Lettre : Lier l’allègement de la dette au changement climatique est une voie à suivre


Vos éditoriaux consécutifs sur la nécessité d’un allégement significatif de la dette des pays les plus pauvres en pleine pandémie et guerre, et la nécessité d’une action ambitieuse contre le changement climatique étaient tout aussi saillants. La communauté mondiale ne peut pas utiliser la guerre de la Russie en Ukraine pour lancer ces bidons sur la route (« Prévenir une crise dans les marchés émergents », FT View, 8 avril ; et « La politique est l’obstacle à la lutte contre le changement climatique », FT View, 6 avril) .

La hausse des taux d’intérêt et la flambée des prix du carburant et des denrées alimentaires accentuent les profils d’endettement de dizaines de pays du monde en développement. Qui plus est, comme le dit le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, c’est « maintenant ou jamais » sur le changement climatique. Nous avons besoin d’une mobilisation des ressources pour financer une relance verte et inclusive alignée sur ces objectifs, avant qu’il ne soit trop tard. Cette mobilisation sera impossible en pleine crise de la dette.

Par conséquent, l’allégement de la dette devra être lié aux changements climatiques et aux objectifs de développement. Nous n’avons pas le temps de séparer les deux.

Comme le souligne à juste titre le FT, le cadre commun du G20 est défaillant. Non seulement il exclut de nombreux pays vulnérables au climat, mais il n’a pas attiré l’engagement du secteur privé et n’est pas lié à l’action climatique.

Le groupe Vulnerable Twenty (V20) des ministres des finances du Climate Vulnerable Forum (qui compte désormais 55 ministères des finances) a appelé les dirigeants mondiaux à développer un mécanisme de restructuration lié au climat et au développement.

Des collègues et moi-même avons expliqué comment cela pourrait fonctionner, avec des institutions internationales agissant comme elles l’ont fait pendant le jubilé de la dette des années 1990, et le secteur privé étant renforcé par des garanties de type obligations Brady pour les nouvelles dettes liées aux résultats du climat et du développement.

Comme le dit le GIEC, c’est maintenant ou jamais.

Kévin Gallagher
Directeur, The Global Development Policy Center, Université de Boston
Boston, Massachusetts, États-Unis
Coprésident, Think 20, le groupe de travail international sur la finance et la relance économique auprès du G20

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