Macron va démanteler les dernières mesures sanitaires anti-COVID restantes en France


Lors d’un conseil des ministres le 4 mai, le président français Emmanuel Macron a annoncé, selon Libération, « quelques adaptations dans les prochaines semaines » aux mesures toujours en place contre le COVID-19. Macron entend mettre fin « au port obligatoire du masque dans les transports en commun, à l’auto-isolement obligatoire après un test Covid positif et à la vaccination obligatoire des personnels de santé sous peine de suspension ». Cela équivaudrait à la fin des dernières restrictions restantes sur la propagation du virus.

Mi-mars, avant les élections présidentielles, Macron avait déjà abandonné le carnet de santé qui certifie le statut vaccinal, ainsi que le port généralisé du masque, hors transports en commun et établissements sanitaires et publics.

Pour mener à bien sa politique, Macron s’est appuyé sur le soutien unanime des partis politiques établis, dont aucun des candidats à la récente élection présidentielle française n’a contesté sa politique sur la pandémie, ni proposé une politique scientifiquement fondée pour lutter contre le virus.

Une résurgence de la pandémie liée au variant extrêmement contagieux d’Omicron s’est ensuite ensuivie en avril, après l’assouplissement des mesures prises en mars.

En France comme ailleurs dans le monde, la classe dirigeante a systématiquement mené une politique de profits avant la vie. Les partis de la pseudo-gauche et les syndicats se sont totalement alignés derrière cette politique dans tous les pays, travaillant ainsi à réprimer l’opposition de la classe ouvrière à une politique d’infection de masse.

Les différents pays sont dans une course vers le bas en abandonnant les mesures de santé publique. Seule la Chine mène toujours une politique « zéro-COVID », qui fait face à une sérieuse opposition des milieux économiques et des dirigeants occidentaux, les médias officiels déversant une hostilité venimeuse sur la politique chinoise. La guerre par procuration de l’OTAN en Ukraine a été un prétexte pour éviter pratiquement toute autre discussion sur la pandémie.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens en France (moyenne sur sept jours), montrant l’explosion du variant Omicron à partir de fin novembre 2021 et la recrudescence des cas en avril. (Santé publique France meteo-covid.com)

En France, en préparation de l’arrêt complet de la lutte contre le COVID-19, Macron a déclaré pendant la campagne électorale : « Nous allons, je pense, sortir de la phase épidémique aiguë (…) Si nous continuons dans cette direction, nous allons vivre une phase endémique.

La référence à « endémique » est totalement trompeuse. L’endémicité se réfère uniquement à la présence habituelle d’une maladie dans une région ou une population spécifique. Cela n’a rien à voir avec la politique de santé entreprise pour faire face à la maladie elle-même.

Macron veut exploiter la baisse des taux de cas pour faire valoir que le COVID-19 circulera à un niveau bas, sans exigence de mesures spécifiques.

Le taux de reproduction COVID (R0) est en effet passé en dessous de 1 après la mi-avril, ce qui signifie que le nombre de cas baisse régulièrement depuis un mois. Mais le niveau des cas reste élevé ; il n’est descendu que récemment en dessous de 50 000, et cela ne tient pas compte des cas asymptomatiques, qui de plus en plus ne sont pas détectés. Le niveau des admissions à l’hôpital reste supérieur à 20 000. Plus de 1 000 personnes sont hospitalisées chaque jour et plus de 100 sont prises en soins intensifs.

Le taux de mortalité reste à un plateau très élevé et inégal, avec plus de 100 décès par jour depuis la chute du taux de mortalité par COVID fin février.

Il n’est pas du tout certain que la France connaisse une baisse significative et durable du nombre de décès, surtout si les mesures de précaution restantes sont levées et qu’un climat de déni du risque est délibérément encouragé. La fin du masquage dans les transports en commun et dans les établissements de santé et publics serait particulièrement catastrophique.

Une fois de plus, les mesures de lutte contre le virus sont démantelées au moment où une politique d’élimination pourrait être mise en place. La conséquence est une recrudescence catastrophique de l’épidémie.

Encore une fois, il y a des spéculations sur une éventuelle «immunité collective» pour éviter la nécessité de combattre le COVID. Cela serait obtenu grâce à une couverture vaccinale élevée renforcée par des dizaines de millions de personnes contaminées par Omicron.

Mais les effets de la campagne de vaccination et des rappels vont bientôt diminuer, car des études ont montré que la protection vaccinale chute rapidement pour la variante Omicron. La mortalité augmentera donc inévitablement. Il y aura à nouveau des cas plus graves et des décès pour le même nombre de personnes contaminées, dans la mesure où la campagne de vaccination est au point mort et que seulement 59 % de la population a eu un rappel.

Le Conseil scientifique français a également alerté sur les variants BA.4 et BA.5 d’Omicron qui provoquent actuellement une cinquième vague d’infection en Afrique du Sud et qui pourraient provoquer une vague épidémique en France à la fin de l’été. Ces variantes ont déjà commencé à se répandre en France et dans d’autres pays. Ils échappent partiellement à l’immunité acquise et aux vaccins.

Les États-Unis connaissent une recrudescence épidémique liée à une autre variante d’Omicron (BA.2.12.1), qui se propage rapidement dans l’État de New York. En Europe, outre les BA.4 et BA.5, il y a aussi la variante XE qui gagne du terrain, notamment au Royaume-Uni et en Espagne.

Les scientifiques mettent également en garde sur le fait qu’il n’y a aucune raison de croire que le COVID-19 évolue constamment vers une forme plus bénigne. Alors que la variante Omicron s’est imposée car plus contagieuse, l’apparition de formes plus ou moins mortelles est en grande partie une question de hasard. Permettre la propagation sans entrave du virus sur la plus grande partie de la planète peut entraîner l’apparition à tout moment d’une variante mortelle.

L’épidémiologiste Antoine Flahaut, professeur à la Faculté de médecine de Genève, pense que le virus, en raison du caractère explosif des BA.4 et BA.5 en Afrique du Sud, pourrait déclencher une nouvelle vague bien plus tôt que prévu, dès les premiers mois. de l’été.

Flahaut a également souligné que le taux de mortalité élevé en France est en partie dû à la sous-utilisation des traitements disponibles, notamment le Paxlovid de Pfizer, que l’OMS a recommandé de préférence aux autres traitements.

En France, seules 10 000 ordonnances ont été rédigées pour les 500 000 cartouches achetées. Le traitement, qui cible les personnes à risque d’attraper une infection grave (âge, surpoids, etc.), doit être administré moins de cinq jours après l’apparition des premiers symptômes pour être efficace.

Il peut en théorie être prescrit par les médecins de famille depuis le 3 février 2022. Mais les règles de prescription en vigueur en ont pratiquement bloqué l’usage jusqu’à récemment. C’est une illustration de l’indifférence avec laquelle la pandémie est traitée.

Macron, comme ses homologues d’autres pays européens, a décidé de permettre à une maladie évitable de devenir une caractéristique constante de la vie quotidienne en France, qui tuera probablement des dizaines de milliers de personnes chaque année, bien plus que les pires épidémies de grippe annuelles depuis des décennies. passé. De plus, la pandémie menace de créer une catastrophe sanitaire bien pire si une variante plus agressive apparaît. Et les décès seront encore plus élevés, notamment dans les pays où les systèmes de santé sont moins développés que dans les pays les plus riches d’Europe.

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