Non-mixité: tout comprendre à la polémique lancée par Audrey Pulvar


Une phrase et la toile s’embrase. C’est au tour d’Audrey Pulvar de se retrouver dans l’oeil du cyclone. La candidate PS pour les régions en Ile-de-France a fait bondir la droite ce dimanche en estimant qu’une personne blanche qui assistait à une réunion non mixte pourrait rester « spectateur silencieux ». La femme politique de 49 ans réagissait aux propos de la présidente de l’UNEF Melanie Luce qui avait défendu l’organisation de réunions ‘non-mixtes « , il y a une semaine. La rédaction revient sur cette polémique qui a envoyé un peu le réchauffer.

La mèche s’allume samedi. Interrogée par BFMTV sur la polémique autour du syndicat étudiant Unef, l’adjointe à la mairie de Paris a déclaré: « Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément.  » Elle fait référence aux réunions non-mixtes devenues un point de crispation entre la droite et la gauche.

La candidate aux régionales ajoute ensuite une phrase qui fera fortement réagir la droite. « S’il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n’est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d’être spectateur ou spectatrice silencieux.  » Dans un tweet dimanche, l’ancienne journaliste de 49 ans a précisé que « les réunions non-mixtes ne portent pas que sur des questions de couleur de peau. Oui, dans une réunion non-mixte LGBTQI, en tant qu’hétéro, je moi tairais, j’écouterais « .

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  • Dans quel contexte intervient cette polémique?

Le terrain était déjà hautement inflammable. Ces déclarations interviennent après une semaine de guerres croisées autour de l’Unef, dont sa présidente, Mélanie Luce, avait défendu l’organisation de réunions subissent « . Lors d’une interview sur Europe 1, la cheffe de l’Unef avait déclaré que son syndicat organisait des réunions, environ deux fois par an, pour permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’ils subissent.

Les faits étaient connus, mais cette fois, ils sont devenus scandaleux aux yeux d’une partie de la classe politique. Avec en ligne de mire les régions puis la présidentielle de 2022, les différents camps se positionnent autour de ces questions. Le patron des députés LREM Christophe Castaner avait fustigé le « clientélisme indigéniste » du syndicat étudiant, dont plusieurs élus de droite et l’extrême droite ont demandé la dissolution. Des responsables de droite avaient immédiatement réclamé la dissolution du syndicat. Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer avait lui jugé que ces réunions pourraient mener à « des choses qui ressemblent au fascisme ».

  • Quelles ont été les réactions suscitées par ces propositions?

Il n’en fallait pas plus pour donner du grain à moudre aux hommes et femmes politiques situées à droite sur l’échiquier. Les propos d’Audrey Pulvar, proche d’Anne Hidalgo, ont provoqué des commentaires indignés à droite, à l’extrême droite et jusque dans la majorité présidentielle. « Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n’y a pas de racisme acceptable », a réagi sur Twitter l’actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex -LR, Libres!).

Même son de cloche du côté de Rachida Dati (LR) qui est montée au créneau: « Après avoir été élue grâce à des élus Verts qu’elle qualifie d’anti-républicains, que dit Anne Hidalgo de son adjointe ségrégationniste? » De son côté, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a estimé que le parquet devait « engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar ». Son candidat pour les régionales en Ile-de-France, Jordan Bardella en profité pour de nouveau accuser la gauche de « patauger dans l’islamo-gauchisme ».


Mais le patron des députés LREM, Christophe Castaner, s’est voulu plus nuancé: tout en reconnaissant des propositions de Mme Pulvar « a minima maladroits », ce macroniste historique et ancien PS a refusé de « contribuer à la chasse contre elle », rappelant que « ce type de réunions sont parfois nécessaires pour libérer une parole pour un groupe qui se sent victime ». Audrey Pulvar a reçu le soutien à gauche de Jean-Luc Mélenchon. « Audrey Pulvar n’est pas raciste! Elle a juste compris ce qu’est un groupe de parole », a estimé le chef de file de la France insoumise sur Twitter.


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