant une assistance opérationnelle, ainsi que du matériel et des fournitures.

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