Macron parle de sécurité dans le bastion conservateur français | Nouvelles du monde


Par BARBARA SURK, Associated Press

NICE, France (AP) – Le président français Emmanuel Macron s’est rendu lundi sur la côte méditerranéenne de son pays pour parler de sécurité intérieure, faisant un arrêt dans la ville où un extrémiste a conduit un camion cargo dans une foule le jour de la Bastille en 2016, tuant 86 personnes et en blessant des centaines.

Macron n’a pas encore confirmé officiellement qu’il brigue un second mandat à l’élection présidentielle française du 10 avril, mais sa visite dans la ville française de Rivera à Nice avait des connotations de campagne car c’est un bastion pour les conservateurs français et les partisans de droite.

Valérie Pécresse, candidate à la présidentielle du parti conservateur des Républicains, est considérée par beaucoup comme le challenger le plus important du centriste Macron.

Macron a rencontré des responsables des forces de l’ordre, de la justice et de la ville, vérifiant les progrès des projets liés à la sécurité mis en place en 2017 lors de son élection.

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La réunion de la mairie avec des dizaines de forces de l’ordre et de législateurs locaux assis dans une cour a eu lieu dans l’ancien hôpital Saint Roch, un bâtiment du XIXe siècle au cœur du Vieux-Nice. Lors de son allocution, Macron a symboliquement posé la première pierre d’un complexe de police financé par l’État dans l’ancien hôpital, qui est toujours parsemé de panneaux indiquant les services médicaux.

Pourtant, au cours de l’échange de 90 minutes, Macron a à peine mentionné la vague actuelle de coronavirus alimentée par la variante omicron à propagation rapide. Il a remplacé son mantra des derniers mois – « vacciner, vacciner, vacciner » – par une nouvelle phrase : « protéger, protéger, protéger ».

« Nous avons massivement investi dans nos forces de sécurité pour assurer la sécurité de nos citoyens », a déclaré Macron.

« Les gens ont le droit de vivre en paix chaque jour, mais il y a beaucoup plus à faire », a déclaré Macron, citant la nécessité de lutter contre la violence des gangs, la violence domestique, le trafic de drogue et la violence sexuelle.

D’ici 2025, le Saint Roch deviendra un immense centre de police, où plus de 2 000 agents nationaux et municipaux travailleront avec des technologies de pointe, dont la vidéosurveillance. Les travaux devraient démarrer l’année prochaine.

La pression de Macron pour s’attaquer aux problèmes de sécurité au cœur du paysage politique conservateur français apparaît comme un effort pour contrer les critiques des challengers présidentiels, y compris les candidats de droite et d’extrême droite qui promeuvent une ligne dure sur les questions de sécurité.

En septembre, Macron a annoncé des mesures visant à rendre les opérations de police plus transparentes, notamment la publication de rapports d’enquête internes et la création d’un organe de surveillance parlementaire, afin d’améliorer la confiance du public érodée par les scandales policiers.

Les organisations de défense des droits ont à plusieurs reprises critiqué la brutalité policière en France, en particulier contre les membres des minorités raciales, ethniques et religieuses du pays. Comme les États-Unis, la France a été témoin de protestations contre des allégations de racisme, d’injustice et d’impunité en matière de violence de la part des forces de l’ordre.

Macron a déclaré qu’une partie de la solution consiste à mettre plus de policiers dans les rues et dans les transports publics, en particulier pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.

« C’est là que les femmes sont les plus vulnérables et nous devons tout faire pour les protéger », a déclaré Macron, s’engageant à doubler le nombre d’officiers traitant de violences domestiques à 4 000 au total.

Il a également appelé à davantage de formation pour la police française dans le traitement des victimes de violence domestique et d’abus et d’agressions sexuels, et a détaillé l’application d’une loi controversée pour lutter contre la radicalisation islamique.

Trois femmes ont été retrouvées mortes le jour du Nouvel An à travers la France, prétendument tuées par leurs partenaires, malgré les efforts du gouvernement Macron pour lutter contre les meurtres domestiques.

Dans la course présidentielle française, Pécresse, ancienne ministre et porte-parole du gouvernement, est la première femme à devenir candidate à la présidence des Républicains. Connue comme pro-européenne, Pécresse a durci ces derniers mois ses positions sur l’immigration et la sécurité pour séduire des électeurs plus de droite.

Deux candidats d’extrême droite – Marine Le Pen, chef du Rassemblement national qui a perdu contre Macron lors du second tour de la présidentielle de 2017, et l’ancien expert de la télévision Eric Zemmour – font campagne sur des thèmes anti-islam et anti-migrants, accusant Macron d’être soft sur le crime et la délinquance.

A gauche, la maire de Paris Anne Hidago des socialistes et le député européen Yannick Jadot des Verts se présentent, ainsi que le leader d’extrême gauche du parti Rebelle France, Jean Lue Melenchon, qui brigue la présidence pour la troisième fois.

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