Lettre: Le plan de renonciation aux brevets pharmaceutiques fait des hypothèses héroïques


Il semble vrai, comme le laisse entendre Hans Dembowski («Le sida a créé un précédent pour la renonciation aux brevets pharmaceutiques», Lettres, 30 avril), que depuis 2001, les règles de l’Organisation mondiale du commerce laissent une certaine incertitude quant à la valeur des brevets pharmaceutiques. Cependant, si, comme il le suggère, les autorités de santé publique devaient en tirer pleinement parti en détruisant efficacement la valeur des brevets sur le vaccin Covid-19 presque dès que certains des produits ont été utilisés, les conséquences pourraient être considérables.

Il ne laisserait qu’une seule voie réaliste pour la mise au point de vaccins contre toute future pandémie. Ce serait aux gouvernements, ou du moins à certains de ceux des pays plus riches, de s’engager à financer intégralement la recherche et le développement de vaccins; et de préciser qu’ils ne délivreront ni ne reconnaîtront aucun brevet et qu’ils n’attendront donc aucun investissement du secteur privé dans de tels projets.

Le rôle des grandes sociétés pharmaceutiques se limiterait à soumissionner pour des contrats entièrement financés par l’État pour tout travail de R&D ne relevant pas de la capacité des instituts de recherche financés par des fonds publics, et bien sûr, la possibilité de produire en fin de compte les vaccins résultants à des conditions génériques.

Un tel modèle nous aurait-il amenés là où nous en sommes maintenant (ou plus tôt) sur les vaccins Covid-19 développés avec un apport commercial majeur? Nous ne pouvons jamais être certains des spéculations contrefactuelles, mais cela me semble une hypothèse très héroïque.

Andy Thompson
Worcester Park, Surrey, Royaume-Uni

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