Pleins feux sur les droits des femmes autochtones à la fin de la 5e action de la Marche mondiale des femmes


Plusieurs marches ont eu lieu à travers le Québec dimanche après-midi pour clôturer la cinquième édition de la Marche internationale des femmes, qui a placé les droits des femmes autochtones au premier plan cette année.

Les organisatrices de la Coalition québécoise de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) demandent à la province d’instaurer des changements systémiques et des mesures concrètes pour mieux protéger le quotidien des femmes autochtones.

D’autres revendications majeures incluent la fin du profilage racial, une intégration économique plus forte des immigrants et l’augmentation du financement pour éliminer la violence à l’égard des femmes.

« Nous voulons que les forces policières cessent leur pratique du profilage racial et des contrôles policiers. Nous voulons réparation pour les stérilisations forcées », a déclaré Marie-Andrée Gauthier, porte-parole du CQMMF.

D’autres revendications majeures incluent la fin du profilage racial, une intégration économique plus forte des immigrants et l’augmentation du financement pour éliminer la violence à l’égard des femmes. (Maud Cucchi/Radio-Canada)

La pression de la pandémie de COVID-19 sur les communautés autochtones et le décès de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette ont amené le CQMMF à mettre davantage l’accent sur les revendications, a expliqué Gauthier.

Notamment, le CQMMF souhaite que le gouvernement contribue à l’élimination de toutes les formes de violence faite aux femmes en lançant une campagne nationale de sensibilisation en partenariat avec des organismes indépendants d’action communautaire. Il réclame également un financement accru pour les organismes qui offrent des services aux femmes.

Gauthier a déclaré que le gouvernement doit proposer un changement systémique et ne pas simplement mettre un « pansement » sur les problèmes. Elle a dit qu’il y a un manque de ressources pour soutenir les femmes immigrantes et appelle à une augmentation immédiate du salaire minimum à 15 $ l’heure pour lutter contre la pauvreté.

La manifestation au centre-ville de Montréal a commencé au square Cabot à 13 h et s’est terminée sur la rue Sherbrooke Ouest vers 16 h (Maud Cucchi/Radio-Canada)

«Pendant la pandémie, nous avons vu que plus de femmes travaillaient dans des services dits essentiels et dans des conditions de travail et de salaires inacceptables», a déclaré Gauthier.

Le slogan international de la Marche mondiale des femmes « Résistez pour vivre — marchez pour transformer » est particulièrement significatif au Québec, a ajouté Gauthier. Depuis le début de 2021, 16 femmes ont été tuées dans des actes de violence domestique dans la province.

« Lorsque le gouvernement propose des solutions, il doit s’attaquer aux causes profondes du problème et ne pas se contenter de masquer les divers problèmes rencontrés par les femmes. Nous voulons des changements systémiques », a-t-elle déclaré.

Ces demandes, issues de consultations, ont été portées à l’attention de la ministre québécoise responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, en mars 2020.

Le CQMMF dit qu’il n’a eu aucun suivi ou engagement concret en réponse, a déclaré Gauthier.

Le groupe, qui regroupe plus de 40 organismes, entend revenir à Charest et rencontrer divers partis politiques.

La Marche mondiale des femmes a lieu tous les cinq ans, du 8 mars au 17 octobre, mais a été reportée l’année dernière – à l’occasion de son 20e anniversaire – en raison de la pandémie de COVID-19.

La marche a débuté au Québec en 2000 et s’est depuis propagée à l’échelle internationale. Elle est désormais célébrée sur les cinq continents.

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