Les dernières troupes françaises quittent le Niger, mettant fin à une décennie de missions au Sahel


Les dernières troupes françaises déployées au Niger sont parties vendredi, a rapporté un journaliste de l'AFP, marquant la fin de plus d'une décennie d'opérations antijihadistes françaises dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest.

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« La date d'aujourd'hui (…) marque la fin du processus de désengagement des forces françaises au Sahel », a déclaré le lieutenant de l'armée nigérienne Salim Ibrahim lors d'une cérémonie à Niamey marquant la fin de la présence militaire française.

La sortie française du Niger laisse des centaines de militaires américains et un certain nombre de soldats italiens et allemands rester dans le pays.

La France a annoncé qu'elle retirerait du Niger ses quelque 1 500 soldats et pilotes après que les nouveaux généraux au pouvoir dans l'ancienne colonie française ont exigé leur départ après le coup d'État du 26 juillet.

C'était la troisième fois en moins de 18 mois que les troupes françaises étaient renvoyées d'un pays du Sahel.

Ils ont été contraints de quitter leurs anciennes colonies, le Mali l'année dernière et le Burkina Faso au début de cette année, à la suite de prises de pouvoir militaires dans ces pays également.

Les trois pays sont aux prises avec une insurrection djihadiste qui a éclaté dans le nord du Mali en 2012, et s'est ensuite étendue au Niger et au Burkina Faso.


Mais une série de coups d’État dans la région depuis 2020 ont vu les relations avec l’ancienne puissance coloniale française se détériorer et un pivot vers un plus grand rapprochement avec la Russie.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé en septembre le retrait de toutes les troupes françaises du Niger d’ici la fin de l’année, avec le départ d’un premier contingent en octobre.

L'armée nigérienne a annoncé la semaine dernière que son départ serait complet d'ici vendredi.

Routes périlleuses du désert

La plupart des troupes françaises au Niger sont stationnées sur une base aérienne dans la capitale Niamey.

Des groupes plus petits ont été déployés aux côtés des soldats nigériens à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, où des groupes djihadistes liés au groupe État islamique et à Al-Qaïda seraient actifs.

Le retrait est une opération complexe, les convois routiers devant parcourir jusqu'à 1 700 kilomètres (1 000 miles) sur des routes désertiques parfois périlleuses jusqu'au centre français des opérations au Sahel, au Tchad voisin.

Le premier convoi routier français de troupes se retirant du Niger est arrivé à N'Djamena, la capitale voisine du Tchad, en octobre, après 10 jours de route.

Depuis le Tchad, les troupes françaises peuvent partir par voie aérienne avec leur matériel le plus sensible, même si la majeure partie du reste doit être déplacée par voie terrestre et maritime.

Selon une source proche du dossier, certains conteneurs français transportant du matériel seront acheminés du Tchad vers le port de Douala au Cameroun, avant de pouvoir être rapatriés par voie maritime vers la France.

Troupes américaines et allemandes

L'ancien allié de la France au Niger, le président déchu Mohamed Bazoum, reste assigné à résidence.

Un responsable américain a déclaré en octobre que Washington gardait environ 1 000 militaires au Niger mais ne formait plus ni n’assistait activement les forces nigériennes.

Les États-Unis ont déclaré plus tôt ce mois-ci qu'ils étaient prêts à reprendre leur coopération avec le Niger à condition que son régime militaire s'engage à une transition rapide vers un régime civil.

Les dirigeants du Niger veulent jusqu'à trois ans pour revenir à un gouvernement civil.

Les chefs militaires à Niamey ont annoncé au début du mois qu'ils mettaient fin à deux missions de sécurité et de défense de l'Union européenne dans le pays.

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, s'est rendu au Niger en début de semaine pour discuter du sort d'environ 120 soldats allemands basés dans le pays.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont regroupés en septembre dans un pacte de défense commun pour lutter contre les djihadistes.

Le retrait de la France du Mali l'année dernière a laissé un arrière-goût amer, après que les bases qu'elle occupait autrefois à Ménaka, Gossi et Tombouctou aient été rapidement reprises par le groupe paramilitaire russe Wagner.

(FRANCE 24 avec AFP)

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