«L’E-sport n’hésite pas à s’ouvrir sur le sport traditionnel», constate Gauthier Klauss, champion du monde devenu team-manager


Avant de rejoindre le Team Vitality pour manager les équipes de Rocket League et Fortnite, quels rapports entreteniez-vous avec l’E-sport?

«J’ai toujours eu une console et joué dans mon salon. A la fin de ma carrière en canoë-kayak, j’ai commencé à plus m’intéresser de façon informelle. J’ai voulu comprendre comment ça marchait. J’ai pensé qu’il y avait du potentiel, que c’est un milieu où il y a des moyens et que j’avais des connaissances qui doivent être utiles. »

Voir Matthieu Péché franchir le pas et réussir dans ce milieu at-il fini de vous convaincre?

«Cela a aidé. J’avais rencontré les gens de Vitality avant Matthieu et leur avais dit qu’ils cherchaient un directeur sportif un jour, j’étais chaud. Matthieu avait aussi eu des contacts et a été recruté pour l’équipe de Counter Strike. Pour ma part, cela aurait dû se faire il y a un mais le projet n’était pas assez mûr. Matthieu m’a alors invité sur des compétitions. Cela m’a permis de mettre un pied dans le milieu et de relancer mon dossier. »

Quelle part de votre emploi du temps le Team Vitality remplit-il?

«C’est un travail à plein-temps mais dans les faits, c’est tout le temps et jamais. Je peux parfois régler un truc pendant quinze minutes le dimanche à 23 h. J’ai trois missions essentielles. Je fais le tampon entre la structure et les joueurs car ils ne sont pas tous sur Paris. Je m’occupe aussi de l’administratif comme les factures, les liens avec la communication et la logistique. Enfin, j’interviens sur la performance. C’est l’aspect qui me plaît le plus. Comment s’organiser pour être encore meilleur? Comment travailler? Quels intervenants solliciteur? Je choisis les curseurs à activer pour améliorer les performances des joueurs. »

«On incite nos joueurs à avoir la même démarche qu’un sportif de haut niveau»

On a encore l’image du joueur d’E-sport dans sa chambre avec ses chips et ses lunettes…

«Ce sont ces clichés qu’on essaie d’effacer. Vitality n’est pas dans cette démarche. Les meilleurs joueurs ne ressemblent plus à ce que vous décrivez. Ça, c’était il y a dix ans! L’image a la peau dure mais, selon moi, tout est transposable. Au lieu de s’entraîner sur un terrain, on est derrière son ordinateur. On incite nos joueurs à avoir la même démarche qu’un sportif de haut niveau. Être au top dans sa vie, tout simplement! »

Avec la crise, comment se déroulent vos missions?

«On a eu des autorisations pour organiser des bootcamps (camps d’entraînement) et pour le reste, on gère à distance. Le problème, ce sont les compétitions. Elles se déroulent en ligne actuellement. Cela génère un gros manque à gagner. Malgré tout, on ne peut pas se plaindre par rapport aux sports traditionnels. L’E-sport a pu vite s’adapter à la crise sanitaire. »



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