Lettre: Les heures de travail exténuantes révèlent le dysfonctionnement des banques


Votre article («Les banquiers juniors de Goldman Sachs se plaignent de la semaine de 95 heures», rapport, FT.com, 18 mars) souligne un problème répandu et de longue date dans la banque d’investissement.

Suite aux inquiétudes sociétales liées au décès d’un banquier junior dans une banque rivale, Goldman Sachs a introduit en 2015 des changements limités tels que les samedis sans travail. Cependant, votre rapport suggère que le problème du bien-être est loin d’être résolu.

Mes entretiens avec les banques suggèrent que le problème est une éthique de travail dysfonctionnelle, où les juniors sont inutilement sacrifiés, se sentent traités injustement et continuent souvent à maltraiter les autres – non seulement les subordonnés, mais les clients.

Il est trop facile de ne pas sympathiser avec les banquiers juniors au motif qu ‘«ils se sont inscrits»; mais ce même argument a été utilisé pour justifier le harcèlement sexuel et les abus sur le lieu de travail.

La société et les régulateurs ne doivent pas fermer les yeux sur ces juniors. Comme le montre le succès de la campagne #MeToo, une injustice prolongée peut être dénoncée collectivement. En effet, la finance n’est pas le seul secteur où le surmenage douloureux est la règle (les hôpitaux américains en sont un autre exemple) et les études existantes montrent que des solutions sont possibles. Des heures de travail plus humaines à Wall Street et dans la City entraîneront non seulement une culture bancaire plus juste, mais aussi un secteur financier plus honnête.

Daniel Beunza
Professeur agrégé de gestion
L’école de commerce (anciennement Cass)
City University of London, Londres EC1, Royaume-Uni

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