Les tensions s’enveniment à la frontière entre la Russie et l’Ukraine


L’Ukraine dénonce des mouvements de troupes russes à la frontière, tandis que Moscou prétend ne pas prévoir d’intervention dans la région.

La situation s’envenime ces derniers jours à la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Les heurts se multiplient le long de la ligne de démarcation entre les troupes de Kiev et les séparatistes prorusses, dans la région orientale du Donbass. Jeudi dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait tiré la sonnette d’alarme, accusant le Kremlin de rassembler ses troupes sur la ligne de front.

24

soldats tués

Selon le président Volodymyr Zelensky, 24 soldats ukrainiens ont été tués depuis le début de l’année dans le Donbass.

Selon Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil ukrainien de sécurité nationale, le Kremlin tenterait de « rassembler les Russes contre un ennemi étranger (l’Ukraine) et détourner l’attention des problèmes intérieurs « , concernant notamment l’opposant Alexeï Navalny, dont la santé se détériore en colonie pénitentiaire. Russes et séparatistes jugent, à l’inverse, Kiev responsable de la multiplication des incidents armés.

Tirs de mortier et d’artillerie

Pas plus tard que ce jeudi, un soldat ukrainien a encore été tué dans la région de Donetsk après des tirs de mortiers et d’artillerie. Selon Volodymyr Zelensky, ce sont pas moins de 24 soldats ukrainiens qui ont été tués depuis le début de l’année dans le Donbass.

Le conflit dans l’est de l’Ukraine a fait quelque 14.000 morts depuis le début de la crise de Crimée en 2014. L’Ukraine et les pays occidentaux accusent la Russie d’armer, dirigent et financent les séparatistes du Donbass, tandis que Moscou continue de nier toute ingérence.

Un militaire ukrainien marche le long de la ligne de contact avec les rebelles séparatistes.
© REUTERS

Main tendue de Kiev vers l’Otan

Cette escalade de la violence intervient après un cessez-le-feu d’une durée sans précédent qui a été élargi pendant toute la deuxième moitié de 2020, et laisse donc craindre que ce conflit dégénère de nouveau.

Mardi, les tensions se sont encore accentuées lorsque Kiev a demandé à l’Otan d’accélérer son processus d’adhésion à l’Alliance, espérant envoyé un « vrai signal » à la Russie. Si les alliés occidentaux de l’Ukraine ont défini leur préoccupation face aux mouvements de troupes russes, cet appel a peu de chance d’être réellement entendu. Il n’est cependant pas tombé dans l’oreille d’un sourd du côté du kremlin, qui a immédiatement réprimandé Kiev, estimant que cette volonté de rapprochement avec le bloc occidental ne pourrait qu’enflammer davantage la situation.

Visite présidentielle sur le terrain

L’Ukraine ne montre pourtant pas de signes de faiblesse et campe sur ses positions. Le président Volodymyr Zelensky doit se rendre ce jeudi sur la ligne de front du conflit avec les séparatistes prorusses dans l’est du pays. « Le chef de l’État visitera des positions où le régime du cessez-le-feu est l’intégralité du violé ces derniers temps « et où des militaires ukrainiens » ont été tués et bénis « récemment, a indiqué la présidence dans un communiqué.


« Nous suivons la situation de près. Des mesures concrètes seront prises en fonction de son évolution. »


Nikolai Patrushev

Secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie

«En tant que commandant en chef suprême, je veux être avec nos soldats en cette période difficile dans le Donbass. Je me rends sur les lieux de l’escalade « , a ajouté le chef de l’État ukrainien sur Twitter. Selon l’un de ses conseillers, Volodymyr Zelensky souhaiterait « évaluer la situation directement sur le terrain ».

La Russie nie toute intervention

De son côté, le Kremlin indique que ses mouvements militaires sont « défensifs » et ne « représente aucune menace ». La Russie n’a aucune intention d’intervenir dans la région … pour l’instant. « Nous n’avons pas de tels plans, non. Cependant, nous suivons la situation de près. Des mesures concrètes seront prises en fonction de son évolution« , a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie, Nikolai Patrushev.

Interrogé sur la durée de la présence russe près de l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin joue pourtant l’offensive. « Les forces armées russes se trouvent sur le territoire russe aux endroits jugent nécessaires et adaptés, et elles y resteront aussi longtemps que nos dirigeants militaires et notre commandant suprême le jugeront approprié», a prévenu Dmitri Peskov.

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