L’Union française lance une action en justice contre Ubisoft pour harcèlement


Le syndicat français Solidaires Informatique a officiellement déposé une plainte contre Ubisoft et plusieurs de ses principaux dirigeants. Parmi les personnalités citées figurent le PDG Yves Guillemot et l’ancien directeur de la création Serge Hascoët, ainsi que Ubisoft dans son ensemble.

Que contient la plainte Solidaires Informatique Ubisoft ?

La plainte a été déposée hier au tribunal correctionnel de Bobigny (NDLR : le lien est en français et nous utilisons la traduction automatique) par l’avocate Maude Beckers. Ladite plainte a été initialement annoncée l’année dernière et représente plusieurs plaignants qui ont été victimes de harcèlement chez Ubisoft. Il nomme plusieurs cadres clés de l’entreprise, dont certains sont toujours en poste. La plainte désigne les coupables de harcèlement comme Tommy François, Serge Hascoët et l’assistant anonyme de Hascoët. Selon la plainte, ces individus ont profité de leurs positions pour « harceler plusieurs personnes ». La plainte allègue également que le service des ressources humaines d’Ubisoft, l’ancienne directrice des ressources humaines Cécile Cornet et le PDG Yves Guillemot étaient au courant de ces problèmes et n’ont rien fait pour les résoudre, permettant ainsi au harcèlement de « s’épanouir » au sein de l’entreprise.

Assassin's Creed Syndicate, un jeu dont le rôle de protagoniste féminin aurait été écarté par l'ancien CCO d'Ubisoft Serge Hascoet
L’une des personnes citées dans la plainte Ubisoft de Solidaires Informatique est Serge Hascoet, qui aurait écarté Assassin’s Creed Syndicateest Evie Frye.

La plainte de Solidaires Informatique vise également Ubisoft en tant qu’entité à part entière pour « harcèlement sexuel institutionnel ». La plainte allègue qu’Ubisoft a autorisé la poursuite du harcèlement parce qu’il était plus rentable pour l’entreprise de permettre aux auteurs de rester à leur poste que de régler le problème. Le harcèlement était couramment pratiqué par les échelons supérieurs de l’entreprise et protégé par le service des ressources humaines, créant ce que le syndicat appelle un « système à l’échelle de l’entreprise ». Solidaires Informatique appelle toute autre personne concernée par ce problème à lui envoyer un e-mail et à se joindre à la plainte. Vous n’avez pas besoin d’être syndiqué et vous n’aurez pas à vous soucier des frais juridiques, car le syndicat dit qu’il les couvrira.

Quel est le contexte de cette plainte Solidaires Informatique ?

L’année dernière, il est apparu que plusieurs cadres supérieurs avaient quitté Ubisoft suite à des allégations de harcèlement sexuel. Ces cadres comprenaient les précités Hascoët et Cornet, ainsi que l’ancien directeur général Yannis Mallat. Les départs ont eu lieu peu de temps après un rapport accablant de Jason Schreier de Bloomberg alléguant que Hascoët et plusieurs autres dirigeants avaient intentionnellement bloqué l’inclusion de protagonistes féminines dans le Assassin’s Creed séries. Suite à ces départs, Solidaires Informatique a annoncé son intention d’intenter une action en justice contre Ubisoft, affirmant que les individus qui ont perpétré et protégé la culture de travail toxique d’Ubisoft sont restés dans l’entreprise.

Malheureusement, il semble que la vague de publicité entourant ces départs et l’exposition subséquente de ce qui semble être une culture de travail toxique chez Ubisoft n’aient pas suffi. Plus tôt cette année, la publication française Le Télégramme a rapporté que la culture de travail d’Ubisoft n’avait pas beaucoup changé, le personnel interne déclarant ne pas s’attendre à ce que les changements apportés par l’entreprise (et soulignés par le PDG Yves Guillemot) aient beaucoup d’impact. Il a également été signalé que le bonus d’Ubisoft visant une meilleure diversité des genres au sein des postes de direction supérieurs de l’entreprise a été remplacé par un bonus visant à réduire l’empreinte carbone de l’entreprise. On dirait que ce problème va s’exécuter et s’exécuter, alors restez à l’écoute pour en savoir plus sur celui-ci.

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