L’UE veut évaluer les fusions de médias pour le pluralisme des médias et l’indépendance éditoriale


BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne souhaite édicter des règles plus strictes pour les groupes de médias cherchant à acquérir des rivaux plus petits sur la question de savoir si leurs accords garantissent le pluralisme des médias et préservent l’indépendance éditoriale, selon le projet de règles de l’UE vu par Reuters.

La loi sur la liberté des médias (MFA), que la Commission européenne présentera plus tard cette semaine, intervient au moment des inquiétudes concernant la liberté des médias en Pologne, en Hongrie et en Slovénie. L’UE s’inquiète également de l’attribution de la publicité d’État de certains pays à des médias progouvernementaux pour influencer les médias.

Les règles s’appliqueront aux diffuseurs de télévision et de radio, aux services de médias audiovisuels à la demande, aux publications de presse et aux très grandes plateformes en ligne et fournisseurs de plateformes de partage de vidéos.

Ils devront être débattus avec les pays de l’UE et les législateurs avant de pouvoir devenir loi dans un processus susceptible de prendre un an ou plus.

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Les inquiétudes concernant la liberté des médias se sont accrues avant les élections au Parlement européen de 2024.

« Il convient de se demander si d’autres médias, proposant des contenus différents et alternatifs, coexisteraient encore sur le(s) marché(s) donné(s) après la concentration du marché des médias en question », indique le document. Les garanties d’indépendance éditoriale devraient tenir compte des interférences indues des propriétaires, des structures de gestion ou de gouvernance, a-t-il ajouté.

Les règles proposées exigent également des régulateurs qu’ils examinent si les sociétés qui fusionnent resteraient économiquement viables s’il n’y avait pas d’accord.

L’exécutif européen et un nouveau Conseil européen des services de médias peuvent donner leur avis sur le respect des deux critères.

La publicité de l’État auprès des fournisseurs de services de médias doit être transparente et non discriminatoire, indique le document.

Les règles proposées établissent le droit des journalistes et des fournisseurs de services de médias à ne pas être détenus, sanctionnés, soumis à une surveillance ou à des perquisitions et saisies par les gouvernements et les organismes de réglementation de l’UE.

(Reportage par Foo Yun Chee; Montage par Josie Kao)

Droits d’auteur 2022 Thomson Reuters.

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