« On entend très peu le mot » sport « dans les comités de concertation »


La crise sanitaire n’a pas épargné le sport amateur. Multiples changements de protocoles, fermeture des infrastructures sportives, entraînements et compétitions en berne… Faut-il élargir les assouplissements pour le secteur? On en débat sur le plateau de CQFD avec Jean-Paul Bruwier, cofondateur de l’ASBL « Sport & Santé », Serge Mathonet, directeur de l’association interfédérale du Sport francophone et Frédéric Frippiat, spécialiste en maladies infectieuses au CHU de Liège, membre du GEMS, le groupe d’experts conseillant les autorités.

On entend très peu le mot sport des comités de concertation

« On a le sentiment que le sport a peu de place dans les discussions des autorités », avance Serge Mathonet, « on entend très peu le mot sport dans les comités de concertation, la dernière ne l’a pas dit une seule fois. Il ya une frustration qui devient de plus en plus forte dans tout le tissu du mouvement sportif en Fédération Wallonie Bruxelles », regrette-t-il.

« Le sport amateur ne pèse pas grand-choisi économiquement en FWB », poursuit Jean-Paul Bruwier, « il ya tout un pan du sport qui n’est pas structuré par des fédérations, il y a aussi les salles de fitness. » Je cours pour ma forme « , typiquement, fait partie de cette catégorie-là, sans porte-parole ou syndicat , c’est une de ses faiblesses « . Pour le cofondateur de l’ASBL « Sport & Santé », les mesures de restriction sont excessives: « on a impression que les mesures très fortes ont été prises au pic de la pandémie, et que maintenant qu’il faut réfléchir aux solutions à moyen et long terme, on conserve des conditions très dures […] Avec des mesures trop strictes, on risque de faire tomber des pans entiers du sport dans l’illégalité « .

Tout se discute, ça ne doit pas rester figé

« Le sport n’est pas oublié, un sous-groupe du GEMS dont je fais partie réfléchit à ce genre de problématique », réagit Frédéric Frippiat qui affirme avoir conscience des bienfaits du sport sur la santé physique et mentale de la population durant une année éprouvante pour tout le monde. Ce sont les activités sportives collectives qui posent problème, le sport en solitaire n’est pas entravé, poursuit-il.

« Tout se discute, ça ne doit pas rester figé. Demain matin, nous avons une réunion spécifique sur cette problématique. Mais les propositions doivent intégrer une réalité épidémiologique fluctuante et sur laquelle nous n’avons pas une emprise majeure », annonce le spécialiste en maladies infectieuses.

Les jeunes ont perdu 25% de leur capacité physique

A l’heure où nos modes de vie favorisent une sédentarité augmentée, les études estiment que les enfants ont perdu 25 à 30% de leur capacité physique sur une génération. En 1971, ils mettaient trois minutes pour faire 600 mètres, aujourd’hui, il leur en faut plus de quatre. Parallèlement, le temps passé devant les écrans à explosé. On parle de plus de 5 à 6h par jour chez les 11-14 ans, quand il n’y a pas école.

Evidemment, le confinement n’a rien arrangé. Trop d’écrans, pas assez de sport ou quasi pas d’activité physique, alors que la recommandation de diffuser est une heure par jour. En France, l’agence sanitaire Anses a récemment évalué que deux tiers des jeunes de 11 à 17 ans étaient concernés.

Un décrochage sportif

« Le sport est essentiel »

Les exploitants de salle de sport aussi grognent. Le collectif « le sport est essentiel », qui occupe cinq grandes enseignes bruxelloises, réclame la réouverture des clubs et salles de sport encadré et sans contact, en s’engageant à respecter les protocoles adéquats. « Rien ne justifie que nous soyons comme plus risqués ou moins essentiels que les métiers de contacts », L’affiliation ce collectif dont la pétition recueille près de 8000 signatures. On peut aussi citer la pétition des écoles de danse du pays qui se disent asphyxiées et déplorent de n’être pas suffisamment aidées: « Nous nous plions à toutes les décisions et règles sanitaires depuis mars 2020. Les dernières décisions sont celles de trop. Cela suffit! « , peut-on y lire.

« Ça peut être discuté, la porte des discussions n’est pas fermée », réagit Frédéric Frippiat, tout en craignant un effet boule de neige de demandes qui pourrait mettre à mal les objectifs sanitaires.

Ce Qui Fait Débat, chaque jour à 18h20 sur La Première et à 20h35 sur La Trois. L’entièreté du débat à revoir ci-dessous:



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