Les Andelys. Au lycée Jean-Moulin, l’antenne jeune d’Amnesty International s’engage pour les libertés


Les élèves volontaires de l'antenne jeune du lycée Jean-Moulin des Andelys (Eure) présentent Amnesty International à leurs camarades.
Les élèves volontaires de l’antenne jeune du lycée Jean-Moulin des Andelys (Eure) présentent Amnesty International à leurs camarades. (© L’Impartial)

Pour la sixième année, le lycée Jean-Moulin des Andelys (Eure) a contribué à la campagne mondiale d ‘Amnesty International «10 jours pour signer».

Cette année, Covid-19 oblige, celle-ci s’est déroulée sous une forme différente des années précédentes. Les signatures papier ont été remplacées par des signatures électroniques.

10 cas à défendre

L’antenne jeune d’Amnesty International, composée d’élèves des classes citoyennes (2de Gestion Administration et 2de 1), ont accueilli leurs camarades pendant la semaine précédant les vacances.

Les classes se sont ainsi présentées à leur tour sur le stand dressé dans l’agora. Les porte-parole d’Amnesty ont présenté les dix cas.

Un Chilien a perdu la vue suite à des violences policières, un Pakistanais a été enlevé pour avoir enquêté sur les disparitions forcées, une Saoudienne a été emprisonnée pour avoir défendu les droits de femmes, des universitaires turcs ont été agressés et poursuivis en justice pour avoir défendu les droits des personnes LGBTI +, un Algérien a été condamné à deux ans de prison pour avoir fait son travail de journaliste, une colombienne est menacée de mort parce qu’elle défend l’environnement et les droits humains.

À Malte, trois jeunes encourent la prison à perpétuité pour avoir sauvé des vies. Au Burundi, un homme a été condamné à 32 ans de prison pour avoir défendu les droits humains. Au Myanmar, un jeune a été emprisonné pour s’être présenté à l’armée par la poésie.

Les porte-parole de l'antenne jeune ont exposé les 10 cas recensés avant de laisser les élèves voter via leur smartphone.
Les porte-parole de l’antenne jeune ont exposé les 10 cas recensés avant de laisser les élèves voter via leur smartphone. (© L’Impartial)

Des victoires en 2019

Après avoir pris connaissance des situations des uns et des autres, les élèves étaient invités à signer les pétitions en ligne avec leur smartphone en scannant un QR code.

L’an dernier, ces milliers de signatures ont eu à annuler la condamnation à mort jeune Soudanais de 15 ans. Les jeunes de Grassy Narrows, victimes d’un empoisonnement au mercure dans le nord-ouest de l’Ontario, au Canada, ont obtenu que soit construit un centre de soins.

Retrouvez les situations et les pétitions ici.

De 10 jours pour signer au Prix Liberté

C’est lors d’une campagne «10 jours pour signer» semblable à celle-là que Lucas Rebagliato a connu l’association Amnesty International.

Depuis la classe de 2de, celui qui est aujourd’hui en Terminale générale s’est investi au sein de l’antenne jeune.

C’est quelque chose que je ne connaissais pas du tout donc je voulais vraiment découvrir ce qui pouvait se passer autre part dans le monde. Au fil des discussions, je suis intéressé, je suis devenu volontaire jusqu’à en être le représentant cette année. Lorsque j’étais en 2de, nous avons constitué un dossier pour le Prix Liberté et nous avons réalisé un projet d’écriture avec Eudes Labrusse avec la Région Normandie, qui s’est concrétisé par le recueil Chemins de liberté.

En 2019, Lucas a été sélectionné pour faire partie du jury du Prix Liberté en février 2020.

Ça a été une très belle expérience. M’a montré que même les jeunes ont investi pour des causes importantes. Depuis longtemps, on me dit que parce que je suis jeune je n’ai pas mon avis à donner. En fait, on peut très bien mener des actions.

Il a remis le prix en octobre

Pendant sept jours, le lycéen a confronté ses idées avec des jeunes Français mais aussi des jeunes d’horizons différents venus du Togo, du Cambodge, des États-Unis, du Canada, d’Écosse, etc. «C’était très intéressant de voir que nos idées de la liberté ne sont pas pareilles partout. »

Sur les 167 candidats présélectionnés au départ, le jury ne devait garder que trois finalistes.

Il y a eu des débats, des échanges pour voir ce qu’il fallait pour que les trois candidats restants aient pour prétendre avoir le Prix Liberté.

Au mois d’octobre, Lucas a même l’honneur de remettre le Prix Liberté aux sœurs de Loujain Al-Hathloul, la récipiendaire, actuellement emprisonnée en Arabie Saoudite, aux côtés de la cantatrice américaine Barbara Hendricks.

«Alors que je voulais m’orienter vers des études d’ingénieur, j’aimerais maintenant m’engager politiquement en faveur des libertés et des droits. Dans cette perspective, je prépare le concours d’entrée à Sciences Po », confiait Lucas.

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