Naviguer dans le paysage des crypto-monnaies au Royaume-Uni


La récente position proactive du Royaume-Uni à l’égard du secteur des crypto-actifs témoigne de son engagement à apporter clarté, assurance et protection aux consommateurs et aux entreprises. Avec ces nouvelles réglementations dont la mise en œuvre est prévue plus tôt ce mois-ci, la compétence couvre un vaste spectre d’activités cryptographiques, depuis le commerce et le prêt jusqu’à la garde et la promotion. Cependant, ils ajoutent également par inadvertance une couche de complexité, en particulier pour les entités étrangères et celles qui ne sont pas encore enregistrées, qui rivalisent pour prendre pied sur le marché britannique.

Au cœur de ce cadre réglementaire se trouve la loi sur les services de paiement (PSA) de 2019, qui jette les bases pour les prestataires de services de paiement et, par extension, pour les entités impliquées dans le domaine des crypto-actifs. Le PSA définit les crypto-actifs comme des représentations numériques de valeur ou de droits, qui sont sécurisées par cryptographie et peuvent être transférées et utilisées à des fins d’investissement. Il est pertinent de noter que ces définitions excluent les cryptoactifs qui entrent carrément dans les classifications de monnaie électronique ou d’investissements contrôlés déjà existants. Une autre démarcation au sein du PSA catégorise les services en services de jetons de paiement numérique (DPT) et en services de jetons de monnaie électronique (EMT). La première englobe les plateformes, les courtiers et les personnes impliquées dans la conservation et les prêts, tandis que la seconde se concentre principalement sur les actifs liés à une monnaie fiduciaire ou à un autre actif, tel que les pièces stables.

Une caractéristique importante de ces réglementations est la directive qui oblige tous les prestataires de services DPT à s’enregistrer auprès de la Financial Conduct Authority (FCA). La justification sous-jacente est ancrée dans les Règlements de 2017 sur le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et le transfert de fonds (informations sur le payeur) (MLR). Celles-ci sont complexes de par leur conception et obligent les prestataires de services DPT à respecter des normes strictes pour lutter contre la double menace de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Cela se traduit par une diligence raisonnable rigoureuse envers les clients, une surveillance des transactions et une tenue méticuleuse des registres, en particulier dans les scénarios où les activités semblent suspectes. Il incombe à la FCA de garantir le respect des MLR.

Pour élargir encore l’horizon, il y a l’inclusion d’un régime de promotion financière spécifiquement pour les services DPT. Ceci est orchestré pour intégrer la loi de 2000 sur les services et marchés financiers (FSMA) dans son champ d’application. La FSMA a toujours joué un rôle déterminant dans la réglementation de la promotion des produits et services financiers auprès des consommateurs au Royaume-Uni, en garantissant qu’ils sont transparents, précis et exempts d’informations trompeuses. Les implications de cette intégration sont multiples. Cela signifie que les prestataires de services DPT seront désormais obligés de fournir des avertissements clairs sur les risques, d’évaluer l’adéquation des consommateurs, d’instaurer un délai de réflexion, en particulier pour ceux qui débutent dans le paysage de l’investissement, et de refuser certaines incitations qui pourraient être jugées inappropriées.

En outre, il est prévu d’introduire un régime d’abus de marché, qui élargira la portée du règlement sur les abus de marché (MAR) pour inclure les prestataires de services DPT. Cela examinera les pratiques qui incluent, sans toutefois s’y limiter, les délits d’initiés, la manipulation du marché et la diffusion non autorisée d’informations. Cette initiative vise principalement à réprimer les activités trompeuses qui englobent des tactiques telles que l’usurpation d’identité, le front-running et les fameuses stratégies de pompage et de vidage qui ont tourmenté de nombreux investisseurs.

Dans le domaine de la protection des consommateurs, il convient de noter l’introduction d’une exigence légale de confiance. Cela signifie que d’ici fin 2023, les prestataires de services devront détenir les actifs des clients dans le cadre d’un accord fiduciaire. Sur ce front, la FCA est en train de formuler des lignes directrices.

Le paysage, avec l’avènement de ces réglementations, devient une arme à double tranchant pour les entreprises de cryptographie qui aspirent à s’implanter sur le marché britannique. Si la clarté est une aubaine, les défis sont multiples. Le non-respect, voire une adhésion partielle, pourrait obliger les entreprises à restructurer leurs opérations, ce qui pourrait aller de la diligence raisonnable à la clientèle au suivi des transactions, en passant par la refonte de leurs stratégies promotionnelles.

Pour le consommateur, le paysage est à la fois protecteur et encombrant. Même s’ils seront protégés par des mesures de protection renforcées, ils devront également se soumettre à des processus de vérification accrus et à d’autres protocoles réglementaires.

L’un des principaux défis est la délimitation des services DPT. Il peut y avoir des zones grises lorsqu’il s’agit de classer certains crypto-actifs ou services sous l’égide du DPT. En outre, des défis sur le plan juridictionnel se posent car il reste à déterminer si ces réglementations sont réellement applicables aux entreprises basées à l’étranger. Enfin, l’adaptation de l’industrie est cruciale. L’industrie de la cryptographie, qui a été relativement débridée, pourrait rencontrer des résistances lorsqu’elle s’adaptera à ces normes.

La trajectoire de la réglementation britannique en matière de crypto-monnaie, bien que allant dans la bonne direction, nécessite un effort harmonieux de la part des régulateurs, des entreprises et des consommateurs pour assurer une transition et une intégration transparentes.

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